
Le 6eme sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) ont souligné à Doha leur détermination à renforcer la sécurité énergétique dans le monde, en tant que fournisseurs “fiables” de gaz naturel pour répondre à la demande énergétique mondiale croissante.
Dans la déclaration finale entérinée à l’issue des travaux du 6eme sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du GECF, tenu en présence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, les membres du GECF, ont réitéré leur détermination à renforcer la sécurité énergétique mondiale en tant que fournisseurs “fiables” de gaz naturel pour répondre à la demande énergétique mondiale croissante, tout en reconnaissant le rôle central du gaz naturel dans la satisfaction des besoins énergétiques mondiaux et dans la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies. Dans ce contexte, les pays du GECF ont souligné “l’importance de la coordination et de la coopération au sein et entre les pays membres, et du dialogue entre les producteurs, les consommateurs et les autres parties prenantes concernées, pour la promotion de la coopération internationale visant à assurer la viabilité et la durabilité des marchés du gaz”. L’importance des contrats à long terme pour le gaz et le GNL et des prix équitables et stables pour soutenir la poursuite des investissements dans l’industrie mondiale vitale du gaz, a été aussi évoquée dans cette Déclaration finale. Insistant sur les contributions positives de l’utilisation du gaz pour l’amélioration de la qualité de l’air et l’atténuation des changement climatiques, conformément à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l’Accord de Paris, les participants ont mis en avant l’importance “cruciale” de la poursuite des investissements et du développement des ressources naturelles et ressources gazières à travers la réalisation d’infrastructures pouvant assurer la sécurité énergétique et des systèmes énergétiques résilients.
Poursuivre les investissements pour répondre aux besoins croissants
Inspirés par les précédentes déclarations de sommets du GECF, les membres du Forum ont décidé de promouvoir le gaz naturel en tant que “source d’énergie abondante, abordable, propre et fiable”, et en tant que “combustible de choix pour satisfaire les besoins énergétiques mondiaux croissants”, lutter contre le changement climatique et améliorer la qualité de l’air. Il a été ainsi décidé de poursuivre les investissements et de développer les ressources en gaz naturel, tout en encourageant des politiques énergétiques “clairvoyantes” qui intègrent le gaz naturel comme source fiable et flexible pour la production d’énergie de base. Par ailleurs, les membres du GECF ont exprimé, leur “profonde préoccupation” et leur “désaccord” concernant “les restrictions unilatérales entreprises sans l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU contre des pays membres qui affectent négativement le développement et le commerce du gaz naturel” ainsi que “l’application extraterritoriale des lois et réglementations nationales” contre des pays membres. Ils ont fait part également de leur “préoccupation face à l’utilisation de l’agenda climatique pour perpétuer les inégalités, l’introduction de pratiques discriminatoires et l’incitation à des mesures protectionnistes en violation directe des règles du commerce mondial”. Affichant leur détermination à continuer à travailler ensemble et à surmonter les conséquences négatives de la pandémie de COVID-19 pour fournir un approvisionnement en gaz, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont félicités de la proposition de l’Algérie d’abriter le 7e sommet du GECF en 2023. Tenu sous le slogan “Gaz naturel, façonner l’avenir énergétique”, le 6e sommet du GECF, a vu la participation des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres, que sont l’Algérie, la Bolivie, l’Egypte, la Guinée équatoriale, l’Iran, la Libye, le Nigéria, le Qatar, la Russie, Trinité-et-Tobago et le Venezuela. Des pays observateurs ont également assisté au sommet, à savoir l’Angola, l’Azerbaïdjan, l’Irak, la Malaisie, la Norvège, le Pérou, les Emirats arabes unis et le Mozambique, qui a été accueilli en tant que nouveau membre observateur.
Une opportunité pour élaborer une vision commune et garantir des approvisionnements sûrs
Le 6e sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) qui se tiendra, à Doha (Qatar), constitue une opportunité pour élaborer une vision commune des pays membres et garantir des approvisionnements sûrs et durables en gaz naturel, selon l’expert en énergie, Mahmah Bouziane. Dans une déclaration à l’APS, M. Bouziane a indiqué que le sommet devra parvenir à une vision commune des pays membres et examiner l’avenir du gaz naturel et son rôle principal dans la réalisation du développement durable, relevant l’approbation par la Commission européenne de l’introduction du gaz naturel dans “le label vert” pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 et 2050. Il a rappelé le rôle de cette organisation au niveau du marché mondial où elle domine 70 % des réserves prouvées en gaz naturel, 52 % des gazoducs, 51 % des exportations en gaz naturel liquéfié dans le monde et 40 % de l’ensemble de la production mondiale en gaz naturel commercialisé. Affirmant que ce sommet se veut une opportunité pour établir la coordination entre les politiques gazières et renforcer la coopération dans la recherche, l’exploration et la prospection, l’expert a indiqué que le GECF s’appuie sur une notion fondamentale consistant en le soutien “des droits souverains” sur les ressources du gaz naturel des pays membres du Forum et la coordination pour renforcer leurs capacités dans la planification et la gestion de leurs ressources en gaz naturel au profit de leurs peuples de façon autonome dans le cadre des objectifs du développement durable, efficace et écologique. Le Forum sera une occasion pour échanger les expertises, les avis, les analyses, les informations et la coordination dans plusieurs thématiques liées au marché du gaz et aux tendances mondiales dans la prospection et la production du gaz dans le monde, ainsi que l’équilibre entre l’offre et la demande sur le gaz et les perspectives futures, a-t-il dit. L’expert a estimé que ce sommet “constitue une opportunité pour mettre le forum à l’abri des tiraillements politiques prévalant sur la scène internationale”. Il a également mis en avant le rôle de l’Algérie dans ce forum, en sa qualité de pays fondateur qui assure actuellement la présidence de son secrétariat général, en sus d’abriter l’Institut de recherches du gaz (GRI), rappelant que l’Algérie abritera le 7e sommet du GECF en 2023. L’Algérie occupe la quatrième place dans la liste des grands producteurs de gaz naturel parmi les membres du forum avec 130 milliards m3, immédiatement après le Qatar avec 205,7 milliards m3. L’expert estime, en outre, que la participation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, accompagné d’une délégation de haut niveau, au 6e sommet du GECF revêt “une importance particulière”, vu la tenue du sommet en présentiel après son report l’année dernière, en raison des retombées de la pandémie (Covid-19). Le sommet se tient dans une conjoncture marquée par plusieurs défis et enjeux, liés à l’impact de la crise sanitaire sur le marché énergétique mondial et la sécurité énergétique, d’où l’importance de “trouver des mécanismes à même de garantir la sécurité et la pérennité des approvisionnements énergétiques”, a-t-il soutenu, préconisant de préparer une nouvelle vision globale d’une action participative et complémentaire entre producteurs et consommateurs pour renforcer la sécurité énergétique, notamment en temps de crises”. Parmi les autres défis cités par l’expert, la transition du marché énergétique de gaz naturel de la phase de disponibilité des approvisionnements enregistrée en 2020 à l’état de “panique” résultant d’un manque d’approvisionnement dû à un épuisement record des stocks, induit par la crise ukrainienne.
A.S.
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