Transport : Vers la réorganisation des capitaux des entreprises publiques

Le ministère des Transports compte procéder à la réorganisation des capitaux des entreprises commerciales publiques sous sa tutelle, a annoncé le ministre du secteur, Aissa Bekkai.

Présentant un exposé devant la Commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a précisé que “le ministère compte effectuer plusieurs opérations de réorganisation des capitaux commerciaux mis sous sa tutelle en accordant la priorité au Groupe algérien de transport maritime (GATMA) et ses filiales notamment la CNAN NORD et la CNAN MED”. En parallèle, le secteur œuvre à encourager le capital privé et développer le partenariat public-privé tant dans le domaine d’octroi de la concession pour l’exploitation des modes de transport que celui de la manutention ainsi que l’octroi de la concession pour les espaces destinés aux activités de plaisance. Le ministre a affirmé que son département a reçu un nombre “important” de demandes d’investissement dans le domaine du transport aérien des voyageurs et des marchandises ainsi que celui maritime urbain et les croisières.

Air Algérie renforcera à moyen terme sa part de marché

La compagnie nationale de transport aérien “Air Algérie” devra renforcer sa part de marché à moyen terme, a indiqué à Alger le ministre des Transports, Aissa Bekkai.”La croissance prévue de la dynamique des transports au cours des prochains années permettra de renforcer les parts de marché de la compagnie nationale de transport aérien Air Algérie à moyen terme et de garantir sa place de grande compagnie régionale africaine”, a précisé le ministre dans un exposé sur le secteur devant la Commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN). Il a également relevé l’importance du projet de la joint-venture spécialisée dans la maintenance aéronautique grâce à la base de maintenance aéronautique relevant de la compagnie nationale de transport aérien Air Algérie.

Transport terrestre des voyageurs: plus de 62.000 opérateurs activant dans le domaine

Le ministère des Transports recense plus de 62.000 transporteurs activant dans le domaine du transport terrestre des voyageurs à travers les différentes wilayas du pays, a affirmé, le ministre du secteur, Aissa Bekkaï. Dans un exposé présenté devant la Commission des transports et des télécommunications à l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Bekkaï a fait savoir que ces opérateurs exploitent un total de 82.000 véhicules offrant plus de 2 millions de sièges. Le secteur privé détient la part du lion en terme d’opérateurs dans ce domaine avec un taux de 90%, contre 10% pour le secteur public, a détaillé le ministre. Concernant les taxis, le secteur compte plus de 130.000 chauffeurs de taxis et 745 entreprises de taxis avec un parc de 10.200 véhicules. Bekkaï a dévoilé, dans ce sens, que son département ministériel œuvrait au développement et au renforcement du service VTC (véhicules de transport avec chauffeur). Le bilan présenté par le ministre fait état, en outre, de 48 entreprises publiques de transport urbain et suburbain des voyageurs, dont 5 entreprises publiques économiques (EPE) de transport des voyageurs relevant du groupe de transport terrestre des voyageurs (Transtev). S’agissant du transport des marchandises, le secteur compte 490.000 transporteurs exploitant 763.000 camions assurant plus de 7,6 millions de tonnes de charge utile, selon les déclarations du ministre qui a souligné que plus de 95% du chiffre global relève du secteur privé.

Révision des lois régissant les activités de transport

Le ministre des Transports, Aïssa Bekkaï a affirmé, que son ministère envisageait la révision des lois régissant les activités de transport aérien, terrestre et maritime en vue de traiter les dysfonctionnements enregistrés. Dans un exposé sur le secteur présenté devant la commission des transports et des télécommunications de l’APN, M. Bekkaï a souligné que “le secteur tend à parachever la réforme du cadre législatif et réglementaire régissant les activités de transport aérien, terrestre et maritime”. A cet effet, il est prévu une révision du code maritime et des textes réglementaires régissant le domaine maritime et portuaire, en sus de l’installation d’une autorité maritime et portuaire pour garantir les missions souveraines de l’Etat et renoncer aux missions économiques relevant des prérogatives des entreprises portuaires. Dans le domaine du transport terrestre, une révision de la loi sur la circulation routière et des textes y afférents est prévue, notamment en matière de prévention et de sécurité routière, en sus de la révision des textes réglementaires régissant les métiers de transporteurs, notamment ceux liés au développement du numérique. En matière de transport aérien, il sera procédé à l’installation d’une Agence nationale de l’aviation civile et à l’élaboration de textes réglementaires, conformément à la loi N 98-06 du 27 juillet 1998 fixant les règles générales relatives à l’aviation civile modifiée et complétée avec la concrétisation du principe d’ouverture de ce secteur à l’investissement privé, au double plan national et international.   Evoquant une série de projets réalisés ou en cours de réalisation par le secteur, le ministre a indiqué que “le secteur des transports ne s’acquitte pas pleinement du rôle qui est le sien, en dépit des investissements concrétisés, d’où la nécessité de prendre des mesures d’urgence pour le relancer et le développer”. Il a relevé les entraves enregistrées dans le domaine de l’investissement “en raison de conditions administratives incompatibles avec les attentes de la relance économique”, ainsi que les coûts élevés de transport par rapport à certains pays en matière de fret maritime, la vétusté des moyens de transport et le manque des parts de marché pour la flotte nationale notamment le transport maritime qui n’excèdent pas 3 %. Le secteur souffre également “du manque de professionnalisme chez la catégorie des transporteurs publics relevant du secteur privé, de la congestion des ports et l’absence de liquidité dans les opérations import-export, induisant des coûts élevés en devise sur le budget de l’Etat”, a ajouté le ministre. Il a déploré également l’absence d’un bon suivi des procédures des marchés publics, l’insuffisance des montants d’aides accordés pour l’indemnisation des prestations et services publics et le retard accusé dans leur paiement ainsi que le manque d’opportunités de formation notamment dans l’aviation.

A.A.

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