
L’Algérie augmentera sa production journalière de pétrole de 10.000 barils en mars prochain, a indiqué à Alger le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, au sortir de la 25ème réunion ministérielle Opep-non Opep (Opep+) à laquelle il a participé par visioconférence.
Ainsi, la production algérienne de pétrole “passera de 982.000 barils/jour à 992.000 barils/jour en mois de mars prochain”, a-t-il précisé. Cette augmentation entre dans le cadre de l’application de la décision de l’Opep+ prise lors de sa 25ème réunion ministérielle, qui prévoit une augmentation globale de 400.000 barils/jour en mars prochain. Cette décision a été motivée par les résultats du rapport technique présenté, hier mardi, lors de la 59ème réunion du Comité technique conjoint (JTC) des pays de l’Opep+, et qui a réuni plusieurs experts du secteur, ayant montré l’évolution “positive” du marché pétrolier, a expliqué le ministre. Les participants à la réunion ministérielle ont ainsi décidé “le maintien du monitoring du marché et de rester très vigilants par rapport à la propagation très accélérée du nouveau variant Omicron du coronavirus à travers le monde, sans pour autant avoir une incidence sur les économies mondiales”, a-t-il souligné. M. Arkab a estimé que l’injection de 400.000 barils/jours supplémentaires sur le marché permettra un “plus grand équilibre” du marché au cours du mois de mars prochain. Le même jour, le ministre algérien a participé, par visioconférence également, aux travaux de la 37ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi Opep et non-Opep (JMMC). La réunion du JMMC était consacrée à l’examen de la situation du marché pétrolier international et à ses perspectives d’évolution à court terme ainsi qu’à l’évaluation du niveau de respect des engagements de baisse de la production des pays de l’Opep+ pour le mois de décembre 2021. Le JMMC a relevé “avec satisfaction” que le taux de conformité global avait atteint 122 % en décembre 2021. M. Arkab a indiqué que les ministres de l’énergie des pays de l’Opep+ ont décidé, en outre, de se revoir le 2 mars 2022 tout en restant “très vigilants et en contact “permanent pour pouvoir parer à n’importe quelle éventualité”.
Les investissements dans les hydrocarbures en baisse
La baisse globale des investissements dans l’Industrie pétrolière est estimée à environ 1.000 milliards de dollars au niveau mondial, depuis 2013, a affirmé l’expert pétrolier Mourad Preure, n’excluant pas des risques d’approvisionnements du marché et un choc “haussier” des prix du brut. Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio algérienne, M. Preure a souligné que la hausse des prix du pétrole ces derniers jours est due notamment à la reprise “vigoureuse” de la demande mondiale, mais aussi au désinvestissement dans le secteur des hydrocarbures depuis 2013 qui a reculé de plus de 1.000 milliards de dollars au niveau international. “Je m’attendais qu’il y ait un choc haussier du pétrole dans la deuxième partie de la décennie (précédente), par ce que l’investissement est descendu dangereusement. Après un record de 721 milliards de dollars en 2013, l’investissement n’a cessé de descendre”, a-t-il relevé. L’expert pétrolier a affirmé également que “le niveau des découvertes des hydrocarbures n’a jamais été aussi bas, atteignant 1.947 découvertes, alors que la planète consomme 6 barils lorsqu’elle en découvre un seul”. Selon M. Preure, la tendance haussière des prix du pétrole a pris en compte aussi l’épuisement des réserves mondiales et la consommation des pays émergents, qui est en forte croissance et atteindrait, a-t-il signalé, les 80 % de la consommation mondiale dans les prochaines années. A cet effet, il n’a pas exclu de possibles risques d’approvisionnements du marché, surtout dans le contexte actuel de la reprise de la demande et le recul des investissements. “La conséquence de cette situation est le fait que l’industrie pétrolière a souffert. Ce qui fait qu’aujourd’hui, hormis les compagnies américaines Exxonmobil et Chevron qui pensent à se marier, toutes les autres sont en train de se reporter vers les énergies vertes et postulent à devenir des leaders dans la neutralité carbone”, a-t-il fait observer. S’agissant des décisions prises par l’Opep +, notamment des hausses graduelles de la production pour stabiliser le marché, M. Preure a estimé que les pays de l’alliance ont envoyé un “signal fort au marché par le respect de la discipline issue du consensus d’Alger en 2016”. A propos du rôle de l’Algérie dans le monde énergétique, l’expert a recommandé une “nouvelle stratégie qui fera du pays un acteur actif de transformation des ressources et non uniquement comme exportateur”. “La puissance pétrolière des pays producteur ne réside plus dans les niveaux des réserves et de production. Elle réside dans la compétitivité et le pouvoir innovant de leurs compagnies pétrolières et énergétiques nationales”, a-t-il expliqué, appelant à donner au groupe Sonatrach les moyens pour qu’elle puisse se déployer hors du territoire national. Le potentiel exceptionnel d’ensoleillement dont dispose l’Algérie peut permettre à Sonatrach d’être un leader et à monter des partenariats stratégiques pour accélérer son développement, a-t-il encore mentionné.
A.A.
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