Le ministre saoudien de l’Energie, Abdelaziz Ben Salmane, a affirmé que l’Opep+ avait les moyens notamment de “réduire à tout moment sa production” pour faire face aux défis d’un marché pétrolier “tombé dans un cercle vicieux de faible liquidité et de volatilité extrême”.
La volatilité et la faible liquidité envoient des signaux erronés aux marchés à un moment où l’on a besoin le plus de clarté”, a dit le ministre saoudien qui s’exprimait dans un entretien à Bloomberg, cité par l’Agence de presse saoudienne SPA. Le ministre saoudien a prévenu que “le cercle vicieux” dans lequel est plongé le marché selon lui est “amplifié par un flux d’histoires infondées” portant sur “une destruction de la demande, des nouvelles sur un retour de grands volumes d’offre, et l’ambiguïté et l’incertitude sur les impacts potentiels des plafonds de prix, des embargos et des sanctions ». Pour le ministre saoudien de l’Energie les prix à terme ne reflétaient pas les fondamentaux sous-jacents de l’offre et de la demande, ce qui pourrait obliger le groupe à resserrer sa production lorsqu’il se réunira le mois prochain pour examiner les objectifs de production. “Au sein de l’OPEP+, nous avons connu un environnement beaucoup plus difficile par le passé et nous en sommes sortis plus forts et plus soudés que jamais”, a affirmé le ministre saoudien. L’OPEP+, a-t-il ajouté, « a l’engagement, la flexibilité et les moyens dans le cadre des mécanismes existants de la Déclaration de coopération pour faire face à ces défis et fournir des orientations, y compris la réduction de la production à tout moment et sous différentes formes, comme cela a été clairement et à plusieurs reprises démontré en 2020 et 2021 ». « Nous allons bientôt commencer à travailler sur un nouvel accord au-delà de 2022, qui s’appuiera sur nos expériences, réalisations et succès antérieurs » a-t-il annoncé. Les contrats à terme sur le pétrole brut ont chuté de plus de 20% depuis début juin en raison des inquiétudes concernant les perspectives de l’économie mondiale et de la possibilité que le pétrole iranien revienne sur le marché. Les contrats à terme sur le Brent ont réduit les pertes après les déclarations du ministre saoudien à près de 96 dollars le baril, après avoir chuté à près de 92 dollars. Dans son dernier tableau de bord sur les marchés pétroliers, l’IFP Energies Nouvelles (Ifpen) a relevé que les cours du pétrole brut ont légèrement baissé la semaine dernière. En moyenne hebdomadaire, le Brent sur le marché à terme de Londres a perdu 2,7 dollars le baril (-2,8 %) à 94,9 dollars le baril et le WTI à New York a perdu 2,9 dollars le baril (-3,1 %) à 89,1 dollars le baril. « Les inquiétudes concernant le ralentissement économique mondial, les bonnes nouvelles sur la demande américaine de pétrole et les progrès dans les négociations sur le nucléaire iranien ont été les principaux facteurs d’influence des prix cette semaine » fait savoir l’institut de recherche français. Selon ce dernier, le consensus des économistes interrogés par Bloomberg au 19 août est stable avec un prix médian du Brent en 2022 à 106,4 dollars le baril et 95,6 dollars le baril en 2023. Les indices PMI des directeurs d’achat pour juillet, indique l’Ifpen, montrent une détérioration de la situation économique mondiale. Au-delà des inquiétudes sur la croissance économique mondiale, la perspective d’un retour rapide du pétrole brut iranien sur le marché international contribue également à maintenir le prix du Brent en dessous de 100 dollars le baril. « L’enjeu est en effet de taille » estime l’institut de recherche français, soulignant que l’Iran dispose de près de 100 millions de baril (mb) de pétrole et de condensats en stock, prêts à être vendus presque immédiatement, et sa production pourrait augmenter de 700 000 à 900.000 baril par jour en trois mois selon plusieurs analystes (l’Iran produit actuellement 2,5 millions de barils par jour (mb/j) de pétrole brut, selon l’AIE). Cette incertitude dans les perspectives du marché pétrolier, sous la menace des approvisionnements russes et d’une reprise de la production iranienne, devrait continuer à alimenter la volatilité des prix. Aux États-Unis, selon le dernier rapport de l’EIA, les stocks commerciaux de pétrole brut ont diminué de 7,1 millions de barils. Cette baisse des stocks a été soutenue par des exportations de brut record de 5 millions de barils par jour, le plus haut depuis 1991. La production nationale de brut a légèrement baissé de 100 kb/j à 12,1 mb/j.
Abdelkrim Salhi
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