La production pétrolière de l’Algérie s’établira à 1,055 million de baril par jour (Mb/j) en octobre prochain, a indiqué hier à Alger, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab. Ce seuil de production de pétrole pour l’Algérie pour le mois d’octobre vient en application à la décision prise ce lors de la 32ème Réunion ministérielle OPEP-Non OPEP (OPEP+), tenue par visioconférence.
Par Abdelkrim Salhi
“Au terme de nos discussions, nous avons pris la décision de baisser le niveau de notre production globale de 100.000 barils par jour pour le mois d’octobre. Avec cette décision, la production algérienne s’établira à 1,055 Mb/j en octobre”, a déclaré M. Arkab à la presse à la fin des travaux de cette réunion. Regroupant les 23 pays (13 pays de l’OPEP et 10 pays non-OPEP) signataires de la Déclaration de Coopération, cette réunion a été consacrée à l’examen de la situation du marché pétrolier international et à ses perspectives d’évolution à court terme. La réunion de l’OPEP+ a été précédée par les travaux de la 44ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC). Les pays de l’Opep+ ont décidé de réduire leur production pour soutenir les prix face aux craintes de récession, une première depuis plus d’un an et les coupes drastiques opérées en raison de la pandémie de Covid-19. Les 23 pays de l’OPEP+ (13 membres de l’OPEP et 10 pays producteurs non membres) ont opté, pour octobre prochain, de revenir au même niveau de baisse mensuelle de la production pétrolière, en août dernier, soit une baisse de 100.000 barils par jour comparé à septembre. Le groupe, qui ne se réunissait pas visioconférence, laisse la porte ouverte à de nouvelles discussions avant la prochaine rencontre du 5 octobre, “pour répondre si nécessaire aux développements du marché”. Au fil de ses rendez-vous mensuels, l’OPEP+ résiste aux appels des Occidentaux pour ouvrir plus largement ses vannes afin de contenir l’envolée des cours et une inflation au plus haut depuis des décennies. Portés par la nouvelle, les cours des deux références mondiales du brut prenaient plus de 3%, à 96,40 dollars le baril de Brent de la mer du Nord et 89,80 dollars celui de WTI vers 12H50 GMT. “Cette baisse symbolique n’est pas une réelle surprise après les murmures de ces dernières semaines”, a réagi dans une note Caroline Bain, analyste de Capital Economics. Le ministre saoudien de l’Energie, Abdelaziz ben Salmane, avait semblé ouvrir la porte, il y a une dizaine de jours, à l’hypothèse d’une coupe, dénonçant un marché “tombé dans un cercle vicieux de faible liquidité et de volatilité extrême”. Affectés par des perspectives économiques mondiales toujours plus sombres, les cours avaient accusé en août leur troisième recul mensuel consécutif, loin de leurs sommets à des niveaux proches de 140 dollars le baril. L’Opep+ « peut craindre que le retour du brut iranien sur le marché fasse pencher la balance du marché en faveur de l’offre et fasse donc baisser les prix » estime Craig Erlam, analyste chez Oanda. Les espoirs d’un accord, qui s’accompagnerait d’un allègement des sanctions américaines, notamment sur le pétrole, ont été récemment ravivés. Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb pour sa part “La production actuelle et les quotas sont désormais déconnectés, il s’agit donc d’une question de crédibilité”. Crises politiques à rallonge, ou manque d’investissements et d’entretien pendant la pandémie handicapant désormais les infrastructures pétrolières: de nombreux pays du groupe comme l’Angola ou le Nigeria ne peuvent pomper davantage, apparaissant déjà au maximum de leurs capacités. Seuls l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis semblent disposer de capacités de production inutilisées.
L’OPEP+ engagée à assurer un approvisionnement stable et régulier
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, ou l’OPEP+, ont réitéré lundi leur engagement à poursuivre leurs efforts afin d’assurer un approvisionnement “stable et régulier” du marché, a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab. Dans le cadre de ses efforts, l’alliance a décidé, lors de sa 32ème réunion ministérielle tenue par visio-conférence, à laquelle a pris part M. Arkab, de baisser le niveau global de sa production de 100.000 barils par jour pour le mois d’octobre prochain. Cette réunion a été précédée le même jour par la tenue des travaux de la 44ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), auxquels a également participé le ministre de l’Energie et des Mines. La réunion du JMMC était consacrée l’examen de la situation du marché pétrolier international et ses perspectives d’évolution à court terme ainsi que le respect des niveaux de production des pays participants à la Déclaration de Coopération pour le mois de juillet 2022. A l’issue de ces réunions, M. Arkab a déclaré: “Comme nous faisons chaque mois, nous nous sommes basés sur les travaux du Comité technique qui s’est réuni quelques jours auparavant. Nous avons pris note que la volatilité des prix observée au cours des dernières semaines n’était pas liée à un changement majeur des fondamentaux du marché pétrolier mais à des craintes excessives des intervenants sur les marchés financiers”. “Nous avons également relevé que les perspectives d’évolution du marché pétrolier à court terme étaient incertaines en raison des risques liés à un ralentissement de l’économie mondiale et d’une demande de pétrole moins robuste dans de nombreux pays industrialisés et émergents”, a-t-il poursuivi. “Nous avons exprimé notre préoccupation face aux facteurs baissiers qui agissent sur la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international et nous avons décidé de poursuivre nos efforts afin d’assurer un approvisionnement stable et régulier”, a-t-il soutenu. Au terme des discussions, indique-t-il, “nous avons pris la décision de baisser notre niveau global de production de 100.000 b/j pour le mois d’octobre et de rester extrêmement vigilants sur les développements des prochaines semaines”. “Nous nous reverrons au plus tard dans un mois pour prendre les décisions qui nous permettront de maintenir la stabilité et parvenir à l’équilibre du marché pétrolier international”, a ajouté le ministre. Avec cette décision, la production pétrolière de l’Algérie s’établira 1,055 Mb/j en octobre prochain. La 33ème réunion ministérielle de l’OPEP et des pays non membres de l’Organisation se tiendra le 5 octobre prochain. Depuis août 2021, la production de l’OPEP+ a augmenté de 400.000 b/j avant d’atteindre 432.000 b/j, puis 648.000 b/j, puis la baisser à 100.000 b/j récemment.
Les quotas de production pétrolière fixés pour octobre 2022
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés (l’alliance Opep+), ont décidé lundi de baisser le niveau de leur production globale de pétrole de 100.000 barils par jour (b/j) pour octobre prochain. Voici les quotas de production pour chaque pays participant à l’accord de coopération de l’Opep+, selon le communiqué final de la 32ème réunion ministérielle de l’alliance : (unité: mille barils/jour)
Pays Production en octobre 2022
-Algérie 1.055
-Angola 1.525
-Congo 325
-Guinée équatoriale 127
-Gabon 186
-Irak 4.651
-Kuwait 2.811
-Nigeria 1.826
-Arabie Saoudite 11.004
-Emirats arabes unis 3.179
-Azerbaïdjan 717
-Bahreïn 205
-Brunai 102
-Kazakhstan 1.706
-Malaisie 594
-Mexique 1.753
-Oman 881
-Russie 11.004
-Soudan 75
-Soudan du Sud 130
* Opep 26.689
* Non-Opep 17.165
* Production totale de l’Opep+ 43.854
A.S.
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