Réserves de change : 54,6 milliards de dollars à fin de 2022

Le projet de loi de finances 2023 (PLF) présenté, lundi, devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), confirme la détermination de l’Etat à poursuivre ses efforts pour la préservation du pouvoir d’achat des citoyens et de soutenir la croissance.  L’économie algérienne était dans une position délicate au moment du double choc – pandémie et retournement du marché pétrolier – au printemps 2020.

Par Abdelkrim Salhi

 La conjoncture s’est améliorée, portée par la hausse des cours du pétrole et celle de la demande européenne en gaz. Pour la première fois depuis 2014, le pays renoue avec excédents courants. L’horizon s’éclaircit un peu pour l’économie algérienne. Le PLF 2023, élaboré sur la base d’un prix référentiel du baril de pétrole de 60 dollars pour la période entre 2023 et 2025, prévoit un taux de croissance moyen de 4,1% en 2023 et de 4,4% en 2024 et un niveau d’inflation de 5,1% en 2023 et de 4,6% en 2025. Le projet de loi de finances prévoit une augmentation des recettes budgétaires totales à 7.901,9 milliards de dinars et 13.786,8 milliards de dinars de dépenses, réparties sur les dépenses de fonctionnement, qui augmenteront à 9.767,6 milliards de dinars (+26,9%) et les dépenses d’équipement qui augmenteront à 4.019,3 milliards de dinars (+2,7%) par rapport à la loi de finances complémentaire (LFC) 2022. Sur la base des recettes et dépenses prévisionnelles, le déficit budgétaire passera de 4.092,3 milliards de dinars (-15,9 du PIB) dans les prévisions de clôture pour 2022 à un déficit moyen de 5.720,0 milliards de dinars sur la période 2023-2025 (-20,6% du PIB). Selon les données présentées par le ministre des Finances, les recettes des exportations de biens devraient atteindre, en 2023, un montant de 46,3 milliards de dollars américains, contre 44,4 milliards de dollars dans les prévisions de la LFC 2022. Ces recettes devraient enregistrer une légère hausse à 46,4 milliards de dollars en 2024 et à 45,8 milliards de dollars en 2025. M. Kassali a, par ailleurs, affirmé que la baisse continue des importations de biens “renforce l’approche gouvernementale de rationalisation des importations”. Selon le ministre des Finances, les réserves de change devraient atteindre les 54,6 milliards de dollars à la fin de l’année 2022, soit l’équivalent de 14,3 mois d’importations de biens et de services hors facteurs de production.  Les réserves de changes pourraient augmenter à 59,7 milliards de dollars à la fin 2023, soit 16,3 mois d’importations de biens et services. La balance commerciale de l’Algérie devrait enregistrer un excédent de 17,7 milliards de dollars à la fin de l’année en cours, contre 1,1 milliard de dollars l’année précédente, ce qui reflète “une hausse importante des exportations en hydrocarbures dans le contexte de la flambée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux et la hausse des exportations algériennes hors hydrocarbures qui passeront de 4,5 à 7 milliards de dollars à la fin de l’année 2022”, a indiqué le ministre. S’agissant des exportations de biens à la fin de l’année en cours, elles devraient atteindre 56,5 milliards de dollars (dont 49,5 pour les exportations des hydrocarbures), contre 38,6 milliards de dollars en 2021. Les importations de biens au titre de l’année en cours devraient frôler les 38,7 milliards de dollars (37,5 milliards en 2021). Quant à la balance des paiements, elle enregistrera un excédent de 11,3 milliards de dollars (6,3% du PIB), un niveau jamais atteint depuis 2014, a affirmé le ministre. Il est également attendu que la fiscalité pétrolière recouvrée à fin 2022 augmente à 2.353,8 milliards de dinars en comparaison avec l’année 2021, résultat de la hausse du prix du baril du Sahara Blend algérien, passé de 72,3 dollars le baril en 2021 à 95 dollars le baril à fin 2022. Dans son intervention, le ministre des Finances a affirmé que l’année 2022 s’est démarquée à travers nombre de procédures visant le soutien à l’investissement public et privé, en sus de renforcer le pouvoir d’achat des familles. La conjoncture actuelle offre aux autorités une fenêtre de tir encore inespérée. Le profil stratégique de l’Algérie ravive, en outre, l’espoir d’un regain d’intérêt des investisseurs étrangers, alors que les pays européens sont en quête d’une alternative au gaz russe. Les retombées pourraient aller au-delà du seul secteur des hydrocarbures. Il y a urgence à lever les contraintes qui brident le potentiel de croissance du pays et freinent une diversification indispensable pour préparer l’économie à faire face à de nouveaux chocs pétroliers dans le futur. C’est d’ailleurs la vision portée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

A.S.

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