Après avoir exprimé à maintes reprises son intention de rejoindre les BRICS, l’Algérie a finalement décidé de sauter le pas pour déposer une demande pour intégrer cette organisation constituée du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud.
Par K. Bensalem
L’Algérie a donc introduit une demande officielle pour rejoindre ce groupe de pays dans cette organisation économique. L’information a été annoncée lundi dernier par l’envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Leila Zerrouki, dans une déclaration au Forum de la Chaîne I de la Radio nationale. « L’Algérie a déposé une candidature officielle pour rejoindre le groupe BRICS », a-t-elle assuré, rappelant toutes les étapes qui ont précédé la démarche de l’Algérie. « Nous avons eu l’opportunité de participer au dernier sommet des BRICS en Chine, auquel le président algérien était invité », a précisé Mme Zerrouki. « Ce sommet est sorti avec enthousiasme pour l’inclusion d’autres pays dans le groupe. Nous avons soumis notre demande, et tant la Russie que la Chine ont salué l’adhésion de l’Algérie », a souligné la responsable au ministère des Affaires étrangères qui affirme que le reste des pays BRICS a étudié le dossier algérien, avant de se prononcer. Il s’agit, en effet, de l’Afrique du Sud, l’Inde et Brésil. Par la voix du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie avait exprimé son intention de déposer une demande de candidature pour intégrer le BRICS. Déjà, fin juillet dernier, lors d’une rencontre avec des journalistes, le chef de l’Etat avait assuré que l’Algérie satisfaisait, en grande partie, aux conditions d’adhésion aux BRICS. «L’adhésion au Groupe BRICS est tributaire de conditions économiques auxquelles l’Algérie satisfait en grande partie », avait-il affirmé. Le président de la République avait estimé, à ce propos, que « cela est envisageable, mais n’anticipons pas. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura de bonnes nouvelles ». Et d’ajouter : « l’Algérie s’intéresse aux BRICS, en ce qu’ils constituent une puissance économique et politique». « L’adhésion à ce groupe mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles », avait-t-il estimé. Par la suite, la Russie et la Chine, qui font partie de ce groupe, s’étaient exprimées sur la volonté de l’Algérie d’adhérer à cette organisation économique internationale. Début septembre dernier, l’ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, avait déclaré que Moscou ne s’opposait pas à la volonté de l’Algérie de rejoindre le groupe des BRICS. « La Russie n’a aucune objection au désir de l’Algérie de rejoindre le groupe BRICS, et le président Tebboune a écrit au président Poutine à ce sujet », avait déclaré Shuvaev lors d’une conférence de presse au siège de l’ambassade de Russie en Algérie. Quelques semaines plus tard, soit le 25 septembre, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait déclaré à New York (Etats-Unis), que la Chine accueille favorablement l’adhésion de l’Algérie à la famille des BRICS. Le MAE chinois avait souligné que l’Algérie est un « grand pays en développement » et un « représentant des économies émergentes ». « La Chine soutient l’Algérie dans son rôle de président tournant de la Ligue arabe et dans la bonne tenue du Sommet arabe et accueille favorablement son adhésion la famille des BRICS », avait indiqué M. Wang Yi, à l’issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, en marge de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU. Forte donc de ce solide soutien de ses alliés traditionnels que sont la Chine et la Russie dans ce dossier, l’Algérie ne devrait pas éprouver de grandes difficultés à intégrer l’organisation des BRICS. En dix ans, la place de ces cinq pays dans l’économie mondiale a fortement progressé : de 16 % du PIB mondial en 2001, elle atteint 27 % en 2011 et pourrait atteindre, selon certaines projections, 40 % en 2025. En termes de démographie, les pays du BRIC représentent une population de 3 milliards d’habitants, soit 41 % de la population mondiale. En termes géopolitiques, ce chiffre peut être comparé à la population totale des pays membres de l’OTAN : 992 millions d’habitants, soit 14 % de la population mondiale. C’est dire le poids géostratégique que représente cette organisation et d’où l’intérêt pour l’Algérie de l’intégrer.
K.B.
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