Elles représentent 86.82 % de la place bancaire algérienne : Les banques publiques dominent largement le marché

Les banques publiques continuent de dominer et largement le marché. Elles représentent donc 86.82 % de la place bancaire algérienne. C’est ce qu’affirme en tout cas l’économiste Rachid Sekkak, dans une étude rendue publique par ses soins et restituant les principales caractéristiques du monde de la finance en Algérie.

Par K. Bensalem

Selon l’économiste, le total de bilan du secteur bancaire était de 19.301 milliards de DZD à la fin de 2021 en forte hausse de 21 % par rapport aux données observées à la fin de 2020 (15.943 milliards de DZD). Sur ce bilan global, le bilan consolidé des 6 banques publiques était de 16.758 milliards de DZD, alors que celui des 13 banques privées était de 2542.6 milliards de DZD. M. Sekkak estime, dans cette étude, que notre secteur bancaire reste néanmoins de taille modeste à environ 140 milliards de US$. Les tailles de bilan diffèrent d’une banque publique à une autre. Ainsi, celui de la BNA avoisine 4481 milliards, celui de la BEA 4167 milliards, celui du CPA est estimé à 3115 milliards, celui de la BADR s’affiche à 1849 milliards, celui de la CNEP se situe à 1798 milliards et, enfin celui de la BDL présente un bilan de 1348 milliards, selon cette étude. D’après les résultats de cette étude, Société générale dispose du plus gros bilan des banques privées avec 423 milliards suivie par Gulf Bank Algérie à 310 milliards, Al Baraka à 287.7 milliards, BNP Paribas à 284 milliards et Al Salam Bank à 237.8 milliards. La mobilité des bilans bancaires a été forte durant l’exercice 2021, plus forte pour les banques publiques à 22.24 % qu’au niveau des banques privées avec une hausse de 13.80 %, indique M. Sekkak qui relève que la part de marché des banques islamiques reste stable à environ 2.72 % du total de bilan de la place. D’après l’économiste, la forte mobilité des bilans qui a été observée cache néanmoins une évolution contrastée des éléments constitutifs de ces bilans. Les dépôts de la clientèle ont sensiblement progressé de 15.64% par rapport à la fin de 2020 à 12.406 milliards de DZD. Cette tendance positive découle notamment de l’évolution des dépôts tirés des hydrocarbures et d’une meilleure collecte des ressources par les banques privées. A contrario et de manière assez surprenante, on observe une baisse des crédits à la clientèle de 14.23%. Ces derniers s’affichent à 8709 milliards contre 10.155 milliards de DZD à la fin de 2020. Dans un contexte de forte mobilité des bilans, l’activité de crédit aux entreprises a fortement décru de l’ordre de 14.25 %. La baisse des crédits à la clientèle par les banques publiques de 17.41 % n’a pas été compensée par la hausse de 9 % des crédits octroyés par les banques privées. D’après M. Sekkak, la dichotomie observée chez les banques publiques, entre la hausse des bilans et la baisse des crédits clientèle s’explique par une intervention de plus en plus marquée sur les actifs du Trésor. Les portefeuilles d’obligations du Trésor détenus par les banques publiques sont en hausse sensible.  Le produit net bancaire ou chiffre d’affaires des banques a diminué de 1.84 %. Là aussi la baisse du PNB des banques publiques de 2.84 % n’a pas été compensée par la hausse de 1.65 % observée chez les banques privées. Les banques publiques représentent 77.14 % des revenus de la place et les banques privées 22.86 %. Un relatif déséquilibre continue d’exister entre la part des banques privées dans le PNB global de la place et la part de ces banques dans le total bilan de la place (13.18%). Ceci s’explique par une tarification plus forte au niveau des banques privées. Le coefficient d’exploitation de la place ressort à 32.58 % avec une moyenne de 30.03 % chez les banques publiques et de 41.17 % chez les banques privées. Pour mémoire, le coefficient d’exploitation est le rapport entre les frais généraux et le produit net bancaire. Un tel niveau des coefficients d’exploitation s’explique par la relative faiblesse du coût des ressources humaines et par un niveau insuffisant d’investissements informatiques, note M. Sekkak pour qui les deux champions locaux en matière de coefficient d’exploitation sont la BEA avec 19.42 % et la CITI avec 19.36 %. Une forte baisse du coût du risque (les provisions nettes pour créances douteuses passées par les banques) de 45.31 % à 97.45 milliards de DZD est à relever. Le coût du risque était de 178.19 milliards en 2020 et de 187 milliards de DZD en 2019. Le coût du risque représente en moyenne 18 % des PNB affichés contre 32.50 % pour l’exercice précédent. La baisse du coût du risque est la variable explicative de la hausse de plus de 30 % à 212 milliards de DZD des profits des banques de la place. La BEA affiche le plus haut niveau de profit à 71.8 milliards de DZD soit un tiers des profits de la place. La SOCGEN affiche le profit le plus important des banques privées à 8.22 milliards de DZD. Cette hausse des profits a mécaniquement induit une hausse du rendement sur fonds propres des banques (le Return on Equity). Ce dernier s’affiche à 12.98 % pour les banques publiques et à 14.63 % pour les banques étrangères. La BEA affiche le plus fort RoE des banques publiques à 17.34 % et CITIBANK le RoE le plus élevé des banques étrangères à 35.62 %.

K.B.

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