Note d’information de la Banque mondiale sur les migrations : Les envois d’argent des émigrés Algériens en hausse

Les envois d’argent des migrants vers l’Algérie devraient légèrement augmenter cette année. C’est ce qui ressort de la dernière note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement.  Les envois de fonds officiellement enregistrés vers l’Algérie devraient atteindre 1,829 milliard de dollars en 2022 contre 1,759 milliard de dollars l’année dernière. ».

Par Abdelkrim Salhi

 Les données de la Banque mondiale font ressortir que les envois de fonds vers l’Algérie ont observé une tendance stable autour de 1,9 milliard de dollars entre 2015 et 2019. Ils avaient atteint un pic de 2,45 milliards en 2014. Ils ne représentent que 1,1% du produit intérieur brut. Un niveau jugé très faible. Lors des travaux de la conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes, organisée, en 2021, au Palais des nations au Club-des-Pins (Alger), le Premier ministre avait estimé que le montant des transferts de devises de l’émigration ne reflète pas les capacités de la communauté algérienne établie à l’étranger. L’Algérie, a-t-il constaté, « ne bénéficie que très peu des transferts de fonds de la communauté algérienne à l’étranger ».  Comparés à d’autres pays de la région, les envois de fonds de la diaspora algérienne, notamment ceux qui empruntent les voies officielles et bancaires, paraissent, en effet, « faibles ». Selon la Banque mondiale, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devraient recevoir 63 milliards de dollars de remises migratoires en 2022, soit une progression de 2,5 % contre 10,5 % en 2021. Ce ralentissement est en partie lié à l’érosion des salaires réels dans la zone euro, même si la demande d’envois de fonds dans les pays d’origine a augmenté dans un contexte de détérioration des conditions de vie, notamment la sécheresse au Maghreb et les prix élevés du blé importé. En pourcentage du PIB, les envois de fonds sont importants au Liban (38 %) et en Cisjordanie et à Gaza (19 %). Globalement, les flux vers la région devraient augmenter de 2 % en 2023. Les frais d’envoi pour un montant de 200 dollars s’élevaient à 6,3 % en moyenne au deuxième trimestre de 2022. La note d’information analyse également l’évolution des tarifs d’envoi de 200 dollars vers les pays à revenu faible et intermédiaire : ceux-ci demeurent élevés, à 6 % en moyenne au deuxième trimestre 2022 selon la base de données de la Banque mondiale sur les coûts des transferts d’argent dans le monde. Il en coûte plus cher de passer par les banques que par les opérateurs mobiles (3,5 %), mais ces derniers représentent moins de 1 % du volume total des transactions. Les technologies numériques peuvent permettre de réduire considérablement le coût des services de transfert d’argent et les délais de traitement. Le poids de la réglementation relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme continue de restreindre l’accès des nouveaux prestataires de services aux correspondants bancaires. Ces réglementations entravent également l’accès des migrants aux services numériques de transfert de fonds. Pour les pays à revenu faible et intermédiaire, les envois de fonds des migrants sont une source vitale de revenu. Ces transferts d’argent vers les pays d’origine contribuent à réduire la pauvreté et à améliorer la situation nutritionnelle, et ils sont corrélés avec de meilleurs résultats en matière d’insuffisance pondérale à la naissance et de taux de scolarisation chez les enfants issus de foyers défavorisés. La recherche montre que les remises migratoires aident les ménages bénéficiaires à renforcer leur résilience, en leur permettant par exemple d’améliorer leurs conditions d’habitat et de faire face aux pertes subies à la suite d’une catastrophe naturelle.

A.S.

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