Tendances monétaires et financières au premier semestre 2022 : Les chiffres de la Banque d’Algérie

La Banque d’Algérie a publié les évolutions majeures de la conjoncture macro-économique et financière nationale, au cours du premier semestre de l’année 2022.

La circulation fiduciaire hors banques, s’est accrue de 6,14 % en second semestre de l’année dernière, par rapport à fin décembre 2021 atteignant ainsi 7 124,3 milliards de dinars à fin juin 2022 contre 6 712,2 milliards de dinars à fin décembre 2021.  C’est ce qui ressort du rapport de la Banque d’Algérie sur les tendances monétaires et financières au premier semestre 2022.  La part de la circulation fiduciaire hors banque dans la masse monétaire reste très importante.  Elle représente 33,15 % du total de la masse monétaire.  Selon la Banque d’Algérie La liquidité globale des banques, à fin juin 2022, s’élève à 1 845,6 milliards de dinars contre 1 331,9 milliards de dinars à fin décembre 2021 (551,3 milliards de dinars à fin juin 2021), soit une hausse de liquidité de 513,7 milliards de dinars intervenue au cours du mois de juin 2022, par rapport à fin 2021. Comparativement à juin 2021, la liquidité bancaire à augmenter de 1 294,3 milliards de dinars. Il est à rappeler que sous l’effet de la contraction de la liquidité bancaire amorcée au quatrième trimestre de 2019, la Banque d’Algérie a pris une série de mesures pour libérer une marge de liquidité supplémentaire dans le système bancaire, et mettre ainsi à la disposition des banques et établissements financiers des moyens supplémentaires d’appui au financement de l’économie nationale à des coûts raisonnables. En effet la Banque d’Algérie a abaissé le taux de la réserve obligatoire par quatre (05) fois de 12 % à 10 % le 15 décembre 2019, de 10 % à 8 % le 15 mars 2020, de 8 % à 6 % le 15 mai 2020, de 6 % à 3 % le 15 septembre 2020 et de 3 % à 2 % le 15 février 2021. Elle a réduit de de 50 points de base (0,50 %) du taux directeur de la Banque d’Algérie pour le fixer à 3,25 % à partir du 15 mars 2020 puis à 3 % à partir du 29 avril 2020. La banque centrale, a aussi, procédé à l’augmentation des seuils de refinancement des titres publics négociables. Enfin, pour soutenir le plan de relance économique, la Banque d’Algérie a mis en place, le premier juillet 2021, un programme spécial de refinancement, d’une durée d’une année, renouvelable deux fois, au taux directeur et plafonné à 2 100 milliards de dinars. Ces mesures ont permis de maintenir la stabilité du système financier en contexte de chocs exogènes sur l’économie nationale, particulièrement les impacts de la pandémie du Covid-19 et la baisse des prix du pétrole.

Les crédits accordés à l’économie en hausse

Les crédits accordés à l’économie ont connu une hausse de 2,50 %, pour s’établir à près de 10 039,9 milliards de dinars à fin juin 2022 contre 9 794,7 milliards de dinars à fin décembre 2021. S’agissant de l’encours des crédits accordés aux entreprises publiques et ceux accordés aux ménages, ils ont connu respectivement une hausse de 4,31 % et 5,15 %, tandis que ceux octroyés aux entreprises privées ont augmenté de 1,08 % et ce entre juin 2022 et décembre 2021. Par secteur juridique, les crédits accordés au secteur public ont atteint 4 287,6 milliards de dinars à fin juin 2022 contre 4 144,2 milliards de dinars à la fin de 2021, soit une hausse de 3,46 %. Au total, les crédits accordés au secteur privé, y compris les ménages, s’élèvent à 5 752,3 milliards de dinars à fin juin 2022, contre 5 650,5 milliards de dinars à fin 2021, soit une hausse de 1,80 %. L’analyse de la structure des crédits par secteur juridique montre que 57,29 % des crédits sont accordés au secteur privé (dont 10,49% aux ménages) et 42,71 % au secteur public à fin juin 2022, contre, respectivement, 57,69 % (dont 10,22 % aux ménages) et 42,31 %, à fin 2021. Par maturité, les crédits à moyen et long termes ont atteint 6 395,5 milliards de dinars à fin juin 2022 contre 6 230,9 milliards de dinars à fin décembre 2021, soit une hausse de 2,64 % (avec une part de 63,70 % du total des crédits octroyés). De même, les crédits à court terme ont enregistré une augmentation de 2,26 %, passant ainsi de 3 563,8 milliards de dinars à fin 2021 à 3 644,3 milliards de dinars à fin juin 2022 (avec une part de 36,30 % du total des crédits octroyés). Le rapport de la Banque mondiale indique que le poste des investissements directs nets a affiché un excédent de 336 millions de dollars au premier semestre 2022 contre 445 millions de dollars au premier semestre 2021. Le document fait état de la hausse du déficit des revenus primaires (revenus des facteurs), son déficit s’est accentué, passant de 1,61 milliard de dollars au premier semestre 2021 à 2,33 milliards de dollars au premier semestre 2022. Cette hausse s’explique par la progression des transferts des associés de la compagnie nationale des hydrocarbures. Quant au poste des revenus secondaires (transferts courants), il continue d’enregistrer des excédents et ce depuis plusieurs semestres, néanmoins le premier semestre 2022 a été marqué par un recul de l’excédent comparativement au même semestre de 2021. En effet ce dernier est passé de 1,13 milliard de dollars au premier semestre 2021 à 842 millions de dollars au premier semestre 2022. Au total, sous l’effet de l’amélioration du solde de la balance commerciale au cours du premier semestre 2022, le solde du compte courant affiche un excédent de 5,05 milliards de dollars contre un déficit de 4,01 milliards de dollars au premier semestre 2021. Parallèlement, le solde du compte capital et des opérations financières affiche, au cours du premier semestre 2022, un excédent de 8 millions de dollars contre un déficit de 373 millions de dollars au premier semestre 2021. Ainsi, suite à ces évolutions favorables, le solde global de la balance des paiements a enregistré un excédent de 5,06 milliards de dollars au premier semestre 2022 contre un déficit de 4,38 milliards de dollars au premier semestre 2021. Les réserves officielles de change de l’Algérie (or monétaire non inclus) s’élèvent à 47,921 milliards de dollars US à fin juin 2022, fait savoir la Banque d’Algérie. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a indiqué, jeudi dernier, que les réserves de change dépassent les 60 milliards de dollars, qui permettront à l’Algérie, « en cas de crise économique, d’importer pendant deuxans sans difficultés », a-t-il rassuré. D’autant que le rapport de la banque d’Algérie souligne le faible niveau de la dette extérieure.  « L’encours de la dette extérieure, au premier semestre 2022, exprimé en équivalent dollars US, est estimé à 2,927 milliards de dollars contre 3,070 milliards de dollars à fin décembre 2021, en baisse de 143 millions de dollars » fait savoir la Banque d’Algérie.

Abdelkrim Salhi 

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