Les salaires ont augmenté de 14 à 16% à la faveur de la réduction de l’Impôt sur le revenu global (IRG) appliquée dès début 2022, a affirmé mardi le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. S’exprimant lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale, le Président Tebboune a précisé que la hausse des salaires avait permis de contrer les effets de l’inflation estimée en Algérie à 7%.
Par Abdelkrim Salhi
Cette démarche s’inscrit dans le cadre des mesures décidées par l’Etat en vue d’augmenter le pouvoir d’achat du citoyen, à la faveur notamment de l’augmentation du salaire minimum à 20.000 DA et l’exonération des salaires inférieurs à 30.000 DA de l’IRG, a rappelé le chef de l’Etat. Ces mesures seront renforcées dans les prochains mois par l’augmentation du point indiciaire au profit des fonctionnaires, a ajouté le Président Tebboune. Autre mesure prise récemment pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen, le Président Tebboune a évoqué l’autorisation des producteurs de pâtes alimentaires à acquérir les céréales auprès de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) à des prix subventionnés, alors qu’ils étaient obligés de les importer de façon libre, d’où la réduction des prix des pâtes alimentaires de 50%. La mission d’importation des produits de base a été confiée aux entreprises étatiques qui procéderont à leur vente sur le marché national avec des prix abordables, a fait savoir le Président Tebboune, ajoutant que le trésor de l’Etat assumera la différence entre les deux prix (le prix réel et celui subventionné). Rappelant la décision portant gel des taxes sur certains produits de large consommation, le président de la République a fait observer que la hausse des prix de certains produits alimentaires sur les marchés internationaux avait eu un impact sur le pouvoir d’achat du citoyen. La flambée des prix sur les marchés mondiaux a fait que les fonds avec lesquels on pouvait acheter certaines quantités de céréales et de légumes secs ne permettent actuellement d’en acquérir que le tiers, a expliqué le Président Tebboune. “Des taxes de l’ordre de 5% figuraient dans le budget sur quelques produits alimentaires, mais nous avons décidé de les suspendre”, a-t-il rappelé. Le maintien de cette décision est tributaire de l’augmentation de la production locale et le niveau des prix des marchés mondiaux, a-t-il souligné. En revanche, la suppression de tous les impôts et taxes sur le e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les startups sera maintenue “en permanence”, affirme le Président. Pour le Chef de l’Etat, les taxes imposées sur ces équipements n’avaient pas lieu d’être d’autant que l’Etat œuvre à la généralisation et la promotion de la numérisation et l’encouragement des startups. Les fonds injectés pour augmenter le pouvoir d’achat du citoyen dépassent de loin les effets de l’inflation.
La tension sur certains produits alimentaires liée à un aspect comportemental des citoyens
Le président de la République, a affirmé que la tension sur certains produits de première nécessité était plutôt liée à un aspect “comportemental” de la part des citoyens, relevant que ce n’est pas un problème d’approvisionnement ou de production. Le Chef de l’Etat a indiqué que les résultats de la commission parlementaire sur la pénurie de certains produits alimentaires de première nécessité, sont en train d’être étudiés”, estimant que ces pénuries et la tension sur certains produits “c’est en général comportemental”. “Ce n’est pas un problème d’approvisionnement ou de production, mais c’est des comportements que l’on souhaite ne pas voir se reproduire”, a soutenu le président de la République, faisant observer que ces pénuries interviennent “de manière régulière” et visent à “toucher à la stabilité du pays et à la cohésion sociale”. Le programme d’approvisionnement du pays s’établit proportionnellement au nombre d’habitants, a ajouté le chef de l’Etat, soulignant, à titre d’exemple, que l’Algérie est parvenue à produire deux fois et demi plus que les besoins du marché en matière d’huile, et malgré cela, du jour au lendemain, on se retrouve sans huile. En ce sens, il a indiqué que des fois il y a pénurie de sucre, tantôt des pénuries d’huile, alors que dans certains pays très développés, les spéculateurs risquent carrément la peine capitale dans la mesure où leurs comportements nuisent aux équilibres économiques. A ce propos, il a fait savoir que les spéculateurs “sont entre les mains des services de sécurité et c’est à la justice de trancher, en application du Code pénal”. Le Président Tebboune a affirmé, par ailleurs, que les boulangers, soumis actuellement à l’impôt sur le chiffre d’affaires et sur les bénéfices, ne s’acquitteront que de l’impôt sur les bénéfices. Cette mesure vise à réduire la charge fiscale afin de garantir la stabilité des prix du pain, “en attendant d’autres amendements qui exigent davantage de temps”, a fait savoir le président de la République. Cette décision sera officialisée dans la prochaine loi de finances complémentaire (LFC), a indiqué le chef de l’Etat.
A.S.
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