Alliance Assurances affiche une légère hausse du chiffre d’affaires au premier semestre 2023 : « Le maintien du statut quo est une menace pour le devenir du marché »

En conformité avec ses engagements de transparence vis-à-vis de l’autorité boursière, ses actionnaires et ses partenaires, Alliance Assurances rend public son bilan financier du premier semestre 2023 suite au Conseil d’administration qui s’est réuni mercredi 27 septembre à Alger.

Par Abdelkrim Salhi

Dans un communiqué, publié, avant-hier, La compagnie d’assurances cotée à la Bourse d’Alger annonce une « légère hausse » de son chiffre d’affaires. Dans son rapport intermédiaire, Alliance Assurances affirme avoir réalisé un chiffre d’affaires 2,979 milliards de dinars au 30 juin 2023, en hausse de 3,7% par rapport au premier semestre 2022, soit une production additionnelle de 105,22 millions de dinars.  « Toutes les branches ont connu une évolution positive », lit-on dans le rapport. Alliance Assurance affiche, au premier semestre 2023, un bénéfice net d’impôts de 97,8 millions de dinars, contre 155,9 millions de DA au 30 juin 2022, soit une régression de 37,2 % par rapport à la même période de l’année précédente. Dans son communiqué, la société explique que « cette tendance baissière du résultat est due à plusieurs facteurs dont la hausse vertigineuse des coûts des sinistres notamment celui de la branche automobile ainsi que celui des indemnisations qui va crescendo ». De plus, ajoute le communiqué, en raison du blocage inexpliqué du dossier de la révision des tarifs règlementaires de la responsabilité civile, aucune possibilité de rééquilibrage financier n’est à l’ordre du jour. « En tant qu’acteurs actifs dans l’industrie de l’assurance en Algérie, nous n’avons cessé d’alerter les autorités de tutelle sur la grave situation qu’endure notre secteur et les graves conséquences qui découlent du non-traitement des doléances présentées et des problèmes structurels persistants », rappelle Alliance Assurance.  Parmi ces problèmes structurels, la compagnie cite, les tarifs liés à la branche automobile et les tarifs de manière plus générale, la refonte des textes juridiques, les créances, la concurrence déloyale, le fonctionnement interne du secteur et inter-acteurs et la persistance de la discrimination entre le secteur public et privé quant à l’accès à certains marchés. « Notre industrie est malheureusement caractérisée par la diminution continuelle de la prime moyenne en raison des tarifs, de la concurrence déloyale, de la régulation ainsi que de l’augmentation continuelle des charges sinistres en raison du taux des accidents de la route ainsi que du prix des prestations et de la pièce de rechange. Ces derniers ont en effet connu une démultiplication ces dernières années suite à l’inflation et au renchérissement à l’international », fait remarquer Alliance Assurances. Cette dernière avertit que « la non-résolution concrète des problèmes qui entravent les activités de l’industrie des assurances risque de mettre tout le secteur dans une situation intenable et de risque systémiques et menacer sa résilience et sa capacité à se redresser. Le retard dans la mise en place des réformes structurelles et opérationnelles qui s’imposent de toute urgence ne permettra pas l’amélioration des ratios et le classement de notre marché dans la région et à l’international ». D’autre part, estime Alliance Assurances la numérisation du secteur constitue un nouveau défi qui pourra accélérer la modernisation de notre marché. La compagnie rappelle que la modernisation et la numérisation du secteur des assurances figure en 23e position des « 54 engagements du président de la République ». Pour la compagnie d’assurance privée cotée à la Bourse d’Alger, la digitalisation du secteur des assurances « est un impératif vital mais ne pourra créer de réels changements si on ne s’attaque pas aux dossiers urgents lesquels sont : les Tarifs RC automobiles, les créances, la concurrence déloyale, la modernisation du secteur et le soumettre aux normes internationales et régionales ». Selon Alliance Assurance, « le maintien du statut quo est une menace sérieuse pour le devenir du marché et il est plus qu’urgent que l’Union des Compagnies d’Assurances et de Réassurance (UAR) ainsi que les structures centrales de la tutelle réagissent à la gravité de la situation en mettant en place une feuille de route globale et un plan d’action pour un redressement salutaire et opérationnel ». La Société estime que la numérisation du secteur des assurances peut être considérée comme un mal pour un bien à condition qu’elle soit accompagnée de certaines décisions structurelles et opérationnelles urgentes. Parmi ces dernières : la révision des différents tarifs notamment les tarifs RC Automobile, la mise en place des tarifs planchers, certaines décisions organisationnelles et opérationnelles sous la supervision de la tutelle, l’exercice de la régulation sur certaines pratiques qui tirent notre secteur vers le bas, mettre un terme aux dérives constatées dans la gestion et l’octroi de créances et revenir aux normes universelles de fonctionnement du secteur des assurances. « En l’absence de décisions sur le terrain, notre industrie ne pourra ni se relever ni relever le défi d’améliorer son chiffre d’affaires ou son taux de pénétration ni améliorer notre classement à l’international », soutient-elle. « Avec les nouvelles annonces de nos autorités supérieures sur le nouveau PIB national à plus de 233 milliards de USD en 2022, le taux de pénétration des assurances va mécaniquement aller vers le bas ce qui entraînera une dégradation mécanique du classement de notre marché à l’échelle arabe, africaine et internationale d’où l’impérieuse nécessité de prendre des mesures urgentes et pratiques et procéder au traitement, sans délais, des dossiers en suspens depuis plusieurs années », a fait savoir Alliance Assurances. « Le recul du classement de notre marché à l’international et sa sous- performance chronique entraînera fatalement une nouvelle notation moins performante auprès des agences de notation internationales avec des conséquences désastreuses sur la place financière internationale. Et ce en dépit de tous les efforts consentis par nos autorités supérieures dans le but de promouvoir un nouveau redéploiement international de nos banques », met en garde la compagnie.  « Cela interpelle toutes les parties prenantes et les responsables du secteur des assurances pour engager une réaction urgente et salutaire en vue de sortir du statut quo et ce sur le très court et moyen terme » souligne Alliance Assurances.

A.S.

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