Les prix du pétrole montaient en flèche hier lundi au lendemain de la décision surprise de plusieurs pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+) de procéder à une importante coupe de leur production de brut.
Vers 09h20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, prenait 5,01% à 83,89 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 5,14% à 79,56 dollars. Plusieurs grands pays exportateurs de pétrole avaient annoncé dimanche, à la surprise du marché, une réduction dès mai de leur production de brut, et ce, jusqu’à fin 2023. Cette coupe de plus d’un million de barils par jour, annoncée dimanche par l’Irak, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Oman, le Koweït et le Kazakhstan débutera en mai et durera jusqu’à la fin de l’année. Ryad va réduire sa production de 500.000 bpj, l’Irak de 211.000 bpj, les Emirats de 144.000 bpj, le Koweït de 128.000 bpj, le Kazakhstan de 78.000 bpj, l’Algérie de 48.000 bpj et Oman de 40.000 bpj, ont déclaré chaque pays. La Russie a quant à elle précisé qu’elle prolongerait jusqu’à la fin de l’année sa réduction de production de pétrole brut de 500.000 barils déjà annoncée. « Avec la fin de la crise bancaire et le retour de la confiance sur les marchés, le prix du baril montrait déjà des signes de reprise, et l’annonce (de certains pays membres de l’OPEP+) a renforcé cette dynamique, ramenant les prix du pétrole à leur niveau d’avant la crise bancaire «, explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades. La récente crise bancaire avait en effet lourdement pesé sur les prix du pétrole et des matières premières, les investisseurs préférant s’éloigner des actifs à risque, plus volatils, en période d’incertitudes. D’autant que « la plupart des réductions seront effectuées par des pays qui produisent au niveau ou au-dessus des quotas « imposés par l’OPEP+, ce qui implique « des réductions réelles de l’offre « et un resserrement du marché, expliquent les analystes de DNB. A cet effet, l’Algérie, a annoncé une réduction «volontaire» de son quota de production de pétrole de 48.000 barils/jour, à partir de mai prochain et jusqu’à la fin de l’année en cours, en coordination avec certains pays membres de l’OPEP et non-Opep», a indiqué un communiqué du ministère de l’Energie et des Mines, ajoutant que «cette réduction volontaire est une mesure préventive qui s’ajoute à la réduction de la production convenue lors de la 33e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP du 5 octobre 2022». L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït ont également annoncé une réduction de leur production de pétrole qui vise à «stabiliser le marché». Les trois pays réduiront leur production d’un total de 772.000 barils/jour dès mai prochain et ce, jusqu’à la fin de l’année en cours, ont déclaré les trois pays du Golfe dans des communiqués publiés par leurs médias officiels respectifs. «Il s’agit d’une mesure de précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier», a indiqué un haut responsable du ministère saoudien de l’Energie, dont le pays réduira seul un quota de 500.000 barils/jour. La Russie va prolonger, de son côté, la réduction de sa production de pétrole brut de 500.000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année en cours, a annoncé son vice-Premier ministre chargé de l’Energie, Alexandre Novak. «A titre d’action responsable et préventive, la Russie met en œuvre une réduction volontaire de 500.000 barils par jour jusqu’à fin 2023 par rapport au niveau de production moyen de février», a indiqué M. Novak, cité dans un communiqué. L’Irak, l’un des principaux pays producteurs de pétrole, a également annoncé dimanche une réduction de 211.000 bpj de sa production à partir du 1er mai. Le Sultanat d’Oman a aussi annoncé qu’il réduira de 40.000 barils/jour sa production à partir du mois de mai prochain.
K.B.
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