BTPH en Algérie : Expert CNL : un savoir-faire exportable

Le savoir-faire capitalisé par les entreprises algériennes en matière de conception et de réalisation d’ouvrages est « certainement exportable », estime un expert du secteur, soulignant la nécessité de mettre en place les conditions nécessaires pour l’accompagnement et l’encouragement des exportateurs des services du BTPH.

Les entreprises algériennes du secteur du BTPH disposent « sans nul doute d’une large expérience acquise à travers la réalisation des vastes programmes de construction lancés par les pouvoirs publics depuis plusieurs décennies », a souligné le conseiller du Directeur général de la caisse nationale du logement (CNL), Saadane Kadri, dans une analyse publiée dans le dernier numéro de la revue d’information éditée par la Caisse, « Bâtisseurs.dz ». A cet effet, le savoir-faire capitalisé, par ces entreprises, en termes de conception et de réalisation d’ouvrages est « certainement exportable », a affirmé M. Kadri. Or, observe-t-il, l’amorce du développement des exportations du secteur du BTPH passe par un certain nombre de préalables et de conditions à réunir par l’entreprise, d’une part, et par les pouvoirs publics, d’autre part. Les principales mesures à prendre par l’entreprise à son niveau s’articulent autour de plusieurs axes, selon l’expert, entre autres, la nécessité de réaliser un diagnostic de l’entreprise pour évaluer ses forces et ses faiblesses et mesurer son aptitude à aller sur des marchés extérieurs. Si le diagnostic « ne révèle pas de faiblesses majeures », une stratégie d’exportation est à élaborer par l’entreprise, souligne-t-il, précisant que cette stratégie devra tenir compte de plusieurs aspects et intégrer plusieurs paramètres tels que les études des marchés des pays ciblés, l’évaluation des risques du marché ciblé, l’étude de la concurrence, les méthodes de détermination des coûts et de fixation des prix, la maitrise des réglementations relatives aux passations de marchés en Algérie et dans les pays ciblés, ainsi que la maitrise des réglementations bancaires dans les pays ciblés et une bonne connaissance des moyens de paiement internationaux. Quant aux pouvoirs publics, leur rôle est important, selon M. Kadri, dans la mesure où ils doivent assurer la mise en place d’un dispositif spécifique d’encouragement, de promotion et de soutien, y compris financier, des exportateurs de services et créer un environnement favorable au développement de ces exportations, notamment aux plans du cadre réglementaire, des incitatifs financiers et fiscaux, de la facilitation formalités et procédures, ainsi que de l’accompagnement des exportateurs.  Il a, dans ce sens, jugé « opportun » d’engager un débat sur thématique de l’exportation des services du BTPH et des services connexes.

Les exportations des services BTPH ont augmenté de 83% en 2020

Affirmant que les exportations des services de construction avaient atteint 310 millions USD en 2020, soit une augmentation de près de 83% par rapport à 2019, M. Kadri a, toutefois, noté que l’intervention d’entreprises de travaux algériennes sur des marchés extérieurs « peut paraitre difficile ». Cela est du, ajoute-t-il, à l’état de la réglementation actuelle régissant, notamment, les mouvements transfrontaliers des équipements engins de travaux, l’installation temporaire d’une structure de l’entreprise détentrice d’un marché de travaux à l’étranger, ainsi que les dispositifs de contrôle des changes qui ne tiennent pas toujours compte des spécificités de la réalisation de marchés de travaux à l’étranger. A ce titre, M. Kadri estime qu’il est « impératif et urgent » de définir et mettre en œuvre une stratégie nationale de promotion, de diversification et de développement des exportations de services pour que celles-ci puissent contribuer de manière plus significative aux ressources extérieures du pays et à l’amélioration de la compétitivité internationale de l’Algérie, outre son effet d’entrainement sur la croissance des autres secteurs économiques au niveau interne.

L’élaboration de cette stratégie nationale devrait reposer sur un ensemble d’actions à mener à court, moyen et long termes, a-t-il recommandé.

Habitat rural: réalisation de plus de 67.000 logements en 18 mois

Plus de 67.000 logements ont été réalisés entre janvier 2020 et fin juin 2021 dans le cadre du programme d’Habitat Rural, considéré comme le segment favori dans le programme national de logement, selon les chiffres de la Caisse nationale du logement (CNL) publiés dans le dernier numéro de sa revue Batisseur.dz. Sur 18 mois, et malgré la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, le programme d’Habitat Rural, « un élément clé de la stratégie ciblant la promotion des espaces ruraux et la fixation des populations rurales qui représentent 32% de la population globale », a enregistré la réalisation de 67.086 logements, indique la revue dans son numéro d’octobre en cours.  Selon les chiffres avancés par la CNL, le programme d’Habitat Rural, a enregistré 163.031 logements réalisés entre 2002-2004, puis 404.043 logements durant le quinquennat 2005-2009, 589.720 autres entre 2010-2014 et enfin 533.591 unités durant le quinquennat 2015-2019. La formule de l’Habitat Rural, qui consiste à encourager les ménages à réaliser, en auto-construction, un logement décent dans leur propre environnement rural ou réhabiliter ou aménager un logement existant à l’effet d’améliorer leurs conditions d’habitat, totalise, depuis 2002, année de son lancement, 1.757.471 de logements réalisés, soit un taux 91% du programme notifié. Ce programme représente 48% du global des livraisons, tous segments publics confondus.

Plus de 1.000 mds de DA consommés au titre des aides à l’Habitat Rural          

Selon la CNL, les consommations de crédits relatives aux aides rurales ont atteint, durant la période 2002-juin 2021, un montant de 1089,55 milliards DA. Les modalités de choix des bénéficiaires et la mise en œuvre des programmes notifiés relèvent d’un comité de wilaya présidé par le wali. L’aide est libérée par la CNL en deux tranches, aux mains de l’auto-constructeur reconnu éligible, après constat d’avancement des travaux. La participation du bénéficiaire dans ce cas se traduit par la mobilisation d’une assiette foncière qui relève généralement de sa propriété, sa participation à la réalisation ainsi que le parachèvement des travaux a l’intérieur du logement le cas échéant. Le bénéficiaire a également la possibilité de solliciter un crédit bancaire pour réaliser son logement et jouit, dans ce cadre, des bonifications des taux d’intérêts puisqu’il paye uniquement un taux de 1%.               Depuis 2014, l’aide financière à l’habitat rural est fixée à 1.000.000 DA pour les dix wilayas du Sud (Adrar, Tamanrasset, Illizi Laghouat, Biskra, Béchar, Ouargla, El Oued, Ghardaïa et Tindouf), et à 700.000 DA pour le reste des wilayas.

A.S.

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