Elles n’ont baissé que de 5% entre 2021 et 2022 : Impact limité du dispositif de recadrage des importations

Elles n’ont baissé que de 5% entre 2021 et 2022 : Impact limité du dispositif de recadrage des importations

La Chargée d’études et de synthèse auprès du cabinet du ministre du Commerce, Souhila Abellache, a affirmé sur les ondes de la radio nationale que l’impact du dispositif de recadrage des importations paraît limité comparativement aux prévisions.

Par K. Bensalem

 Elle a, en effet, indiqué que cet impact « ne dépasse pas les 5% ». Une simple comparaison entre les statistiques du commerce extérieur pour l’année 2021 et l’année 2022 permet de constater que le dispositif n’a réellement pesé sur le montant des importations. « Nous avons clôturé l’année 2022 avec 38,99 milliards de dollars d’importations », a-t-elle rappelé. Les importations durant l’année précédente avaient atteint 44,3 milliards de dollars. L’écart est donc d’un peu plus de 5 milliards de dollars d’économie pour le pays. L’occasion pour la responsable au ministère du Commerce d’apporter une mise au point quant aux instructions données de limiter les importations. « Il n’y a pas eu d’instruction pour interdire les importations, bien au contraire, car l’importation est indispensable pour fournir la production nationale en intrants », a-t-elle assuré, affirmant qu’avec le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, un travail a été entamé afin dresser un état des lieux de la situation actuelle, par rapport au dispositif mis en place en 2022, pour recadrer l’importation destinée à la revente en l’état. Mme Abellache indique que, concernant la composition des importations, il faut distinguer trois types : le chapitre équipement, qui n’a pas dépassé 1,82 milliard de dollars l’année écoulée contre 1,79 milliard en 2021, le chapitre fonctionnement, qui pèse aussi sur la balance et qui est passé de 12,49 à 13 milliards entre 2021 et 2022. Vient enfin le chapitre revente en l’état, clôturé à 14,40 milliards de dollars en 2021 contre 13 milliards et demi en 2022. Elle affirme cependant que l’opération d’assainissement des registres de commerce de classe 4 dédiés à la revente de produits en l’état, et l’application du décret 21-94 du 09 mars 2021 qui introduit la spécialisation, ont permis de faire passer le nombre d’importateurs de plus de 41 mille à 14 mille. La nomenclature des produits accrédités à l’importation a également été enrichie par ce décret, explique la responsable. « On est passé de 11 à 31 groupes », avec une hausse des sous-groupes contenus dans chaque groupe, portant ainsi leur nombre à 102 contre une trentaine avant le décret. La responsable rappelle, par ailleurs, que les opérateurs économiques nationaux sont obligés de faire appel à des importateurs spécialisés dans la revente en l’état, car « le tissu économique algérien est majoritairement composé de petites et moyennes entreprises (PME) et que celles-ci ne sont pas en mesure d’assurer elles-mêmes leurs opérations d’importations d’intrants ». Elle affirme que le recadrage concerne ce point précis et qu’il vise davantage à organiser les importations qu’à les réduire. Mme Abellache s’est également exprimée sur le sujet des marchandises en souffrance dans les ports et aéroports, indiquant que le dossier est à l’étude et constitue « une priorité » pour le département. « Un comité a été installé au ministère du Commerce pour examiner tous les avis d’arrivée des marchandises en souffrance, pour lesquelles les opérateurs disposent des autorisations d’importations et accélérer leur traitement », a-t-elle précisé. Elle a toutefois signalé l’existence d’opérations d’importations lancées sans domiciliation bancaire, ce qui, a-t-elle ajouté, « est contraire aux dernières instructions ministérielles ». « Les dossiers seront étudiés au cas par cas », assure-t-elle estimant qu’il est urgent de débloquer ces marchandises pour éviter davantage de désagréments au niveau des ports et de frais d’immobilisation (surestaries) facturés en devises.

K.B.

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