Les exportations de gaz algérien vers l’Italie ont explosé depuis le déclenchement de la crise ukrainienne et les chiffres livrés hier par le patron du groupe pétrolier italien Eni, Claudio Descalzi, sont, pour le moins, éloquents de cette hausse vertigineuse des approvisionnements de ce pays en gaz algérien.
En effet, les importations italiennes de gaz d’Algérie devraient couvrir 38 % des besoins du pays l’année prochaine, contre 12 % seulement avant la crise ukrainienne, a révélé, hier, le PDG d’Eni, dans une déclaration à l’agence Reuters, à l’occasion du 2ème Forum algéro-européen sur l’énergie, qui s’est tenu à Alger. « L’Algérie atteindra 27 milliards de mètres cubes l’année prochaine, alors que la Russie représentait auparavant 29 milliards de mètres cubes. Il est crucial que l’Algérie continue comme ça. Nous nous y rendons tous les 10 jours pour nous assurer que tout va bien », a précisé, à ce sujet, M. Descalzi qui qualifie de « vitales » pour l’Italie, les importations de gaz en provenance d’Algérie, car, estime-t-il, « elles remplaçaient les approvisionnements en provenance de Russie ». Le patron d’Eni affirme, dans le même sillage, que l’Italie pourrait être confrontée à une pénurie de gaz de 5 à 6 milliards de mètres cubes au cours de l’hiver 2023-24 sans un nouveau terminal de regazéification. « Nous avons absolument besoin d’un nouveau terminal GNL, sinon les comptes ne collent pas », a assuré M. Descalzi qui insiste sur le fait qu’il pourrait manquer à l’Italie, « 5 à 6 milliards de mètres cubes durant l’hiver 2023-2024 ». L’Italie prévoit, selon Reuters, de mettre en place un terminal flottant de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la ville de Piombino, en Toscane, basé sur une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU), qui devrait être opérationnel d’ici la fin du mois de mars de l’année prochaine afin d’augmenter l’offre et de combler un déficit d’importations russes. L’infrastructure, exploitée par le gestionnaire du réseau de gaz Snam, doit obtenir le feu vert d’ici la fin du mois d’octobre pour ajouter à la capacité GNL du pays au début de 2023.
K.B.
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