Exportations hors hydrocarbures : Le gouvernement veut atteindre la barre des 10 milliards de dollars

Les ambitions du Gouvernement en termes d’exportations hors hydrocarbures semblent de plus en plus importantes comme le montrent les prévisions pour l’année prochaine. Objectif : atteindre 10 milliards de dollars. C’est en tout cas ce qu’affirme le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane qui a déclaré, à Alger, que le Gouvernement œuvre à augmenter le volume des exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars en 2023.

Par K. Bensalem

 Dans une allocution prononcée lors de l’ouverture du Forum de l’export organisé par le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, M. Benabderrahmane a souligné qu’en conjuguant les efforts, « nous pourrons augmenter le volume de nos exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars fin 2023 ». Le Premier ministre s’est dit convaincu quant à la capacité des opérateurs algériens à concrétiser cet objectif, ajoutant que ces derniers bénéficieront de l’accompagnement et de l’aide de l’Etat. L’Etat « accompagnera les opérateurs économiques en leur accordant des facilités, notamment à travers la numérisation du système fiscal et l’allègement des charges fiscales, et ce, dans le cadre d’une approche globale qui aura un impact positif sur les recettes du pays hors hydrocarbures ». M. Benabderrahmane a rappelé que la valeur des exportations hors hydrocarbures était de 5 milliards de dollars jusqu’au 30 septembre dernier, soit le même volume enregistré en 2021, ce qui témoigne de la poursuite des réformes que connaît le commerce extérieur du pays. Les exportations hors hydrocarbures sont en passe d’atteindre 7 milliards de dollars d’ici la fin de l’année en cours, a-t-il ajouté, soulignant que « l’Algérie se dirige, dans le cadre de la nouvelle approche économique, à pas fermes et de façon plus réaliste, vers la diversification de l’économie nationale, à travers laquelle nous aspirons à jeter les bases solides d’une nouvelle économie nationale forte et durable, affranchie de la dépendance aux revenus des hydrocarbures ». Dans ce contexte, il a souligné que les réformes dans le secteur du commerce extérieur ont entraîné une réduction des importateurs de 43.000 à 13.000 actuellement, et parallèlement une augmentation du nombre d’exportateurs de 200, irréguliers pour la plupart, à plus de 3.000 exportateurs enregistrés, dont 1.500 exportateurs réalisant des opérations d’exportation effectives. Il a en outre souligné que « l’Etat ne s’oppose pas à l’importation qui complète la production nationale et qui permet à l’économie nationale d’accéder aux chaînes de valeurs et de contrôler les techniques de production, mais lutte contre l’importation qui épuise les devises et qui a failli entraîner le pays vers l’endettement international ». Déjà pour l’année en cours, l’Algérie espère atteindre l’objectif de 7 milliards de dollars. « L’objectif tracé consiste à réaliser 7 mds USD d’exportations hors hydrocarbures durant l’année en cours », avait déclaré, récemment, le Président Tebboune, à l’ouverture des travaux de la rencontre Gouvernement-Walis, rappelant que l’Algérie avait exporté en 2021 près de 5 mds de marchandises hors hydrocarbures. Soulignant que le niveau d’exportation constituait dans toute économie un indicateur de développement, de dynamique d’emploi et de hausse de la valeur ajoutée, le président de la République avait fait observer que l’économie algérienne connaissait une nouvelle dynamique.

Forum sur le développement des exportations : Les ambitions du groupe Lafarge Algérie

Lafarge Algérie, producteur de ciment et dérivés, est le sponsor officiel du forum de l’export sous le thème « Le développement des exportations pour le renouveau économique », organisé hier à l’Hôtel Marriott Bab Ezzouar, à l’initiative du Conseil du renouveau économique algérien (CREA). « C’est tout naturellement que Lafarge Algérie s’est engagé en tant que sponsor de ce forum, afin de réitérer son engagement sans faille à supporter la forte volonté du Gouvernement à contribuer au développement économique et social du pays, et la diversification des revenus extérieurs hors hydrocarbures», assure Lafarge Algérie. Malgré un environnement de marché très concurrentiel à l’échelle internationale, Lafarge Algérie affirme ambitionner d’exporter plus de 3,5 millions de tonnes pour l’année 2022. Ceci est rendu possible par les différentes mesures à l’exportation définies par les pouvoirs publics, à la mise en place d’un remboursement plus rapide des subventions de frais logistiques des marchandises exportées, et à l’extension des structures de stockage aux niveaux des ports, précise Lafarge Algérie. Sur le plan logistique, Lafarge Algérie indique avoir investi localement sur les quatre dernières années, l’équivalent de 18 millions de dollars sur des projets d’investissement durable. Il s’agit, notamment d’un chargeur automatique de navire, qui est au niveau du port de Djendjen, avec une capacité de chargement de 18.000 tonnes par jour. Ce type d’investissement est indispensable pour que l’Algérie s’impose comme un leader sur le marché international du ciment et du clinker. Cela permettra de dépasser les 10 millions de tonnes d’exportation par an, et générera plus de 400 millions USD/An. Lafarge a également investi dans des docks et silos de stockage en usines (ciment et clinker), une plateforme logistique dédiée à l’export, premier hall de stockage inauguré en juin 2020, et une extension sera opérationnelle avant la fin de l’année en cours et une nouvelle flotte de camions. Soucieuse de la protection de l’environnement, Lafarge Algérie assure orienter ses exportations vers plus de produits finis (Ciments) et moins de produits semi-finis (clinker), afin de réduire les émanations de poussières lors des opérations de chargement. Au cours de l’année 2022, 20% des produits exportés par Lafarge Algérie étaient des produits finis (ciments), soit une augmentation de 500% par rapport à l’année 2021. Ce pourcentage devrait monter à plus de 35% à l’horizon de 2023, sur un total de plus de 4 millions de tonnes.

K.B.

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