Fabrication des véhicules FIAT / M. Carlos Tavares : “nous allons apporter ce que nous avons de meilleur”

Le groupe italien de construction automobile FIAT, qui a signé une convention-cadre avec le ministère de l’Industrie pour la fabrication de ses voitures en Algérie, compte apporter aux consommateurs algériens “ce qu’il a de meilleur”, a assuré à Alger, Carlos Tavares, PDG du groupe Stellantis, qui compte dans son portefeuille la marque italienne.

 S’exprimant en marge de la signature de la convention, M. Tavares a déclaré qu’il “n’y aura aucun décrantage” entre les Fiat qui seront fabriquées dans la zone industrielle Tafraoui dans la wilaya d’Oran et celles fabriquées ailleurs dans le monde, assurant que “le consommateur algérien aura droit aux mêmes modèles et aux mêmes technologies”. Pour Stellantis, “la mission est très claire: avec la marque Fiat, nous allons apporter à la société algérienne ce que nous avons de meilleur pour offrir aux Algériens une mobilité sûre, propre et abordable”, a-t-il promis. Tavares, a avancé que Fiat apportera à l’Algérie “les modèles, les plates-formes et les technologies”, soulignant que le groupe a parfaitement “compris l’intérêt de l’Algérie, à savoir converger le plus rapidement possible vers une intégration locale, la plus élevée possible”, un intérêt qu’il dit partager. Cette intégration va “progresser au fur et à mesure que le marché se développe et que notre part de marché se développe aussi”, a-t-il encore assuré, estimant que le marché algérien possédait un “potentiel très important”. “C’est un honneur, une joie et une opportunité d’être en Algérie avec des équipes dont le travail a été très convergeant, ce qui augure d’un avenir souriant, compte tenu de la qualité de la relation déjà établie durant les dernières semaines”, s’est-il réjoui. La convention-cadre a été signée par le directeur de la coopération internationale au ministère de l’Industrie, Zineddine Boussoussa, et le directeur de la région Afrique et Moyen-Orient du groupe Stellantis, Samir Cherfan, en présence du ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, et de Carlos Tavares, PDG du groupe Stellantis, quatrième groupe automobile mondial, ainsi que de l’ambassadeur d’Algérie en Italie et de l’ambassadeur d’Italie en Algérie. En vertu de cette convention-cadre, le constructeur italien lancera en Algérie un projet de construction et de production de véhicules de marque FIAT et développera les activités industrielles et les services après-vente et de pièces détachées de la marque.

Asseoir une véritable industrie automobile

L’Algérie aspire, à travers la signature, d’une convention-cadre entre le ministère de l’Industrie et le groupe italien de construction automobile FIAT, à relancer cette activité, en se basant sur l’intégration industrielle, la création de la valeur ajoutée et de postes d’emploi, et à tourner ainsi la page d’une expérience ratée qui avait coûté chère au Trésor public. Cette orientation s’inscrit en droite ligne avec le programme du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune qui, dès sa première apparition médiatique, après son élection en décembre 2019, avait affirmé sa détermination à mettre fin à la période du simple montage des véhicules qu’a vécue le pays, lequel montage avait coûté cher au Trésor public, car consistant en l’importation de kits automobiles pour les monter sans réaliser de valeur ajoutée, ni créer de postes d’emploi. Il s’agissait en réalité d’une “fausse industrie basée sur le gonflage des pneus”, selon le Président. Comment peut-on prétendre fabriquer des véhicules en employant 400 personnes seulement? Il faut alors réparer les dégâts!”, s’est interrogé le Président Tebboune en janvier 2020 dans une entrevue accordée à la presse nationale. Quelques mois plus tard, précisément au mois d’août de la même année, le Chef de l’Etat a exprimé sa colère contre “ceux qui prétendaient exporter des véhicules alors qu’ils ne faisaient que du gonflage de pneus…”Exporter de l’air?”, s’est-il indigné. Il a fortement déploré à maintes reprises “la fausse industrie” dans notre pays, après l’aisance financière” qu’il a connu, assimilée de façon caricaturale au gonflage de pneus et au détournement de capitaux vers l’étranger”. “A présent que la justice a tranché, nous nous attelons à la construction d’une véritable industrie sur de bonnes bases au service de l’intérêt national, étant l’un des leviers du développement global”, a-t-il soutenu.

Les Italiens s’engagent à atteindre le taux d’intégration souhaité par l’Algérie

Au cours de la cérémonie de signature, jeudi à Alger, de la convention-cadre entre le ministère de l’Industrie et le Groupe italien, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, a expliqué que le choix de FIAT a été motivé par “l’engagement de cette marque à réaliser un véritable transfert technologique ainsi qu’un taux t’intégration qui correspond aux aspirations de l’Algérie pour construire une industrie automobile à la hauteur des objectifs fixés”. M. Zaghdar a précisé que la signature de cette convention, n’est autre que la consécration des relations privilégiées qui unissent l’Algérie et l’Italie, soulignant que le caractère “stratégique” du lancement du projet de production de véhicules de marque FIAT en Algérie, rêvait un intérêt particulier de la part du Président Tebboune, compte tenu de la volonté commune avec son homologue et ami, Sergio Mattarella, président de la République italienne. Le président Tebboune avait indiqué, en août dernier, que les Italiens étaient prêts à produire des voitures en Algérie, tout en saluant “leur bonne volonté”, rappelle-t-on. Le ministre de l’industrie a précisé que les deux parties s’emploieront à atteindre, d’ici cinq ans, les taux d’intégration fixés dans cette convention. Une feuille de route sera élaborée pour accélérer la réalisation du projet en vue d’une entrée en production en un “temps record”, afin de permettre aux citoyens et aux entreprises économiques de faire l’acquisition de véhicules aux normes internationales, d’une part, et de créer une valeur ajoutée dans l’économie nationale, d’autre part, a souligné le ministre. “Ne seront approuvés dans cette filière que les projets industriels répondant à cette condition sine qua non”, a insisté M. Zaghdar, soulignant l’engagement du partenaire italien à y satisfaire. Le ministre a souhaité que la signature de cette convention marque “le début d’une nouvelle ère industrielle dans notre pays, dans l’industrie automobile, avec la contribution du partenaire italien, outre la conclusion d’autres conventions prochainement”. Pour sa part, le PDG du groupe Stellantis, quatrième groupe automobile mondial qui inclut la marque FIAT dans son portefeuille, Carlos Tavares, a assuré, à l’issue de la cérémonie de signature de la convention, que groupe italien de construction automobile FIAT compte apporter aux consommateurs algériens “ce qu’il a de meilleur”. Il a également soutenu qu’il “n’y aura aucun décrantage” entre les FIAT qui seront fabriquées dans la zone industrielle Tafraoui dans la wilaya d’Oran et celles fabriquées ailleurs dans le monde”, soulignant que le groupe a parfaitement “compris l’intérêt de l’Algérie, à savoir converger le plus rapidement possible vers une intégration locale, la plus élevée possible”, un intérêt qu’il dit partager. Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, le président de la République a donné des instructions à l’effet d’autoriser les constructeurs automobiles étrangers à importer les véhicules pour les vendre en Algérie, parallèlement au suivi méticuleux et continu du processus de lancement d’une véritable industrie automobile en Algérie, dans les plus brefs délais.

Les premiers véhicules Fiat fabriqués en Algérie disponibles fin 2023

Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, a indiqué, à Alger, que les premiers véhicules Fiat fabriqués en Algérie devraient être disponibles à partir de la fin de l’année 2023. “A partir de la fin de l’année prochaine (2023), nous pourrons avoir plusieurs modèles de véhicules de la marque Fiat fabriqués en Algérie qui seront disponibles” sur le marché, a-t-il déclaré en marge de la signature de la convention-cadre avec Fiat pour la réalisation d’un projet de production de véhicules touristiques et utilitaires légers à Oran (Ouest d’Algérie). Le choix de FIAT a été motivé par “l’engagement de cette marque à réaliser un transfert technologique effectif ainsi qu’un taux t’intégration qui s’accorde avec les aspirations du ministère pour bâtir une industrie automobile à la hauteur des objectifs fixés, a expliqué M. Zaghdar. Le ministre a précisé que les deux parties feront en sorte d’atteindre, d’ici à 5 ans, les taux d’intégration prévus dans cet accord, ajoutant que d’autres négociations seront entreprises dans le domaine de la sous-traitance, tout en offrant la possibilité aux entreprises italiennes de sous-traitance de s’installer en Algérie pour contribuer à augmenter le taux d’intégration des véhicules fabriqués localement.

A.A.

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