Face à l’inflation : Le taux de change comme variable d’ajustement ?

Face à l’inflation, expliquée dans une large mesure par les facteurs externes (prix d’import  et taux de change), la Banque d’Algérie a naturellement réagi comme les banques centrales des  pays appelés communément « small open economy, en maintenant le taux directeur (TR), resté inchangé depuis la dernière baisse accommodante au covid (avril-2020).

C’est une qu’a indiqué un banquier dans une analyse publiée sur les réseaux sociaux. Le banquier explique les banques centrales ont répondu différemment face à l’inflation 2022, et ce, tenant compte du fonctionnement de leur économie et suivant leur perception de cette crise, de ses caractéristiques (transitoire/permanente) & de ses déterminants (endogènes/exogènes). Certaines, considérant que l’inflation est de nature endogène liée à la croissance, ont actionné le taux directeur pour éviter la surchauffe de l’économie, d’autres ont tergiversé avant de le faire ; quant au reste, principalement les Banques centrales  des pays appelés communément « small open economyE», les explications d’inflation étaient en faveur des causes externes (Guerre d’Ukraine, crise d’énergie, inflation importée), ne nécessitant pas la hausse des taux. La Banque d’Algérie a au contraire activé le taux de change, semble-t-il, une autre variable « clé » d’ajustement, qui est « peut-être » le vrai canal de transmission de la politique monétaire en Algérie (plus que le taux directeur). « Cette action peut conduire à des opinions différentes et légitimes des intervenants : certains considèreront qu’elle est logique en parfaite cohérence avec la mission de la Banque d’Algérie  et son modèle de détermination du taux d’équilibre ; d’autres affirmeront que le changement de cap par la Banque d’Algérie  en matière de taux de change est une preuve suffisante qu’elle a privilégié auparavant l’équilibre budgétaire au détriment de son mandat de lutte contre l’inflation » fait savoir le banquier.  Sur ce, ne serait-il pas plus cohérent d’élargir, dans le prochain amendement de la loi relative à la monnaie et au crédit (LMC), le mandat de la Banque d’Agérie à l’emploi/chômage comme c’est le cas de la FED avec son double mandat, et comme ce fut, implicitement, dans la première LMC 90-10 ! suggère-t-il. « Ce sont vraiment des éléments objectifs liés au fonctionnement de l’économie qui peuvent argumenter cet amendement » soutient le banquier, évoquant la dépense publique comme moteur de croissance et donc de l’emploi. Selon lui,  « la  dépense publique est une variable dans le modèle Banque d’Algérie du Taux, l’inflation en Algérie n’est pas exclusivement d’origine monétaire…etc) ». Dans un autre post, le même banquier relève qu’en juillet 2022  aux de change effectif nominal TCEN en Algérie est  à son + haut depuis Sept-2020 et suivra cette tendance haussière suite à l’action de réévaluation entamée par l’autorité monétaire et à l’appréciation du Dollar sur les marchés. Entre janvier 2022 à juillet 2022, l’appréciation nominale du Dinar est estimée à 4.2% et l’appréciation réelle est évaluée à 2.8% en raison de l’inflation constatée chez les partenaires commerciaux (différentiel d’inflation favorable à l’Algérie). « La réévaluation du Dinar est pratiquement actée, mais son impact sur la maitrise d’inflation et la  sauvegarde du pouvoir d’achat restera toujours tributaire des prix relatifs entre l’Algérie et ses partenaires » soutient-on. « Toujours est-il, la réévaluation peut booster l’investissement privé, si bien entendu les biens d’équipements importés seraient épargnés de l’inflation » conclut la source bancaire.

Abdelkrim Salhi

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