Ils abandonnent leur projet de reprise de groupe énergétique espagnol Naturgy : L’Algérie fait reculer les Emiratis

La reprise du groupe énergétique espagnol Naturgy par le consortium émirati Taqa a capoté. Selon des révélations du quotidien espagnol El Mundo, citant des sources proches des négociations, l’Offre publique d’achat (OPA) est “avortée”, après “l’abandon” de l’opération par les Emiratis.

Par K. Bensalem

“Des sources proches des négociations attribuent à Taqa la décision d’abandonner l’OPA, affirmant que celle-ci est totalement enterrée”, rapporte le quotidien. “Elle ne se fera plus”, affirment ces sources citées par le journal, évoquant “le refus catégorique de l’entreprise étatique émiratie” de poursuivre l’opération. Les pressions de l’Algérie, foncièrement opposée à cette transaction, ont ainsi donné leurs résultats. Même si elle ne l’avait pas signifié officiellement, elle n’a pas manqué de l’exprimer par le biais d’un certain nombre de canaux. Une dépêche de l’agence Reuters annonçait il y’a quelques mois que l’Algérie menacerait Naturgy d’annuler ses livraisons si la société espagnole du secteur de l’énergie vendait ses actions à la société TAQA d’Abou Dhabi (Émirats arabes unis). L’agence de presse internationale n’a pas donné le nom de la société qui pourrait acheter des actions de Naturgy, mais la holding TAQA d’Abou Dhabi a déclaré le mois d’avril dernier qu’elle était en pourparlers avec les trois principaux actionnaires de Naturgy. La position inflexible de l’Algérie dans ce dossier a, visiblement, contraint les Émiratis à abandonner leur projet de reprise du groupe espagnol. C’est ainsi que “la plus grande OPA prévue sur le marché espagnol, d’une valeur supérieure à 25 milliards d’euros, est avortée”, a, enfin, révélé El Mundo, en avançant que “le conseil d’administration du groupe énergétique émirati Taqa s’est retiré par surprise des négociations. L’opération, menée conjointement avec Criteria, visait à céder les parts des fonds CVC et GIP, qui détiennent plus de 40% de la société gazière espagnole, et à assurer la stabilité du groupe énergétique, rappelle le journal. “Le président de Taqa, le ministre des Investissements des Emirats, Mohamed Hassan AlSuwaidi, et son conseil d’administration ont finalement rejeté l’OPA négociée par son PDG, Jasim Husain Thabet, avec son homologue chez Criteria, Ángel Simón”, écrit le journal. Taqa avait déjà montré des “signes de réticence ces derniers jours dans une longue négociation où les promoteurs de l’OPA ont également affronté le fonds CVC”, dévoile-t-il, soulignant que “des sources proches de ce fonds nient être à l’origine de la rupture”. Une fois le marché fermé, le bras investisseur de la Caixa a confirmé la fin de l’opération dans un communiqué, déclarant qu’il chercherait d’autres solutions. CriteriaCaixa, holding qui gère le patrimoine d’entreprise de la Fondation “la Caixa”, a communiqué à la Commission Nationale du Marché des Valeurs (CNMV) que les discussions entamées avec la société Taqa, visant à parvenir à un accord de partenariat pour stabiliser l’actionnariat de Naturgy, “sont terminées, faute d’avoir abouti”, indique le communiqué. La société conclut en réaffirmant que sa position en tant que premier actionnaire n’est pas de vendre, mais au contraire: “CriteriaCaixa réitère son engagement en tant qu’investisseur de long terme avec le projet industriel de Naturgy, dont elle est le premier actionnaire depuis des décennies, et réaffirme sa volonté de défendre les intérêts de la société énergétique afin de contribuer à maintenir l’entreprise cotée en Espagne, assurer un plan industriel cohérent avec la transition énergétique, et maintenir la sécurité de l’approvisionnement énergétique en Espagne”.

K.B.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*