La Banque d’Algérie publie une étude sur la période 2011 à 2021 : Les principaux déterminants de l’inflation en Algérie

La principale conclusion de l’étude est que l’indice des prix à l’importation semble être l’un des principaux déterminants de l’inflation, ce qui confirme le fait que la faiblesse de la production de l’Algérie et le manque de substitution des produits domestiques la rendent vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux et l’exposent à des niveaux d’inflation persistants et élevés à travers les importations.

L’indice des prix à l’importation semble être l’un des principaux déterminants de l’inflation en Algérie. C’est du moins ce que relève une étude publiée par la Banque d’Algérie sur son nouveau site internet.  L’étude a tenté d’identifier les principaux déterminants de l’inflation en Algérie en analysant des données mensuelles de 2011 à 2021, en utilisant une approche ARDL L (Autoregressive Distributed Lag Model) qui permet de vérifier l’existence d’une relation de long terme entre l’inflation globale d’un côté, et la masse monétaire, le taux de change effectif nominal, l’indice des prix à l’importation, et les dépenses budgétaires, de l’autre. Les résultats de l’étude de l’estimation montrent que, la masse monétaire, l’indice de valeur unitaire à l’import, et le taux de change effectif nominal sont les variables qui expliquent l’inflation sur le long terme. Par ailleurs, la décomposition des contributions annuelles à l’inflation montre que ses déterminants principaux sur la période considérée sont la masse monétaire et l’indice des prix à l’importation avec une contribution moyenne à l’inflation de 91 %. Avec une contribution moyenne de 52 %, la masse monétaire M2 (hors dépôts de SONATRACH et hors dépôts en devises) occupe le premier rang. Sa contribution à l’inflation était de 85 % entre 2012 et 2014, puis a baissé à partir de 2015 (excepté pour l’année 2020 où sa contribution a atteint 93 %).Par ailleurs, la contribution moyenne de l’indice des prix à l’importation (IVU) occupe le second rang avec un taux de 39 %. Sa contribution à l’inflation augmente sensiblement depuis 2015, excepté pour l’année 2019 où il n’a contribué qu’à hauteur de 4 % à l’inflation. L’étude note que le déterminant principal de la hausse d’inflation en Algérie en 2021 est l’inflation importée, puisque la part de l’IVU dans cette dernière était de 59 %. Ceci s’explique par la faiblesse de la production de l’économie algérienne et sa forte dépendance aux importations qui la rendent vulnérable à l’évolution des prix mondiaux et l’exposent aux chocs externes. Ainsi, et suite au choc pandémique, l’inflation mondiale était le catalyseur central du processus inflationniste en Algérie via le canal des importations. Le taux de change effectif nominal ne contribue à l’inflation qu’à hauteur de 5 % en moyenne sur la période considérée. Toutefois, sa contribution varie sensiblement d’une année à une autre, allant d’un taux minimum de 5 % à un taux maximum de -191 %. S’agissant des dépenses publiques, elles ne contribuent que de manière marginale à l’inflation sur la période considérée, puisqu’elles ne déterminent l’inflation qu’à hauteur de 4 % en moyenne.  « Néanmoins, il faut garder à l’esprit qu’une grande partie des dépenses publiques est transformée en masse monétaire, ce qui explique sa contribution importante à l’inflation au cours de la période considérée » précise-t-on. La principale conclusion de l’étude est que l’indice des prix à l’importation semble être l’un des principaux déterminants de l’inflation, ce qui confirme le fait que la faiblesse de la production de l’Algérie et le manque de substitution des produits domestiques la rendent vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux et l’exposent à des niveaux d’inflation persistants et élevés à travers les importations. « Toutes choses étant égales par ailleurs, les efforts doivent se concentrer sur l’accélération du processus de diversification de l’économie nationale, l’amélioration de l’environnement des affaires, l’attraction des investissements directs étrangers et le renforcement des moyens de promouvoir l’intégration dans l’économie mondiale’ souligne-t-on. Cela permettrait indubitablement de réduire les pressions inflationnistes à long terme qui découlent de la dépendance aux importations.

Abdelkrim Salhi

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*