La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) a présenté, avant-hier à Alger, un livre blanc sur l’entreprise et le développement économique en Algérie. Baptisé “Livre blanc sur l’entreprise et le développement économique : pour une nouvelle politique de l’entreprise et de l’investissement”, ce document est destiné à “faire partager les idées, les réflexions, les préoccupations et la vision de l’avenir de l’économie algérienne”, a souligné le Président de la CAPC, Mohamed Sami Agli, lors d’une conférence de presse.
Par Abdelkrim Salhi
Il se veut aussi “l’expression d’une volonté de l’organisation à prendre des engagements forts dans le cadre d’un projet national de redressement économique”, a-t-il ajouté, précisant que “faire de l’entreprise le fer de lance de tout redressement économique est une conviction forte partagée par l’ensemble des membres” de la CAPC. C’est pourquoi, souligne-t-il, ce Livre blanc, soumis au débat, est un document “d’engagements, d’ambitions de valeurs professionnelles éthiques et morales et in fine de partage et de propositions dans le seul but de construire ensemble un modèle pour la promotion de l’entreprise algérienne dans le cadre du projet national de développement”. M. Agli a précisé, en outre, que ce Livre blanc “n’est pas un plaidoyer ou une liste de doléances en direction des pouvoirs publics, mais un engagement citoyen vis-à-vis de nos partenaires et toutes les parties prenantes du monde économique”. A travers ce document la CAPC formule une série de propositions pour une “nouvelle politique de l’entreprise et de l’investissement”. Il s’agit, entre autres, de la promotion de l’investissement productif, des mesures d’urgences pour la sauvegarde des entreprises en difficulté, de la transition énergétique, la promotion de l’économie numérique et les activités innovantes, la promotion du tourisme et du thermalisme, ainsi que dans le secteur du logement et la gestion transparente de la commande publique. Les propositions de la CAPC traitent également de l’autorisation de l’investissement à l’étranger pour l’achat d’actifs et la création d’entreprises, la promotion de l’entreprenariat, la promotion des exportations, la révision du dispositif d’allocation de la ressource foncière, le développement des instruments de financement, développement de la gouvernance, la régulation économique, ainsi que la réforme urgente de l’administration économique. A travers sa série de propositions, l’organisation patronale s’attend notamment à la débureaucratisation de l’action publique, la réforme de la dépense publique, la mise en place d’un système d’incitation ouvert et transparent, ainsi que faire de la crise sanitaire de Covid-19 une opportunité pour un renouveau de l’économie et de l’entreprise. Selon le Livre blanc de la CAPC les défis à relever dans l’économie nationale sont multiples, dont trois sont majeurs : la sécurité alimentaire, la transition énergétique, ainsi que la transformation numérique.
Une étude sur la sécurité alimentaire
Le président de la CAPC a indiqué qu’une étude sur la sécurité alimentaire en Algérie sera présentée le 27 mars courant. “Le document est finalisé” et sera dévoilé à quelques jours du début du mois de Ramadhan, a précisé M. Agli lors de de la rencontre organisée par le CAPC pour présenter son “Livre Blanc” sur l’entreprise et le développement économique. Le président de la confédération a justifié le choix de cette période par le fait que ce mois soit considéré comme “un baromètre” pour tout ce qui touche à l’alimentaire. La réalisation de cette étude a été motivée par l’importance de la thématique de la sécurité alimentaire, considérée comme un des “défis” de l’économie et de l’entreprise algérienne, selon le président de la CAPC. M. Agli a annoncé, également, qu’une autre étude, cette fois-ci, sur la sécurité énergétique sera “dévoilée durant le mois de Ramadhan ou juste après”, et que la CAPC poursuivra ses propositions en exposant son plaidoyer sur la transition numérique, suivi par un document qui traite de la diversification économique. Invité à intervenir, au vu de l’importance de la sécurité énergétique, le président de la Commission énergie de la CAPC, Riadh Boujemadi, a énuméré les piliers de la transition énergétique en Algérie évoquant, notamment, “le mix énergétique, l’efficacité énergétique, la mobilité propre, la Smart énergie et l’internationalisation du savoir-faire algérien”. Pour sa part, le vice-président du CAPC Souhil Guessoum qui est aussi un expert dans le numérique, a salué dans son intervention sur la numérisation en Algérie, l’augmentation de la bande passante, l’instauration de la signature électronique et les différentes mesures d’encouragement au profit des startups. Toutefois, il a déploré la “surtaxation” de certains produits nécessaires pour concrétiser les objectifs de la transition numérique, notamment les ordinateurs, appelant “à généraliser l’annulation des taxes sur les produits des TIC”, et à lever les difficultés liées à l’importation de logiciels informatiques. Il a préconisé, de plus, “à la création d’une école spécialisée dans la cyber-sécurité”, soulignant la pertinence de créer un Cloud national (espace virtuel de stockage des données). Intervenant au sujet de la numérisation, le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Sidi Mohammed Bouchenak Khelladi, a expliqué que la mise en place du Système national des statistiques (SNS) a pris “beaucoup de retard en raison, notamment, de changements opérés au niveau des institutions”, tout en soulignant que “la coordination entre tous les secteurs pour réaliser ce projet est “urgente”. M. Bouchenak Khelladi a signalé, au passage, “quelques réticences” de la part de certaines parties dues, selon lui, à la “mauvaise maîtrise de la data à leurs niveaux”, tout en rassurant que la mise en place du SNS “est en bonne voie et sera finalisée très prochainement”.
A.S.
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