Le Centre de recherche en économie appliquée au développement (CREAD), l’Ecole nationale d’administration d’Alger (ENA) et l’Ecole Nationale Supérieure de Management (ENSM) organisent, aujourd’hui, à Alger, une journée d’étude intitulée : « L’administration publique et le développement socio-économique : Enjeux et Défis de la modernisation ».
Par Abdelkrim Salhi
Depuis une vingtaine d’années, les évolutions économiques et sociales, marquées par la mondialisation, la progression rapide des technologies de l’information, imposent aux Etats des défis majeurs pour faire face à un environnement aux mutations rapides et aux ruptures brutales. Ainsi, les pays sont appelés à s’adapter au nouveau contexte, à améliorer la performance du secteur public et son efficacité. Les administrations, à l’instar des entités économiques, doivent être performantes, en s’impliquant pleinement dans l’édification d’un Etat stratège ; compétitif, notamment sur le plan économique et technologique. C’est dans ce sillage qu’un concept nouveau a fait son apparition pour matérialiser cette volonté de rendre l’Administration publique plus performante : il s’agit du « le new public management dont l’objectif est de dépasser toutes les lourdeurs de fonctionnement en œuvre dans les différent services et administrations publiques. L’Algérie, à l’instar d’autres pays en développement, envisage d’être en diapason avec cette nouvelle vague de modernisation des administrations publiques, véhiculant des valeurs éthiques au service du citoyen tout en adoptant des indicateurs de performance. Par ailleurs, L’Etat algérien a amorcé depuis l’indépendance diverses réformes. Au début « La conception de l’administration publique en Algérie a connu une évolution par petites retouches, sans vision d’ensemble sur le modèle administratif à implanter. A l’héritage de l’administration coloniale, fortement inspirée par le jacobinisme, et les idées de l’Etat omniprésent et régalien, se sont ajoutées les transformations induites par les choix politiques opérés ; d’abord par l’élan des idéaux de la révolution et les valeurs de l’indépendance et ensuite par le modèle socialiste de développement économique et social » (Belmihoub, 2005). En outre, et depuis deux décennies, l’Algérie a entamé un vaste chantier de réformes économiques, politiques et institutionnelles majeures, visant à réformer les structures de l’Etat et à redéfinir leurs missions. Ces réformes initiées à la fin des années 1980, ambitionnaient de transformer l’administration publique, en lui confiant des missions et des structures adaptées au nouveau contexte imprégné par le multipartisme et l’économie de marché. En 1999, un Comité de réforme des structures et des missions de l’Etat a été créé par le président de la république (le Comité Sbih). Ce comité a abordé tous les domaines de l’administration publique et au-delà : l’administration centrale, les collectivités locales, les services publics, les ressources humaines et la fonction publique, la régulation, le contrôle et la consultation, … Ainsi, l’Etat s’est rendue compte de l’importance de gagner en efficacité dans la prestation des services publics aux citoyens, notamment améliorer et satisfaire la demande des usagers; favoriser une administration de proximité; assurer une base solide pour la e-administration et permettre une ouverture des systèmes d’information à d’autres institutions gouvernementales en toute sécurité (Mohammed, 2020). Une telle approche, coïncide avec des évolutions sociologiques, économiques, technologiques. Aussi, faut-il le rappeler que La mutation vers une Société fondée sur le Savoir et la Connaissance est un enjeu vital (Fortas, 2017). C’est dans cette optique qu’un plan multisectoriel appelé «e-Algérie 2013», a été développé avec pour finalité la transition numérique, à la fois de l’administration et l’économie nationales à travers l’introduction des TIC au niveau des administrations publiques mais aussi, le rapprochement de l’administration de ses usagers. Les évolutions citées, les nouveaux enjeux qui s’imposent aux Etats ainsi que les réformes institutionnelles que connait l’Algérie, nécessitent l’édification et le renforcement d’une administration publique, jouant un rôle moteur dans le développement économique du pays. Cela à travers l’implémentation de nouvelles méthodes et approches managériales, basées notamment sur la performance, l’impartialité et la probité des agents publics. Une telle ambition nécessite, entre autres, un leadership engagé, une conduite du changement et la formation d’une ressource humaine de haut niveau. Ceci afin d’engendrer l’implantation d’une culture idoine à une administration publique qui facilité les projets de développement et les fait aboutir.
A.S.
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