Le montant des paiements électroniques en hausse de plus de 57% : La monétique en progression

Les paiements électroniques continuent à progresser d’une année à l’autre. C’est ce qui ressort des statistiques du Groupement d’intérêt économique de la monétique (GIE monétique). Selon le dernier bilan du GIE monétique, cité par l’APS, le montant des paiements électroniques (par TPE, via internet ou par téléphone mobile) s’est élevé à 59,993 milliards de dinars entre janvier et juin 2024, contre 38,113 milliards de dinars durant la même période de l’année 2023, soit une croissance de 57,41%.

Par Abdelkrim Salhi

 Dans le détail, le montant des paiements effectués via internet a augmenté de 63,82% sur un an pour atteindre 20,257 milliards de dinars. Le secteur des télécommunications (paiement des factures et rechargements de crédits auprès des opérateurs de téléphonies et fournisseurs d’accès à internet) domine toujours le segment de l’e-paiement via internet, avec 4,71 millions de transactions parmi les 6,62 millions de transactions effectuées dans ce segment. Toutefois, l’ensemble des autres secteurs ont réalisé des taux de croissance appréciables, notamment les services administratifs (+70%), le transport (+20%), tandis que la vente de biens a enregistré une croissance modeste de 9%. Globalement, le nombre des transactions en ligne a dépassé, depuis le lancement de ce mode de paiement en 2016, les 43,9 millions, selon les données de GIE monétique. L’autorité de régulation du secteur de la monétique compte quelque 510 web-marchands adhérents au système électronique interbancaire, soit 140 web-marchands de plus par rapport au premier semestre de 2023. S’agissant du segment de l’e-paiement par TPE (Terminal de paiement électronique), la valeur totale des transactions a augmenté de 44% pour atteindre 20,129 milliards de dinars. Quant au paiement par téléphone mobile (en utilisant le QR code), le nombre de transactions réalisées a crû de 60% sur un an à 26,7 millions d’opérations pour un montant de 19,6 milliards de dinars. Le paiement mobile est officiellement opérationnel en Algérie depuis 2022. Dans une première phase, le service a été ouvert en intra-bancaire et ce, au niveau de la Banque nationale d’Algérie (BNA) et Al Salam Bank Algeria, ainsi qu’Algérie poste. Ce nouveau mode de paiement sans carte, est basé sur la technologie de lecture du QR code (Quick Response Code), attribué au commerçant. Il permet au client de payer ses achats, factures et autres en instantané. Par ailleurs, le bilan de GIE Monétique fait état d’une hausse du nombre total d’opérations de retrait sur les distributeurs automatiques de billets (ATM) passant de 85,7 millions de transactions, au cours du premier semestre 2023, à 96,5 millions d’opérations durant la même période de l’année 2024, pour une valeur de plus de 1.804 milliards de dinars. Pour rappel, le ministre des Finances, Laaziz Faid, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi Triki ainsi que du Gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, avaient présidé, le 12 septembre dernier, une réunion   de coordination pour examiner l’état de la mise en œuvre de la feuille de route relative au développement des moyens de paiement électroniques. Le ministre des Finances avait rappelé que le traitement rapide et efficient de cette question acquiert une importance particulière à la lumière des priorités nationales définies par le Président de la République. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération entre les parties prenantes afin d’atteindre les objectifs fixés. L’ordre du jour a porté sur deux axes principaux notamment, l’examen des propositions de mesure incitatives et le suivi de la feuille de route institutionnelle pour le développement du paiement électronique. Concernant le suivi de la feuille de route, les représentants de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité ont exposé l’état d’avancement des actions du secteur des finances concernant la mise en œuvre de la feuille de route institutionnelle pour le développement du paiement électronique. Cette présentation a permis de faire le point sur les réalisations et les défis à surmonter pour garantir une adoption large et réussie à court terme.  Lors des échanges, les participants ont souligné l’importance d’allier la disponibilité des moyens de paiement électroniques à leur utilisation effective. Cet équilibre est essentiel pour atteindre l’objectif d’une inclusion financière étendue, garantissant ainsi que l’ensemble des citoyens puisse accéder et utiliser ces services modernes et sécurisés. La Banque d’Algérie, rapporte dans son rapport annuel qu’en 2023, les retraits du fiduciaire sur les DAB/GAB ont représenté 85,3 % du volume global des transactions monétiques interbancaires et 93,1 % du total de leur valeur, ce qui reflète la nette tendance des porteurs de cartes à privilégier l’utilisation du cash sur les paiements par cartes. Preuve en est les faibles taux d’utilisation des cartes en interbancaire pour les paiements sur TPE (auprès des commerçants accepteurs) et ceux sur internet (auprès des Web-marchands). « Dans une perspective de développement de la monétique, plusieurs chantiers ont été lancés et étaient en phase de finalisation à fin 2023 », indique la Banque d’Algérie. Tout d’abord, le projet de Switch mobile, logé au niveau de la SATIM, est un commutateur chargé de gérer le flux des paiements par mobile, à travers une plateforme qui connectera toutes les solutions de paiement mobile des banques et assurera leur interopérabilité. De ce fait, la mise en place de ce Switch mobile en 2024 favorisera l’utilisation d’un nouveau mode de paiement plus moderne et surtout moins coûteux, à savoir le paiement par mobile. Cela est d’autant plus vrai que, selon l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE), 91,8 % des abonnés actifs à la téléphonie mobile en Algérie sont abonnés au réseau 3G/4G. En parallèle, le projet d’un système de paiement instantané est en cours de finalisation. Il permet le débouclement d’une opération en l’espace d’une dizaine de secondes entre les différents acteurs (le payant, le bénéficiaire, les banques de ces intervenants, etc.). Ce passage aux paiements instantanés renforcera, sans doute, l’acceptabilité des moyens de paiements électroniques et sera donc susceptible de booster les opérations de paiements, notamment sur TPE.

A.S.

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