Le président Tebboune répond aux questions des journalistes : « Les tentatives de déstabilisation de l’Algérie sont vouées à l’échec »

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a mis en garde vendredi contre les tentatives répétées de déstabilisation de l’Algérie, assurant qu’elles sont vouées à l’échec grâce aux institutions de l’Etat et à la maturité politique de ses citoyens.

«L’Algérie est visée de toutes parts car c’est un pays qui n’accepte pas la soumission et le citoyen algérien est fier de son État qui avance la tête haute parmi les nations», ce qui n’arrange pas «certaines parties», a affirmé le président Tebboune lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale, diffusée vendredi soir, sur les chaînes de télévision publiques et privées et la Radio nationale. «Ces parties ne peuvent pas faire face directement et agissent sous le couvert d’organisations non gouvernementales, dont certaines sont affiliées aux services de renseignement de leurs pays», a dit le Président de la République, invitant ces parties à «s’intéresser aux violations commises en Palestine faisant des dizaines de morts, chaque jour, au lieu d’interférer en faveur d’espions travaillant contre leur pays». «L’Algérie fait face à des tentatives de déstabilisation tous les cinq ans environ, mais elle y fait front grâce à ses institutions et à la maturité politique de ses citoyens, qui se gardent de tomber dans ces pièges», a-t-il soutenu. Et d’ajouter que «les individus qui œuvrent contre leur propre pays n’ont pas d’attachement algérien», s’interrogeant par la même «à quel point ces personnes sont-ils capables de trahir leur propre patrie, en dépit des insuffisances et des erreurs enregistrées». «Mes propos ne visent pas à obtenir une adulation pour le président ou le wali, mais plutôt à inciter à défendre son pays», s’est-il exclamé. Concernant la lutte contre la corruption, le président Tebboune a précisé que cette question «ne se rapporte pas à une campagne particulière telle que celle nommée +les mains blanches+». Toutefois, il a affirmé que «toute personne déclarée coupable de corruption sera soumise à la justice». A ce propos, il a souligné que les dossiers examinés par la justice concernent des affaires de corruption remontant aux années précédentes, une approche que «nous allons poursuivre», indiquant que «nul n’ignore que ce genre de délits ne restera pas impuni».

« Les augmentations salariales décidées seront versées avant le mois sacré de Ramadhan »

Le président de la République a, par ailleurs, précisé que les augmentations salariales décidées et annoncées précédemment «seront toutes versées avant le mois de Ramadhan». Il a également évoqué la question du droit syndical, soulignant qu’«il est constitutionnellement garanti». Par ailleurs, le président Tebboune a fait savoir que la numérisation «deviendra réalité, par la volonté ou par la force» des choses, ajoutant : «Actuellement, mon ennemi est l’absence de développement». Au volet social, il a assuré qu’il n’y aura pas d’opérations de démolition ou d’expulsion des logements occupés illégalement durant la saison hivernale. Pour le chef de l’Etat, les décisions de démolition des constructions illicites ne doivent être prises qu’après épuisement de toutes les autres voies, affirmant que ce genre de décisions devrait être tranché par une commission spécialisée placée sous la tutelle des ministres de l’Habitat et de l’Intérieur. «La décision de démolition ne doit pas être prise systématiquement, il faudrait penser à toutes les solutions possibles avant de prendre cette décision», a-t-il insisté. Parmi ces solutions, le président Tebboune a évoqué, à titre d’exemple, «l’évaluation de la valeur du terrain sur lequel la construction a été bâtie pour proposer au propriétaire d’en payer le prix, comme ce fut le cas avec certaines usines». «Il existe des moyens et des méthodes pour résoudre ce type de problèmes, au lieu de faire dans l’autoritarisme, qui est en porte-à-faux avec le programme du président de la République», a-t-il ajouté. Les constructions anarchiques s’inscrivent dans la colonne des questions «qui attentent au prestige de l’Etat et devraient faire l’objet d’enquêtes», a soutenu le Président Tebboune, indiquant que cette mission incomberait à la commission placée sous la tutelle des ministres de l’Habitat et de l’Intérieur, laquelle est chargée d’examiner les dossiers des constructions illicites, d’en désigner les responsables et de définir les conditions dans lesquelles elles ont été bâties. Dans ce contexte, le président de la République a précisé avoir demandé au ministre de la Justice de présenter un projet de loi criminalisant l’accaparement des domaines de l’Etat. «Depuis l’indépendance, aucune construction anarchique n’a été bâtie sur un terrain privé», a-t-il ajouté, affirmant que «l’Etat est en droit de défendre ses biens, au même titre que les droits du citoyen».

« La presse, un puissant outil d’ancrage de la démocratie »

Par ailleurs, le président Tebboune a évoqué certaines pratiques «qui compromettent certains efforts» expliquant que cela était dû à «l’ignorance des vrais problèmes soulevés par le citoyen». «Les solutions sont là, mais parfois les lenteurs et le manque de discernement donnent lieu à des solutions insuffisantes et peu convaincantes pour le citoyen «, a-t-il déploré. Le président de la République a, également, affirmé que la presse était «un puissant outil d’ancrage de la démocratie et de lutte contre les tentatives ciblant l’Algérie», appelant les journalistes algériens à «s’imposer» et à démasquer les tentatives d’exploitation orchestrées depuis l’étranger. L’occasion était pour le Président Tebboune de fustiger les allégations de certaines parties étrangères qui prétendent que «les vrais journalistes démocrates se trouvent en dehors de l’Algérie», affirmant que ces parties sous-estimaient les 8.500 journalistes, les 180 quotidiens et les 20 chaînes de télévision privées que compte le secteur. Réaffirmant son soutien à la presse nationale, le président de la République a rappelé que la fermeture de certaines chaînes de télévision était une réponse au «chantage qu’exerçaient leurs propriétaires». Concernant l’exercice du droit syndical, le Président Tebboune a affirmé que les journalistes «sont en droit de créer leurs propres organisations syndicales, sans perdre de vue que ce qui les lie davantage n’est autre que l’éthique professionnelle». Dans un autre contexte, il a évoqué le projet de loi sur l’Information, approuvé en Conseil des ministres et soumis au Parlement, exprimant sa pleine disponibilité à assurer les moyens nécessaires à la formation des journalistes.

K. Bensalem

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*