Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a souligné, mardi à Alger, le rôle de l’administration fiscale dans la réalisation des objectifs de développement en Afrique, insistant sur la nécessité d’unir les efforts des pays du continent dans ce domaine.
Le ministre s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture officielle des réunions annuelles du Forum de l’administration fiscale africaine (ATAF), organisées au CIC “Abdellatif Rahal” (Alger), sous le thème: “Adoption d’approches efficaces et ciblées pour des systèmes fiscaux équitables”, en présence de plusieurs membres du Gouvernement, de responsables ‘organisations patronales et de représentants des administrations fiscales africaines. Pour le ministre, “ce Forum pourra jouer un rôle important dans l’unification des efforts des pays africains et de leurs administrations fiscales pour atteindre l’efficacité et les objectifs permettant de gérer le développement de manière équilibrée, en particulier dans le cadre de la justice sociale”. Il a souligné l’importance de l’administration fiscale dans les différents pays du monde, “notamment les Etats africains encore en phase de développement et en quête de voies pour accélérer leur progression et atteindre leurs objectifs”. De son côté, le président du Forum, Edward Kieswetter, a appelé à l’unification des efforts en vue de réaliser la vision de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) pour une Afrique intégrée, prospère et financièrement autonome, assurant la dignité et la prospérité de tout citoyen africain, mettant en relief les richesses naturelles “immenses” et les esprits “créatifs” dont regorge le continent. La secrétaire exécutive du Forum, Mary Baine a, quant à elle, souligné dans son allocution le rôle pivot des recettes fiscales dans le financement du développement durable en Afrique, appelant à la nécessité de passer du discours à l’action et de l’analyse à la mise en oeuvre de solutions pratiques adaptées au contexte africain. Elle a indiqué que le développement en Afrique ne pourra se concrétiser que si les pays africains sont capables de mobiliser leurs ressources financières et de les gérer de manière juste, efficace et transparente, soulignant que la conformité fiscale doit reposer sur la confiance et non sur la crainte, et que la technologie et la numérisation sont désormais essentielles afin d’assurer l’efficacité et l’équité dans le recouvrement. La secrétaire exécutive a appelé à une participation active dans les négociations en cours autour du nouveau cadre onusien de coopération fiscale internationale, pour que ses résultats reflètent la réalité et les aspirations africaines, affirmant que l’Afrique ne doit pas rester spectatrice.
L’Algérie réaffirme son engagement à bâtir une administration fiscale africaine moderne et intégrée
Le directeur général des impôts, Djamel Hanniche, a réaffirmé à Alger, l’engagement profond de l’Algérie à contribuer à bâtir une administration fiscale africaine moderne et intégrée, notamment à travers l’accueil des réunions annuelles du Forum sur l’administration fiscale africaine (ATAF) afin de mettre en valeur sa position croissante en tant que partenaire actif dans le processus de réforme fiscale en Afrique. Lors de son intervention à l’ouverture des travaux de ces réunions annuelles, qui se poursuivront jusqu’au 7 novembre au CIC “Abdelatif Rahal”, placé sous le thème: “Adoption d’approches efficaces et ciblées pour des systèmes fiscaux équitables”, M. Hanniche a déclaré que la tenue de cet événement continental en Algérie illustre son engagement, sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à contribuer à l’édification d’une administration fiscale africaine moderne en faveur du développement durable du continent. L’organisation de cette rencontre en Algérie traduit la conviction ferme du pays quant à l’importance de la coopération fiscale africaine et internationale, en tant que levier essentiel pour atteindre les objectifs du développement durable et assurer le financement des économies nationales grâce à des ressources propres, a-t-il affirmé, saluant le rôle pionnier du Forum dans la promotion du dialogue et l’échange d’expériences entre les administrations fiscales africaines. L’Algérie accorde une importance particulière à la mobilisation des recettes fiscales à travers une stratégie globale adoptée par la Direction générale des impôts, visant à élargir l’assiette fiscale, à dynamiser le recouvrement, à simplifier les procédures, à améliorer la qualité des services offerts aux contribuables, tout en luttant contre la non-conformité fiscale et en renforçant les capacités humaines et logistiques de l’administration fiscale, dans le respect des principes de justice et d’équité fiscales, a-t-il ajouté. Il a également souligné que l’Algérie accompagne la transformation numérique mondiale dans le domaine fiscal à travers le développement de systèmes électroniques modernes, à l’image du système d’information “Jibaya’tik”, destiné à améliorer la qualité du service public, à faciliter la relation avec les contribuables, à garantir la transparence des opérations et à renforcer l’efficacité du recouvrement. Concernant le Forum, M. Hanniche a rappelé son rôle en tant que référence continentale dans le développement et la performance des systèmes fiscaux africains, à travers l’échange d’expériences et des bonnes pratiques entre les administrations fiscales africaines, qui œuvrent ensemble à renforcer la capacité du continent à maîtriser son propre avenir. Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred avait présidé la cérémonie d’ouverture du Forum, en présence de plusieurs membres du gouvernement, de cadres du secteur des finances, de représentants d’organisations patronales, ainsi que de délégations des administrations fiscales africaines membres du Forum, d’experts internationaux et de représentants d’organisations internationales spécialisées dans les questions fiscales. Cette manifestation vise l’élaboration d’une feuille de route commune afin de relever les défis fiscaux actuels, de renforcer la conformité fiscale, d’exploiter les opportunités offertes par l’évolution du paysage fiscal mondial, et de faire entendre la voix de l’Afrique au sein des institutions internationales, dans un contexte mondial en constante mutation où les pressions sur les finances publiques s’intensifient et où une fiscalité forte et moderne constitue un pilier essentiel pour financer le développement durable en Afrique. Les travaux de l’ATAF 2025 porteront sur des thématiques d’importance stratégique, telles que la transformation numérique des administrations fiscales, la lutte contre les flux financiers illicites, l’érosion de l’assiette fiscale, la réforme du système fiscal international et les défis imposés par l’économie numérique, ainsi que l’élargissement de l’assiette fiscale et le renforcement de la fiscalité comme source de financement des Objectifs du développement durable (ODD).
A.A.

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