Modernisation du système bancaire et Investissement : Les principales actions du gouvernement

La Déclaration de politique générale du Gouvernement, qui sera présentée devant l’Assemblée populaire nationale (APN) le 3 octobre prochain, met en évidence les actions et les réalisations des différents secteurs durant la période allant de septembre 2021 à août 2022, période marquée par un contexte national et international particulière complexe, caractérisé par les effets récurrents induits, d’abord par la pandémie de Covid-19 et ensuite par la déclenchement du conflit en Ukraine et ses retombée au plan international.

Par Abdelkrim Salhi

Le document dont Transaction d’Algérie détient une copie indique que le prix du pétrole algérien devait atteindre un prix moyen de 104 dollars le baril en 2022, alors qu’il était 71 dollars le baril en 2021 et seulement 42 dollars le baril en 2020. Face à cet environnement international, souligne le document, l’Algérie a œuvré, en 2021, à la reprise de l’activité économique, après une baisse significative enregistrée en 2020, du fait de la pandémie de Covid-19. L’économie algérienne a ainsi connu, en 2021, un effet de rattrapage par une croissance économique de + 4,7%. Cependant dans le sillage de l’inflation mondiale, l’indice des prix à la consommation (IPC) en Algérie a augmenté de +7,2% en 2021. Cette tendance se poursuit en 2022, où l’IPC a atteint 9,1% en juin. Devant cette situation, le gouvernement a pris les mesures appropriées afin d’assurer la sécurité alimentaire du pays, notamment pour garantir l’approvisionnement des marchés et la constitution des stocks stratégiques de céréales. Selon le document, sur les sept premiers mois de l’année 2022, la balance commerciale a affiché un excédent de 8,89 milliards de dollars, contre un déficit de 621,94 millions de dollars à la même période de l’année 2021. Les exportations hors hydrocarbures ont connu une croissance de 87%, passant de 2,09 milliards de dollars à fin juillet 2021 à 3,91 milliards à fin juillet 2022.  Au titre de la relance et renouveau économique, les principales mesures prises par le gouvernement ont consisté au renforcement des leviers de croissance, le développement des secteurs stratégiques porteurs de croissances, la valorisation de la production nationale, le développement des infrastructures d’appui, le renforcement de l’économie de la connaissance et l’accélération de la transition numérique. A cet égard le gouvernement s’est attaché à moderniser le système bancaire, à travers la révision prochaine de la loi sur la monnaie et le crédit, l’amélioration du climat des affaires, notamment, par la promulgation de la loi relative à l’investissement, la promotion de l’entrepreneuriat à travers la création d’un statut de l’autoentrepreneur et la création d’une nouvelle forme juridique pour les startups et l’assainissement du foncier industriel.

Modernisation du système bancaire et financier

Pour la consolidation d’un secteur bancaire et financier performant, moderne et accessible, susceptible d’apporter une contribution effective au développement de l’économie nationale, le gouvernement a veillé à accélérer la cadence de réalisation de certaines actions. La Déclaration de politique générale du Gouvernement évoque la densification du réseau bancaire et des assurances pour un accès aux mêmes prestations sur tout le territoire national. Le nombre d’agences bancaires est passé 1.646 agences en août 2021 à 1.692 agences en juin 2022. Le réseau des sociétés d’assurance a fortement évolué entre 2021 et 2022, avec l’ouverture de 170 agences durant cette période, atteignant ainsi un nombre total de 3.416 agences sur le territoire national. Concernant le déploiement des banques algériennes à l’étranger, le document indique les démarches pour la création de banques à l’étranger ont été accélérées depuis septembre 2021 avec notamment la définition des lieux d’implantation et l’accomplissement des formalités d’agrément auprès des autorités compétentes. « Il s’agira de l’installation d’une banque publique en France et de filiales de banques publiques dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), notamment au Sénégal, ainsi que d’une banque créée par des banques publiques en Mauritanie » lit-on dans le document. En matière d’amélioration de l’inclusion financière, les efforts ont permis de renforcer le déploiement des produits de la finance islamique avec l’ouverture de 294 guichets, et le développement de l’assurance “Takaful” par la création de 2 sociétés par les assurances et banques et de 5 guichets d’assurance par des compagnies publiques et privées. Le bilan du gouvernement a évoqué, par ailleurs, l’amélioration du dispositif des fonds d’investissement de wilayas à travers l’aménagement des conventions de gestion liant le ministère des finances aux sociétés de gestion des fonds d’investissement de wilayas.  Parmi les actions menées par gouvernement, figurent également la mise en place d’un cadre réglementaire sur le financement participatif par internet “Crowdfunding”, la redynamisation de la Bourse d’Alger et la modernisation de ses infrastructures par l’implémentation de nouveaux systèmes d’information des institutions du marché financier au niveau de la Bourse, d’Algérie clearing et de la COSOB.

La banque de l’habitat autorisée avant la fin 2022

Le gouvernement prépare aussi l’introduction en Bourse de 2 banques publiques, dans le cadre de la contribution du marché financier dans la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie, selon le même document. En outre, la révision de l’ordonnance relative aux assurances est “en cours de consolidation”, avec d’autres projets de lois traitant de certains aspects liés à l’assurance, de telle sorte à élaborer un code des assurances, souligne le bilan ajoutant que la loi relative à la monnaie et au crédit est également en cours de révision. Le document du gouvernement évoque, également, la finalisation du projet de création d’une banque de l’Habitat par la transformation de la Caisse nationale de logement en une institution financière dédiée à l’Habitat. Le dispositif opération, indique-t-on, a été mis en place de telle sorte que l’institution soit autorisée par le Conseil de la Monnaie et du Crédit avant la fin de l’année 2022.

Assainissement des dossiers d’investissement

Le document du gouvernement a évoqué la mise en place d’un comité national chargé du suivi des projets d’investissement bloqués, regroupant 10 départements ministériels, dont les travaux ont abouti au recensement de 915 projets achevés non mis en exploitation et au déblocage, après traitement, de  de 863 projets, dont le coût d’investissement totalise un montant de 527 milliards de dinars, permettant la création de 52.000 postes d’emploi. Concernant l’assainissement des dossiers d’investissement l’exécutif a révélé que le Conseil national de l’Investissement a tenu deux sessions ayant permis le règlement de plusieurs dossiers d’investissements qui étaient bloqués A ce titre, “15 projets d’investissements sont en cours de réalisation et mis partiellement en exploitation et autres 7 projets sont déjà achevés et mis en exploitation”.  Pour les 15 projets, le montant d’investissement prévu est de 679 milliards DA, avec la prévision de création de près de 8.869 emplois directs. Pour les 7 projets achevés et mis en exploitation avant leur examen par le CNI, le montant d’investissement réalisé est de 466 milliards DA, avec la création de 5.515 emplois directs. Par ailleurs, les efforts fournis dans ce domaine ont permis aussi d’enregistrer auprès de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), un nombre de 1.752 projets avec 41.382 emplois directs prévisionnels.

A.S.

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