Le prix moyen du brut algérien, le Sahara Blend, a baissé de 11,50 dollars en septembre dernier par rapport au mois précédent. La moyenne mensuelle des prix du brut algérien est passée de 104,22 dollars le baril en mois d’août passée à 92,72 dollars le baril en septembre dernier, soit une baisse de 11%. C’est ce que relève l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son dernier rapport mensuel publié, mercredi dernier.
Par Abdelkrim Salhi
Dans son rapport l’Opep a revu à la baisse sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour cette année et 2023, en raison du ralentissement des économies, des restrictions sanitaires contre le COVID-19 en Chine et de l’inflation. L’Opep estime que la demande va augmenter cette année au rythme de 2,64 millions de barils par jour (bpj), soit 460.000 bpj de moins que ce qu’elle anticipait auparavant. La baisse des perspectives de demande apporte un éclairage supplémentaire à la décision prise récemment par l’organisation et ses alliées, l’Opep+, de réduire leur production de deux millions de bpj, la diminution la plus importante depuis 2020. Les Etats-Unis ont critiqué cette décision. “L’économie mondiale est entrée dans une période d’incertitude accrue et de défis croissants avec un niveau d’inflation toujours élevé, le resserrement monétaire des principales banques centrales, du niveau élevé de la dette souveraine dans de nombreuses régions ainsi que de problèmes d’approvisionnement permanents”, a déclaré l’Opep dans le rapport. Pour 2023, l’organisation prévoit que la demande augmentera de 2,34 millions de bpj, soit 360.000 bpj de moins que prévu précédemment. Pendant la majeure partie de l’année, l’Opep+ a augmenté progressivement sa production de pétrole qu’elle avait réduite face à la baisse de demande liée à la crise sanitaire. Le rapport, citant des sources secondaires, montre que la production de l’Opep a augmenté de 146.000 bpj pour atteindre 29,77 millions de bpj en septembre, grâce à l’offre de l’Arabie saoudite et du Nigeria. Sur la base de la communication directe, l’Algérie a pompé 1,058 million de barils par jour en septembre passée contre 1,053 million de barils par jour en août dernier, soit une hausse de 5000 barils par jours. Cependant, l’Opep pompe beaucoup moins que ce que prévoit l’accord Opep+ en raison du sous-investissement de certains pays membres dans les champs pétroliers. La production pétrolière de l’Algérie s’établira à 1,007 million de baril par jour (Mb/j) à partir de novembre prochain, a indiqué le 5 octobre dernier, un communiqué du ministère de l’Energie et des Mines. Ce seuil de production de pétrole pour l’Algérie pour le mois de novembre vient en application de la décision prise lors de la 33ème Réunion ministérielle Opep-Non Opep (Opep+), tenue à Vienne avec la participation du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a précisé la même source. Lors de cette 33e réunion ministérielle, précédée par la 45e réunion du Comité ministériel de suivi OPEP et non OPEP (JMMC), les pays de l’Opep + ont convenu d’abaisser le niveau global de leur production de 2 millions de barils par jour à compter du 1er novembre prochain. Les prix du pétrole ont terminé la semaine en baisse, les craintes d’un ralentissement mondial faisant s’accumuler les prévisions sur une diminution de la demande. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a lâché 3,10% à 91,63 dollars. Sur la semaine, il a perdu 6,20%. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre a plongé de 3,92% à 85,61 dollars. Il a cédé 7,34% sur la semaine. “Le marché continue d’être hanté par des craintes de récession qui pourraient impacter la demande d’or noir”, a indiqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates. Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Agence internationale de l’énergie (AIE) et Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA): les trois rapports mensuels sur le marché de l’or noir publiés la semaine passée se sont ainsi accordés pour dire que la demande sera moins robuste que prévu en 2022 et 2023. “Le principal facteur de baisse est la Chine”, résume Stephen Brennock, analyste chez PVM. Le plus grand importateur mondial de brut, sous le coup d’une crise de son secteur immobilier et des confinements à répétition liés à sa stratégie zéro Covid, devrait engloutir moins de pétrole que prévu. Résultat, les prix ont peiné sur la semaine à poursuivre leur envolée entamée après la réunion la semaine dernière de l’OPEP+. La montée du dollar également par rapport aux autres monnaies, porté par la perspective de hausses des taux de la Réserve fédérale (Fed) pour maîtriser l’inflation, “met aussi la pression sur les cours du brut”, ajoutait Andy Lipow.
A.S.
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