Rapport annuel de la Banque d’Algérie : Les indicateurs des centrales des risques et des impayés

Au cours de l’exercice 2024, le système bancaire a poursuivi son processus d’adaptation et de renforcement dans un contexte économique en mutation, marqué par les évolutions induites par la nouvelle loi monétaire et bancaire.

C’est que relève la Banque d’Algérie dans son rapport annuel 2024, en évoquant les indicateurs des centrales des risques et des impayés.  Dans ce contexte, la centrale des risques de la Banque d’Algérie a renforcé son rôle de suivi des expositions bancaires, notamment à travers l’amélioration de la qualité des données collectées et l’adoption du numéro d’identification national (NIN) comme identifiant unique des personnes physiques bénéficiaires de crédit. L’examen des données déclarées par les banques et les établissements financiers à la centrale des risques, à fin 2024, montrent que le nombre de bénéficiaires de crédit a atteint 1 128 237 contre 1 113 907 en 2023, soit une progression de 1,29 % représentant ainsi 14 330 nouveaux bénéficiaires, constitués essentiellement de ménages (13 928). Les ménages représentent, à eux seuls, 97 % du nombre total de bénéficiaires de crédit, soit 1 095 791 contre 32 446 entreprises (3 %). En termes de risques, le montant des crédits par caisse et des crédits par signature effectivement utilisés, déclarés à la centrale à fin décembre 2024, s’élève à 10 066 milliards de dinars contre 9 653 milliards de dinars à fin décembre 2023, soit une évolution de 4,27 %. La part des crédits par caisse utilisés représente 81,79 % et celle des crédits par signature 18,21 %. Le volume global des créances non performantes, hors intérêts non recouvrés, s’est établi à 2 275 milliards de dinars à fin décembre 2024, contre 2 036 milliards de dinars à fin 2023, enregistrant une progression de 11,76 %. Les six banques publiques concentrent, à elles seules, 93,58 % de ces créances, soit 2 129 milliards de dinars. En proportion de l’endettement global (hors intérêts), les créances non performantes représentent désormais 18,44 %. Les garanties réelles et personnelles prises en contrepartie des crédits accordés, déclarées à la centrale des risques durant cet exercice, couvrent largement les engagements pris par les banques et établissements financiers en termes de crédits accordés. Concernant la centrale des impayés, le constat d’ensemble effectué sur l’activité de centralisation des incidents de paiement, durant l’exercice 2024, montre que les incidents de paiement ont connu une diminution de 1,79 % en nombre et une augmentation de 5,85 % en termes de valeur, comparativement à l’exercice 2023. En effet, 41 328 chèques ont été rejetés en 2024 pour absence ou insuffisance de provision correspondant à une valeur totale de 107,43 milliards de dinars contre 42 082 chèques d’une valeur de 101,49 milliards de dinars en 2023. Les chèques rejetés concernent, dans leur grande majorité (75 %), des montants supérieurs à 50 000 dinars. La répartition par secteur juridique du nombre d’incidents de paiement, déclarés durant l’année 2024, montre que 88,27 % des incidents enregistrés, soit 36 479 sont imputables au secteur privé (particuliers, professionnels et entreprises) contre 4 849, soit 11,73 %, pour le secteur public. Le nombre de régularisations d’incidents de paiement déclarées à la centrale est passé de 10 422 en 2023 à 10 179 en 2024, en baisse de 2,33 %. Ce nombre demeure faible comparativement au nombre total d’incidents déclarés à la centrale des impayés (41 328), soit 24,63 %. Quant au nombre d’interdictions de chéquiers prononcées par les banques, les services financiers d’Algérie poste et le Trésor public à l’égard de leur clientèle, il a connu une tendance croissante estimée à 5,71 %, passant ainsi de 12 660 à fin 2023 à 13 383 à fin 2024. Une partie de ces interdictions de chéquiers (304) a fait l’objet d’annulation ou de levée en 2024 contre 292 en 2023, en augmentation de 4,11 %. Sur un autre plan, le rapprochement des données générées par le système de télé-compensation interbancaire des paiements de masse (ATCI) avec celles déclarées à la centrale des impayés montre que 44 790 chèques sont rejetés en télé-compensation, durant l’exercice 2024, pour défaut de provision, contre 41 328 chèques déclarés à cette centrale pour le même motif ; ce qui représente un taux de déclaration à la centrale de 92,27 %, contre 91,81 % durant l’exercice 2023.

A.S.

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