Les cours du Sahara Blend, le brut de référence algérien, ont progressé de 21,09 dollars en mars dernier, soutenus par des fondamentaux solides du marché pétrolier et les inquiétudes d’une perturbation des approvisionnements, a indiqué l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dans son rapport mensuel publié.
Par Abdelkrim Salhi
La moyenne mensuelle des prix du brut algérien est passée ainsi de 100,71 dollars/baril en février dernier à 121,80 dollars en mars, soit une hausse de 20,09%, selon la même source. Cette hausse place le Sahara Blend à la 1ère position parmi les bruts de l’Opep les plus chers au mois de mars. Le prix du brut algérien est établi en fonction des cours du Brent, brut de référence de la mer du Nord, côté sur le marché de Londres avec une prime additionnelle pour ses qualités physico-chimiques appréciées par les raffineurs. La hausse du Sahara Blend intervient dans un contexte de flambée des prix sur le marché mondial en mars, soutenus notamment par “des fondamentaux solides du marché pétrolier et les inquiétudes concernant une éventuelle pénurie importante d’approvisionnement en pétrole dans un contexte de tensions géopolitiques en Europe de l’Est”, selon l’Organisation. Le prix moyen du panier de l’Opep (ORB) a augmenté de 19,53 dollars (+20,8%) par rapport au mois de février (93,95 dollars) pour s’établir à 113,48 dollars/baril en mars. La hausse des prix du pétrole et leur stabilisation au-dessus des 100 dollars le baril sur quelques semaines devrait permettre à l’Algérie d’engranger quelques surplus de recettes financières par rapport aux cadrages et prévisions budgétaires établies préalablement à travers la loi de finances. Cette dernière est basée sur un prix de référence du baril de seulement 45 dollars et une prévision prudente d’un cours moyen du marché de 50 dollars, alors que depuis plusieurs mois, les prix réels du brut évoluent entre 80 et 90 dollars et semblent même bien partis pour frôler, voire dépasser le seuil des 100 dollars. Si cette conjoncture pétrolière favorable se confirme, comme le précisent la plupart des prévisions, un différentiel plus ou moins appréciable de recettes budgétaires devra être dégagé entre ce que prévoit la loi de finances en vigueur et ce que gagnerait effectivement l’Algérie à la faveur de l’amélioration de ses ressources fiscales pétrolières. En toute logique, un tel surplus de ressources devrait être injecté directement dans le fameux Fonds de régulation des recettes (FRR). Pour leur part, les pays de l’Opep ont produit 28,557 millions de barils par jour (Mb/j) en mars, contre 28,500 Mb/j en février, soit une hausse de 57.000 baril/jour, selon des sources secondaires. Quant à la demande mondiale de pétrole pour 2022, l’Organisation indique que ” pour 2022, la croissance de la demande mondiale de pétrole est révisée à la baisse de 0,5 mb/j pour s’établir à 3,7 mb/j, reflétant principalement la révision à la baisse de la croissance économique mondiale”. Les prix du pétrole poursuivaient timidement leur hausse mercredi, après avoir bondi de plus de 6% dans les échanges de la veille, la crise ukrainienne faisant ressurgir des craintes quant à l’approvisionnement en or noir. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 0,34% à 105,00 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai grappillait quant à lui de 0,25% à 100,85 dollars. Bien que les deux références du brut aient reculé par rapport à leurs sommets pluriannuels atteints début mars, les prix sont toujours en hausse de plus de 35% pour le Brent et 34% pour le WTI depuis le début de l’année. “Le pétrole repart à la hausse alors que les inquiétudes concernant l’approvisionnement refont surface dans le contexte du conflit incessant en Ukraine” ont commenté des analystes. “Il devient également évident que la libération prévue de 240 millions de barils par les pays membres de l’AIE ne contribuera pas à résoudre le déséquilibre entre l’offre et la demande, ce qui soutient également les prix”, ont ajouté les analystes. “Le marché tente de prendre en compte le risque de sanctions occidentales sur le pétrole russe ainsi que l’amélioration des perspectives économiques de la Chine avec la levée des restrictions à Shanghai”, ont expliqué les analystes. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a, toutefois, revu en légère baisse la demande mondiale de pétrole en raison des confinements en Chine.
A.S.
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