Rentabilité financière du secteur bancaire algérien en 2021 : L’analyse de FINABI Conseil

La rentabilité financière du secteur bancaire en 2021 a connu un bond important passant de 9,96% en 2020 à 11,62% en 2021. C’est du moins ce que relève Chabane Assad, analyste financier et fondateur du cabinet de conseil Finabi, dans une analyse publiée LinkedIn.

Par Abdelkrim Salhi

Chabane Assad a indiqué que Finabi Conseil a réalisé le diagnostic financier du secteur bancaire en Algérie (Banques et établissements financiers) sur quatre ans (entre 2018 et 2021). « Dans cette première note d’analyse, nous avons décidé de zoomer sur la rentabilité financière dégagée par les banques et de classer ces dernières sur la base de ce ratio exclusivement » a précisé fondateur du cabinet Conseil.  « La rentabilité financière est le rapport entre le résultat net dégagé sur les capitaux propres disponibles » explique-t-il. «La rentabilité financière du secteur bancaire en 2021 a connu un bond important passant de 9,96% en 2020 à 11,62% en 2021 » fait savoir le cabinet Finabi Conseil. « La raison principale de cette amélioration pour le secteur public n’est pas une augmentation des crédits à l’économie mais le fruit du rachat des crédits par la Banque d’Algérie en 2021, ce qui a réduit le coût du risque de ces dernières » fait remarquer Chabane Assad. « Par contre, nous avons détecté une légère augmentation des crédits à l’économie pour le secteur bancaire privé surtout concernant la Trust banque ce qui explique la rentabilité financière réalisée » constate-t-il.  La rentabilité financière du secteur en 2018 a été de 16%. Elle a connu une baisse de 6% entre 2018 et 2019 passant de 16% à 10%. La rentabilité est restée “figée” en 2020 (à hauteur de 10%). L’impact de la crise politique de l’année 2019 a été plus significatif que la crise sanitaire de 2020. Dans son analyse, Chabane Assad indique que certaines banques privées à l’instar de Al Salam Bank, Fransabank et ABC Bank ont connu un déclassement. «La contrainte règlementaire à la fin 2020 d’augmenter le capital social à 20 milliards de DZD a baissé leurs rentabilités financières car il n’y a pas eu une corrélation positive avec leurs résultats nets » souligne-t-il. « Elles n’ont pas pu fructifier suffisamment les capitaux propres supplémentaires injectés », ajoute Chabane Assad. Cette dernière note que l’amélioration de la rentabilité financière de la BNA est exceptionnelle. « Elle est passée de 7,19% à 12,27% car son résultat a évolué de 103% entre 2020 et 2021! Ses capitaux propres n’ont connu qu’une hausse de 19% alors que les crédits à la clientèle ont baissé » affirme le fondateur du cabinet Finabi Conseil. Certaines banques à l’instar d’AL BARAKA Banque (3ème place), la BEA (4éme place) et AGB (5ème place) ont gardé le même classement de l’année 2020. Selon Chabane Assad,le “succès” de la TRUST Banque s’explique par l’augmentation fulgurante de son produit net bancaire grâce au fait qu’elle a boosté ses crédits à la clientèle qui sont passés de 59,5 milliards de de dinar en 2020 à 108 milliards de dinars  en 2021. Conséquence, indique-t-il, les intérêts encaissés ont augmenté de 50%. Le fondateur de Finanbi Conseil indique que la CITBANK n’a pas publié ses comptes de l’année en 2021. « Ainsi, elle n’a pas été classée cette année et le maintien de sa première place n’est pas mesuré » conclut Chabane Assad. Lors d’une réunion, le 9 février dernier, avec les directeurs généraux des banques de la place, le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, a souligné que le système bancaire, qui a montré une grande résilience face à la crise économique mondiale et à l’impact de la crise sanitaire en 2020 et 2021, a vu sa solvabilité et sa liquidité se renforcer en 2022. Bien que les indicateurs macro financiers soient favorables, la croissance des crédits pour le financement de l’économie n’a pas été en phase au vu du potentiel et des besoins de l’économie. Le Gouverneur a exhorté les banques à fournir plus d’effort à même de financer de nouveaux projets créateurs de valeur et de trouver les meilleurs mécanismes pour développer l’inclusion financière dans toute ses dimensions, dans l’objectif d’augmenter la collecte des ressources et le financement de l’économie nationale notamment en direction des PME.

A.S.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*