Secteur public marchand : «Un gouffre financier abyssal », selon Finabi Conseil

Le cabinet de conseil spécialisé dans le pilotage de la performance financière estime que le secteur public marchand nécessite une restructuration urgente. Le secteur public marchand (hors énergie, banques et assurances) représente « un gouffre financier abyssal », qui nécessite une restructuration urgente, a fait remarquer, dans une analyse, Chabane Assad, analyste financier et fondateur du cabinet de conseil Finabi.

Par Abdelkrim Salhi

 Le cabinet de conseil spécialisé dans le pilotage de la performance financière, a décortiqué les informations fournies par le dernier rapport de la cour des comptes sur le secteur public marchand. Ce dernier hors énergie, banques et assurances est constitué de 504 entreprises publiques économiques (EPE). « Les EPE les plus significatives rentrant dans le champ de notre analyse sont : toutes les EPE des groupes industriels (ACS, ELEC, GICA, IMETAL, AGRODIV, GETEX…), des groupes agricoles (GIPLAIT, AGROLOC…), des groupes BTPH, du tourisme (HTT), du commerce (MAGROS) », précise Chabane Assad. « Certaines entreprises publiques ne sont pas incluses dans ce chiffrage à l’instar de la SNTF, PCH et Algérie Poste car elles ont un statut particulier d’EPIC non évaluées par la cour des comptes » a-t-il tenu à signaler.  Certains ratios, que le Cabinet Finabi a calculés, sont édifiants ! « A titre d’exemples : la valeur ajoutée générée par le secteur public marchand (Statut EPE) hors énergie, banques et assurances n’est que de 149 milliards de DA » a fait savoir le fondateur de Finabi Conseil. Le produit intérieur brut (PIB) de l’année étudiée était de 20 259 milliards de DA. « Les 504 EPE analysées ne représentent que 0,74% du PIB National. Chaque EPE en moyenne secrète à peine 296 millions de dinars de valeur ajoutée annuellement », analyse Chabane Assad. «La masse salariale moyenne par EPE dans le secteur public marchand est de 1,24 milliard de DA. La valeur ajoutée moyenne ne couvre que 23,87% de la masse salariale moyenne », constate-t-il. Automatiquement l’excédent brut d’exploitation (EBE) moyen du secteur public marchand hors énergie, banques et assurances est négatif. « Conséquence, le niveau de l’endettement de ces EPE est insupportable », soutient le Cabinet Finabi. Selon les informations fournies par la Cour des comptes, Finabi Conseil indique que l’endettement des 504 EPE était de 3 209 milliards de de dinars, l’équivalent de 27 milliards de Dollars en 2018, soit 6, 36 milliards de de dinars d’endettement moyen par EPE. « Vu que l’EBE moyen est négatif, le remboursement de l’endettement contracté est impossible » estime Chabane Assad. Cette dernière ajoute que le niveau de dividendes versé par le secteur public marchand analysé est de 18 milliards de de dinars (à peine 152 millions de dollars) pour un niveau de capital de 3 168 milliards de DA, un niveau de dividendes versé de 0.57%. Pire, les dividendes versés par les groupes GICA, MADAR, SAIDAL, COSIDER et SERPORT (102 EPE sur les 504) était de 16,1 milliards de dinars. C’est à dire les 402 autres EPE n’ont versé que 1,9 milliards de dividendes (470 000 dinars en moyenne par EPE). « Rien ne justifie d’un point de vue économique et financier le soutien à ces 402 EPE détectées » estime Chabane Assad. Pour lui deux scénarios sont envisageables : Un processus de privatisation initié dans le passé qui doit se concrétiser rapidement tout en préservant les 400 000 emplois actuels et un changement de paradigme managérial, « qui tarde malheureusement à venir ».

A.S.

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