La coopération algéro-turque semble prospérer ces dernières années au point d’atteindre des niveaux jamais égalés par le passé. C’est en tout cas ce que révèlent les chiffres rendus publics par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, à l’occasion de la tenue, à Alger, de la 1ère réunion de la commission de planification, de coopération et de partenariat global entre l’Algérie et la Turquie.
Par K. Bensalem
En effet, selon le chef de la diplomatie turque, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté de près de 30% par rapport à l’année 2021. Concernant les échanges commerciaux entre les deux pays, le ministre turc prévoit « d’atteindre sous peu l’objectif escompté à savoir un volume d’échanges commerciaux entre les deux pays, estimé à 10 milliards de dollars ». Il a également précisé que la rencontre d’Alger a permis d’examiner les opportunités de coopération entre les deux pays dans plusieurs domaines, commercial, agricole et industriel, outre les secteurs de la pêche, l’énergie, l’enseignement et autres. Abondant dans le même sens que son homologue turc, M. Lamamra a, d’ailleurs assuré que cette première réunion de la commission de planification, de coopération et de partenariat global entre l’Algérie et la Turquie était « exceptionnelle », car « elle a posé un nouveau jalon dans le socle de ce partenariat stratégique, durable et complémentaire ». Il a, en outre, indiqué que le volume des échanges économiques entre nos deux pays augure d’« un « avenir prometteur pour le partenariat entre nos deux pays », soulignant que le « rythme atteint et qu’il faut accélérer est l’un des indicateurs à exploiter pour parvenir aux objectifs stratégiques communs, qu’il s’agisse du commerce, de l’investissement, du transport, de la technologie ou de la coopération dans différents domaines ». Lors de cette réunion, les dimensions culturelles liées à l’histoire commune dans ses multiples dimensions ont été mises en exergue, a ajouté M. Lamamra, affirmant que « le partenariat algéro-turc est porteur de réalisations non négligeables et consacre des dimensions fortes entre les deux pays ». « Les résultats de cette première édition ont contribué à l’amélioration de la relation stratégique entre les deux pays à la lumière des mutations que connaît le monde et nous permettront d’accomplir pleinement notre rôle après la pandémie de Coronavirus », a-t-il poursuivi. S’agissant de la coordination bilatérale concernant les questions internationales, « nous avons appuyé la compatibilité de vues entre les deux pays et procédé à un échange d’analyses et à des concertations pour approfondir notre position sur l’ensemble de ces questions ». M. Lamamra a souligné par ailleurs que les deux parties ont évoqué les recommandations du Sommet arabe d’Alger, ajoutant qu’il a été convenu de poursuivre la concertation entre les deux pays autour des questions d’intérêt commun. Pour sa part, le ministre turc a également mis en exergue « les importantes opportunités offertes par l’Algérie dans le secteur agricole », précisant « nous vivons, sans doute, une conjoncture très délicate au niveau international par rapport à la sécurité alimentaire, et de ce fait, a-t-il dit, la coopération entre les deux pays ne profitera pas uniquement aux peuples algérien et turc mais à tous les autres peuples aussi ». Outre la crise alimentaire que connaît le monde, M. Cavusoglu a fait savoir qu’« il y a également une crise énergétique, un domaine que la Turquie et l’Algérie cherchent à renforcer », soulignant que la coopération entre les deux pays dans ce domaine revêt de multiples dimensions et se fera selon les orientations des dirigeants des pays. S’agissant du domaine de transport maritime, il a fait savoir qu’il a été procédé à l’examen de la question de la construction navale commune, et de la possibilité d’évaluer les démarches de coopération dans les industries militaires et de défense. Soulignant que la Culture et l’enseignement, qui suscitent également un intérêt particulier, étaient parmi les domaines qui exigent le renforcement de la coopération, il a soutenu que dans le souci de concrétiser la coopération dans ce domaine, des efforts sont en cours pour l’ouverture de centres culturels et d’enseignement dans les deux pays, formant le vœu que le centre culturel turc puisse être opérationnel en 2023.
K.B.
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