La petite Fiat 500 peut compter depuis longtemps sur ses versions Abarth plus ou moins extrêmes. Elle passe maintenant au matricule 595 et soigne plus que jamais sa présentation, en n’oubliant pas de jouer sur la fibre historique. Mettre largement plus de 20 000 euros dans un pot de yahourt très puissant, est-ce bien raisonnable ?
La Fiat 500 actuelle fait partie de ces succès néo-rétro incontournables, commercialisée depuis l’an 2007 dans la foulée d’autres citadines mythiques ranimées comme la Mini ou la Volkswagen Coccinelle. Un pot de yaourt devenu produit de mode qui s’est vite imposé dans les quartiers branchés des grandes villes, y compris pour les amateurs de sportivité grâce à l’arrivée de la version Abarth puis des kits de modification « SS » la rendant encore plus puissante. Pour 2012, Abarth lance maintenant une nouvelle lignée de modèles dont le patronyme rappellera certainement de très bons souvenirs aux amateurs de la marque.
Blason mythique, renaissance commerciale
« 595 », ces trois chiffres désignaient le modèle de la Fiat 500 spécialement revu et corrigé par Abarth au début des années 1960. Un modèle qui emportait alors de profondes modifications techniques notamment sur le moteur, dont la cylindrée passait de 500 à 595 cm3 (d’où le nom). Entre le capital sympathie de l’auto et son palmarès en course, la Fiat Abarth 595 fait partie de ces véhicules mythiques dans l’histoire automobile. La nouvelle 595 Abarth ne fait malheureusement que reprendre son patronyme et n’apporte quasiment rien de nouveau sur le plan technique. Sous le capot, elle conserve le bloc 1,4 litres suralimenté de 160 chevaux qu’un trouve sur la 500 Abarth SS. Son style extérieur lui est aussi identique avec les gros boucliers, entrées d’air et autres élargisseurs d’ailes de l’Abarth. La différence se fait principalement au niveau de l’équipement : la 595 Abarth d’aujourd’hui est en quelque sorte une 500 Abarth SS à la finition premium, pour ceux qui accordent autant d’importance au raffinement de l’habitacle qu’à l’efficacité sportive de l’auto. Passez donc votre chemin si vous êtes un puriste, dans le cas contraire l’auto possède heureusement quelques cotés très attachants.
Turismo pour le confort, Competizione pour se croire dans une voiture de course
L’Abarth 595 est disponible dans deux niveaux de gamme. La 595 Turismo propose d’associer de très jolis cuirs à un équipement pléthorique et un intérieur très bien fini dans l’ensemble. La 595 Competizione préfère tout miser sur l’agressivité à bord avec de gros sièges baquet Sabelt et une ambiance nettement plus sportive. Les deux modèles partagent pourtant rigoureusement les mêmes réglages de châssis en plus du moteur. Nous avons essayé ces deux petites Italiennes dans un cadre bien choisi pour mettre en valeur leurs aptitudes de grimpeuses : le Col de Turini juste derrière Nice, une route indissociable du Rallye de Monte-Carlo dont la prochaine édition se tiendra au mois de janvier prochain. Et il faut bien avouer que sur une route aussi étroite, le fait de disposer de 160 chevaux dans un gabarit aussi serré est une grande qualité. Le bloc 1,4 litres de 160 chevaux flatte par ses performances, la direction très précise permet de jongler avec beaucoup de facilité entre les virages d’une route aussi torturée. L’auto présente un niveau de grip remarquable, surtout avec l’amortissement Koni plus souple sur la 595 qui permet d’avaler correctement les très nombreuses imperfections du Col de Turini. Les plus sportifs regretteront cet ESP non déconnectable et pesteront contre cette boite de vitesses à palettes au volant dont la lenteur est énervante en conduite sportive : préférez la boite manuelle, de très loin. Comme une 500 Abarth SS, cette 595 est un outil de choix pour partir à l’attaque d’une petite route. Et si vous optez pour la version Competizione équipée de l’échappement Monza de série, vous ajouterez en prime le son d’une vraie grosse voiture de sport : cet échappement donne un timbre presque indécent à la petite Italienne, au point de terrifier les automobilistes devant elle lorsqu’elle passe sous un tunnel. Chaque montée de rapport est alors accompagnée d’un grand bruit façon coup de fusil, l’effet sur le plaisir de conduite s’en ressent fortement puisqu’avec cet équipement, vous avez un niveau sonore digne d’une Ferrari. Ce n’est certes pas très raisonnable, mais assez grisant au volant sur une route de montagne ou un circuit. Reste le problème du prix. Avec ses équipements spécifiques, la 595 Competizione se négocie à partir de 23 700 euros et peut dépasser les 27 000 euros. Vous trouvez que c’est beaucoup ? Dites vous que la 500 Abarth peut disposer d’un tarif encore plus astronomique sur d’autres versions : la 695 Edizione Maserati, qui dispose de 180 chevaux et rend hommage à Maserati, coûte par exemple un peu moins de 40 000 euros. Ridicule ? Si vous cherchez à tout prix un bon rapport prix/performances, oui puisque vous pourrez chercher des autos plus grosses qu’elle, plus puissantes et objectivement plus efficaces. Mais prendre son pied en cravachant au volant d’une 595 Abarth Competizione sur une route de montagne, c’est aussi un petit plaisir qui mérite d’être vécu si vous appréciez les petites Italiennes très caractérielles.
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