Le ministre des Finances, Laaziz Faid a présenté, lundi, le projet de loi de finances (PLF) 2025 devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN), affirmant que l’économie nationale continue de faire preuve de résilience, en dépit de la conjoncture internationale marquée par l’inflation, la faiblesse des échanges commerciaux et des investissements ainsi que des politiques monétaires restrictives dominant la plupart des économies mondiales.
Cette affirmation est intervenue lors d’une séance plénière consacrée à la présentation du PLF 2025, présidée par Brahim Boughali, président de l’Assemblée, en présence de Basma Azouar, ministre des Relations avec le Parlement ainsi que de membres du gouvernement. M.Faid a mis en lumière la conjoncture particulière dans laquelle ce projet de loi a été élaboré, soulignant que l’année 2024 était une année charnière en raison de l’échéance présidentielle, qui marque le parachèvement des programmes du premier mandat présidentiel et le début du programme du second mandat du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Il a précisé que ce projet vient clôturer une phase caractérisée par des défis budgétaires majeurs, notamment en lien avec la gestion de la pandémie de Covid-19 et la concrétisation des engagements importants pris dans le cadre du programme de rattrapage de Monsieur le Président de la République, relevant à ce propos l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens à travers l’exonération de l’impôt sur le revenu global (IRG), la révision du salaire national minimum garanti (SNMG), l’augmentation du point indiciaire, le dégel des promotions dans la fonction publique, l’instauration de l’allocation chômage, ainsi que la révision des pensions de retraite. Il a rappelé, dans ce contexte, la levée du gel sur les projets d’investissement à l’arrêt depuis 2014, la mobilisation des ressources financières nécessaires à la création de dix nouvelles wilayas dans le Sud, ainsi que la création de plus de 374.593 postes d’emploi dans la fonction publique durant la période 2020-2024. Le ministre a, en outre, mis l’accent sur la poursuite de la réalisation des grands projets inscrits dans la nomenclature des investissements publics, soulignant les efforts consentis à travers l’évolution des dépenses budgétaires, passant de 7820 milliards de DA en 2020 à 15275 milliards de DA en 2024, ce qui a permis, selon lui, de réunir les conditions pour réaliser un taux de croissance de 4,4 % (selon les prévisions de clôture de l’exercice 2024). M.Faid a également indiqué que le PLF 2025 avait été élaboré dans un contexte marqué par la hausse du taux d’inflation dans la plupart des économies mondiales, la persistance des tensions géopolitiques et des politiques monétaires restrictives, le durcissement des conditions financières et la faiblesse des échanges commerciaux et des investissements, outre les catastrophes climatiques. Cependant, poursuit le ministre, « l’économie algérienne continue de faire preuve de résilience, en dépit de tous ces risques », et ce à travers l’amélioration des indicateurs macroéconomiques, notamment la poursuite de la croissance soutenue, à travers l’activité enregistrée hors-hydrocarbures, l’excédent de la balance des paiements et l’accumulation des réserves de change. Pour maintenir cette dynamique, les pouvoirs publics poursuivent le suivi des mesures prises ces cinq dernières années visant à mobiliser des ressources supplémentaires pour soutenir le développement socio-économique du pays, diversifier l’économie à travers l’appui à l’investissement et la promotion des différentes initiatives, relancer les grands projets structurants et résoudre le problème de pénurie d’eau en assurant l’approvisionnement en eau potable.
10695 milliards de DA, valeur des crédits alloués à l’économie à la fin décembre 2023
L’Etat poursuit également ses efforts pour résorber le déficit en infrastructures de base, sécuriser les réseaux de communication, promouvoir la transition énergétique, numériser les services publics et soutenir l’économie de la connaissance, tout en mobilisant des ressources fiscales supplémentaires en fonction des capacités contributives de chaque contribuable, sans toutefois augmenter la pression fiscale, à travers l’élargissement de l’assiette fiscale et la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Le ministre a affirmé que l’indicateur le plus significatif du comportement de l’économie nationale était la valeur du PIB nominal de l’Algérie, estimé à 266,8 milliards de dollars en 2023, ce qui lui a permis de se classer troisième en Afrique, après l’Afrique du Sud et l’Egypte. Dans ce sillage, le ministre des Finances a révélé que la valeur des crédits alloués à l’économie avait atteint 10695 milliards de DA à la fin décembre 2023, contre 10112 milliards de DA en 2022, soit une hausse de 5,8 %. Le total des crédits alloués au secteur public s’est établi à 4458 milliards de DA à fin 2023, contre 4350 milliards de DA à fin 2022, soit une hausse de 2,5 %. Concernant les crédits alloués au secteur privé, ils ont nettement augmenté de 8,2 % à fin 2023, atteignant 6236 milliards de DA contre 5762 milliards de DA à fin 2022, portant leur part à 58 % du total des crédits à la fin de l’année dernière. Dans son rapport préliminaire, la Commission des Finances et du Budget à l’APN a présenté une série de propositions, d’observations et de modifications, dont certains de forme, d’autres visant à reformuler ou supprimer certains articles du projet. Le rapport préliminaire présenté par le rapporteur de la commission, prévoit la nécessité de créer un climat propice aux affaires, de faciliter les démarches fiscales pour stimuler le commerce, attirer et stabiliser les investissements en augmentant la transparence des transactions fiscales, tout en prenant en compte la capacité de mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux besoins socio-économiques croissants, qui ne peuvent être pris en charge dans les limites des soldes financiers prévus. La commission a également proposé un plan global pour améliorer l’environnement fiscal à travers le renforcement du système de contrôle à tous les niveaux des services et administrations publiques, dans le cadre du système budgétaire selon les programmes et objectifs, outre la nécessité de moderniser le système comptable et de mettre en place un système d’information financier (SIF) reposant sur des données économiques et financières fiables. En outre, le rapport a recommandé aussi que le gouvernement présente au Parlement, avant la fin du premier trimestre de l’exercice financier, et dans le cadre de l’élaboration du PLF de l’année, un rapport sur l’évolution de la situation économique du pays, et l’orientation des finances publiques, tout en proposant de limiter l’augmentation de la vignette automobile aux véhicules utilitaires de plus de 15 CV, afin de ne pas imposer de charges supplémentaires aux citoyens. Au terme de l’exposé, la parole a été donnée aux députés de l’APN, pour débattre des dispositions de ce PLF, les discutions devant être clôturées mercredi prochain par les interventions des présidents des groupes parlementaires et la réponse du ministre des Finances aux préoccupations des députés.
Le PLF 2025 en chiffres
Voici les principaux indicateurs du cadrage macroéconomique et budgétaire du projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025, présenté lundi par le ministre des Finances, Laaziz Faid, devant l’Assemblée populaire nationale (APN) lors d’une séance plénière.
– Le prix de référence fiscal du baril de pétrole brut retenu est de 60 dollars sur la période 2025-2027
– Le prix de marché du baril de pétrole brut est à 70 dollars sur la période 2025-2027
– La croissance économique atteindra 4,5% (2025 et 2026) et la croissance hors hydrocarbures serait de 5% en 202
– Le produit intérieur brut (PIB) devrait se situer à 37.863 milliards de DA (278,71 milliards dollars)
– Les exportations de biens atteindraient 50,9 milliards de dollars
– Les importations de biens devraient se situer à 46,07 milliards de dollars
– La balance commerciale devrait enregistrer un excédent 4,83 milliards de dollars
– La balance des paiements devrait réaliser un excédent de 1,17 milliard de dollars
– L’encours des réserves de change atteindrait 72,95 milliards de dollars, représentant 16 mois d’importations de biens et services
– Les recettes budgétaires devraient s’améliorer de 3,5% pour atteindre 8.523,06 milliards DA
– La fiscalité pétrolière s’établirait à 3.453,96 milliards DA
– Les dépenses budgétaires augmenteraient de 9,9% à 16.794,61 milliards DA
– Le déficit budgétaire passerait à 8.271,55 milliards DA.
A.A.
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