Les familles blidéennes ont célébré mercredi et jeudi la fête du Mawlid Ennabaoui à leurs domiciles en raison des fortes précipitations et du froid glacial qui les ont empêchées de se déplacer chez leurs parents et proches. Les principales artères de la ville des Roses, les cafés, les restaurants et autres espaces publics, étaient désertés par les passants et les clients, renvoyant ainsi l’image d’une »ville fantôme »
en cette fête religieuse que les habitants avaient pour habitude de commémorer dans la liesse et surtout par des échanges de visites familiales et conviviales. Certains commerçants à Bab Dzair, Bab Essebt et Bab Errahba ont carrément baissé rideau en raison de l’ »absence » de clients, eux qui attendaient cette occasion pour renflouer leurs caisses. »Vous voyez que la ville est complètement désertée. Il n’y a, donc, aucune raison pour travailler aujourd’hui. D’habitude, les familles et les enfants venaient en masse pour acquérir divers produits, mais cette fois-ci ils ont préféré rester au chaud », regrettent certains commerçants. Les rares inconditionnels qui tenaient de sortir ont trouvé d’énormes difficultés à se déplacer entre les différentes cités en raison du manque de moyens de transports collectifs. Au niveau des différentes stations de bus et de taxi, certains citoyens ont été contraints, parfois, d’attendre durant plus d’une heure, sous une pluie battante et un froid glacial, avant de pouvoir enfin rentrer chez eux. Cette situation a suscité l’irritation de certains d’entre eux, qui déploraient »l’absence d’un esprit de service public » chez les transporteurs. Dans la grisaille de cette journée, les Blidéens se sont résignés à passer une fête »en mode solitaire », loin des coutumes et des traditions, pourtant ancrées depuis des lustres dans la société. « Nous aurions souhaité que cette journée soit ensoleillée afin de donner la dynamique habituelle à cette fête religieuse, mais nul ne peut contester la loi de Dame Nature », lancent certains citoyens.
Les pétards mouillés des enfants
Plus que les adultes, les enfants ont également conu »l’infortune » à cause du mauvais temps qui règne depuis près d’une semaine dans les régions du centre du pays. Les fortes pluies et la grêle empêchaient, enfin l’explosion de leurs pétards, qui se mouillaient à chaque fois qu’ils touchaient le sol inondé. Fortement agacés les bambins étaient aussi forcés de se cloitrer chez eux. Aussi, dans les différentes cités de la ville, les détonations de pétards et le dégagement de fumée étaient peu perceptibles, contrairement aux années précédentes où la pollution sonore régnait en maître dans le moindre recoin de la ville. »Ce n’est pas trop tard ! Nous allons allumer nos pétards, dès l’apparition de la moindre accalmie. Nous tenons à célébrer cette occasion à notre manière, d’autant que nous avons déjà dépensé de l’argent à cet effet », affirment des groupes de bambins qui guettaient la moindre opportunité pour sortir exprimer leur joie. Pour leur part, certains habitants se sont félicités de cette »tranquillité imposée par la pluie et le mauvais temps » qui leur a permis de »bien se reposer »
La CAN pour se consoler
Incapables de rendre visite à des parents ou des proches en cette fête religieuse, en raison du froid et du manque de moyens de transport collectif, les amateurs de la balle ronde ont trouvé une belle parade pour échapper à la morosité ambiante. Ils ses sont ainsi rabattus sur leurs petits écrans pour suivre les matchs de groupes de la coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui se déroule actuellement en Afrique du Sud.. »Heureusement qu’il y a cette CAN qui nous a permis d’atténuer la lourdeur et la grisaille de cette journée. Nous espérons que le climat soit tendre demain et après demain pour rendre visite à la famille, d’autant plus que nous avons bénéficié d’un week-end prolongé », avouent des férus du football.
APS
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