Construction automobile :  Des professionnels de la sous-traitance s’engagent dans le défi d’améliorer le taux d’intégration

Des professionnels du secteur de la sous-traitance automobile ont exprimé, à Alger, leur détermination à s’inscrire dans la stratégie nationale en matière d’amélioration du taux d’intégration dans le domaine de la construction automobiles, saluant les avancées constatées pour le lancement d’une industrie locale de véhicules.

Rencontrés à l’occasion de la 16ème édition du Salon international de l’après-vente automobile et des services pour la mobilité « Equip Auto Algeria », qui se tient depuis lundi au Palais des expositions, des opérateurs dans le domaine de la fabrication et de la distribution de la pièce de rechange automobile n’ont pas caché leur optimisme quant à la concrétisation des objectifs fixés en matière d’amélioration du taux d’intégration devant atteindre 30% au bout de cinq ans d’exercice pour les constructeurs automobiles agréés. Dans ce contexte, le président du Club économique algérien (CEA), réunissant des entreprises algériennes de la sous-traitance automobile, Said Mansour, a estimé que la filière devrait connaître un essor significatif avec le lancement des projets de construction automobile, dans le cadre des partenariats avec des constructeurs étrangers. Saluant les décisions prises par les pouvoirs publics d’autoriser l’importation des véhicules neufs et d’occasions, ainsi que la construction locale des véhicules neufs, le président du CEA a qualifié ces décisions de « salvatrices ». « Notre marché automobile avait connu des perturbations pour certaines pièces de rechange et nous avons surtout été impactés par la pandémie de Covid-19″, a-t-il relevé, tout en assurant qu' »il est de l’intérêt de l’économie nationale de fabriquer localement les pièces de rechange et les composants nécessaires à l’industrie automobile ». Mettant en avant les retombées positives de ce secteur notamment en matière de création d’emplois et de réduction des coûts d’importation, M. Mansour a insisté sur la nécessité d’améliorer le système de formation d’une main œuvre qualifiée et spécialisée, surtout, a-t-il encore mentionné, avec l’avènement des véhicules électriques. Dans cette optique, le Club économique algérien, en partenariat avec l’Automotive Academy appartenant au groupe automobile suisse Lexus a procédé à la signature d’une convention de partenariat avec la Direction de la formation professionnelle de la wilaya d’Alger pour la création d’un centre de formation de référence dans les métiers de l’automobile au niveau de la commune de Reghaia. Ce centre, déployé sur une superficie de 25.000 hectares, va former des techniciens et des ingénieurs dans les métiers de la réparation, maintenance et fabrication automobile, a fait savoir M. Mansour, soulignant l’engagement des professionnels du secteur à contribuer aux efforts déployés par l’Etat pour le développement de l’industrie automobile.

Pièces de rechange: Des fabricants locaux sollicités par des constructeurs mondiaux

Dans le même esprit, des entreprises algériennes à l’instar de Dedax et Fabcom, ont également investi dans le domaine de la fabrication de pièces de rechange et de composants destinés à l’industrie automobile, en se constituant aujourd’hui comme de futurs fournisseurs des grands constructeurs comme Stellantis et Renault. S’agissant de Dedax , cette entreprise de fabrication créée en 2005 et basée à Birtouta (Alger), assure une large gamme de produits dont les filtres à l’huile, filtre à carburants, bougies, balaies d’essuie vitre et des plaquettes de frein ainsi que des kits d’embrayage de technologie allemande et un avec un taux d’intégration de 30 %, a affirmé Soraya Semda, responsable commerciale. S’attendant à une reprise de la demande sur la pièce de rechange automobile à la faveur du retour de l’importation des véhicules neufs et d’occasion, Mme Semda a mis en avant la volonté de son entreprise à contribuer au développement du marché algérien et la promotion du « Made in Algeria » à l’échelle internationale. Les produits de Dedax ont été choisis par Motrio, filiale de Renault, pour les besoins de son usine d’Oran et ses ateliers de maintenance déployés au niveau de 22 wilayas au niveau national, a indiqué le responsable des ventes de Motrio, Sid Ahmed Samir Selmane, soulignant l’objectif de Renault de partager l’expérience du constructeur avec les acteurs sous-traitants locaux. Dans l’objectif d’encourager des entreprises algériennes à investir dans la fabrication locale, Motrio a décidé d’accompagner ces entreprises à travers la validation de leurs produits suivant les normes fixées dans les cahiers de charges de sous-traitance. A ce jour, trois entreprises locales ont été sollicitées et intégrées parmi les fournisseurs du groupe Renault Algérie. Parmi elles, Fabcom, entreprise de fabrication de batteries neuves et recyclées, installée à Ain M’lila. Cette entreprise dispose, selon son directeur général adjoint, Ali Samai, de capacités de production pouvant atteindre 1 million de batteries par an, sachant que la production actuelle avoisine les 700.000 batteries. L’entreprise Fabcom a entamé cette année, selon le même responsable, la production des batteries de l’énergie solaire, des motocycles et des batteries industrielles, précisant qu’un autre projet d’investissement dans le domaine de fabrication des liquides de refroidissement allait démarrer au cours du deuxième semestre 2023. Sollicitée par les constructeurs automobiles européens, cette entreprise est confrontée, cependant, à la contrainte de disponibilité de la matière première, à savoir le plomb qui est récupéré à travers les unités de recyclage.

A.A.

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