Le groupe Renault pourrait écoper d’une lourde amende en 2027 si ses émissions de CO2 ne baisse pas en Europe. Il n’est évidemment pas le seul, mais comme d’autres, Renault profite d’une mutualisation des efforts bienvenue grâce aux fameux “pools”, autorisés par les instances européennes. Sans ces collaborations, Renault paierait bien cher d’avoir Dacia dans son giron. C’est une véritable usine à gaz mais une usine qui pourrait faire d’énormes dégâts si les constructeurs n’avaient pas pu s’associer entre eux pour partager les crédits « dioxyde de carbone » et éviter la douloureuse. Nous parlons évidemment des fameuses amendes liées aux émissions de CO2 des constructeurs automobiles en Europe, et rien n’est simple dans cette affaire puisque chaque constructeur doit respecter une limite à part entière, mais le groupe dans lequel il se trouve doit également ne pas franchir un certain seuil. Tout ceci est agrémenté de crédits « bonus » qui se matérialise par un certain coefficient pour les marques qui ont un bon taux de véhicules rechargeables dans leurs immatriculations. Bref, pas simple. Mais fort heureusement pour les constructeurs, il existe ce que l’on appelle des « pool » : des sortes de pots communs dans lesquels certaines marques trop émettrices de CO2 s’associent avec d’autres qui ont beaucoup d’électriques dans leurs ventes. Les premières achètent ainsi les crédits au secondes, et tout le monde y trouve son compte. L’Europe, qui n’a pas initié ce dispositif, n’y trouve rien à redire. Elle a même accepté les doléances des constructeurs : plutôt que de sanctionner année par année à partir de 2025, ils ont demandé à ce que les valeurs soient lissées sur trois ans jusqu’à fin 2027. Il s’agira donc de respecter une moyenne sur ces trois années plutôt qu’une limite par an. Heureusement pour certains.
Renault et son « boulet » Dacia
Dacia rapporte beaucoup d’argent au groupe Renault mais il pourrait aussi lui en coûter énormément s’il n’existait pas ces fameux pool. Pour rappel, le groupe au losange est associé à Ampere (sa division de véhicules électriques) et à Nissan qui n’est pas non plus très bien placé par rapport à son objectif personnel. Mais sans Mitsubishi qui est à part. Renault ne doit pas dépasser une flotte à plus de 94 g/km de CO2 pour les véhicules particuliers sur les trois années 2025/2026/2027. Cette année, Renault est en avance sur son objectif puisqu’il affiche une flotte neuve à 93 g/km. Sauf que Dacia, dont l’objectif est à 97 g/km, est cette année… à 112 g/km ! Un énorme écart, assurément. Pour autant, la limite à ne pas dépasser pour le groupe Renault dans son ensemble (Alpine n’est pas compté car les ventes sont trop faibles, la marque est exemptée) est de 96 g/km mais il n’y est pas encore puisqu’à cause du faible taux d’électriques chez Dacia, il est pour l’instant à 101 g/km. 5 grammes qui peuvent paraître dérisoires sur le papier mais ce sont des grammes difficiles à glaner quand on sait que Dacia n’a rien prévu d’autre en électrique d’ici 2027 qu’une nouvelle Spring qui ne sera pas là tout de suite. Il faudra donc que Renault multiplie les ventes en électrique pour compenser d’ici là. Car rappelons-le, tout gramme au dessus de la limite est sanctionné de 95 €… par véhicule neuf immatriculé en Europe.
Automobile magazine

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