En raison des tensions en mer Rouge : Les recettes du canal de Suez en forte baisse

Les tensions en mer Rouge suite aux attaques répétées des navires liés à Israël ou à ses soutiens par les rebelles yéménites houthis ont provoqué une diminution drastique des revenus du canal de Suez, en Egypte.

 La baisse est estimée par les autorités égyptiennes entre 40 et 50%, ce qui a eu pour effet de priver ce pays d’importantes recettes en devises. C’est le président égyptien lui-même qui en a fait l’annonce à l’occasion d’une conférence avec les représentants de compagnies pétrolières. « Vous voyez ce qui se passe à nos frontières (…) avec Gaza, vous voyez le canal de Suez qui rapportait à l’Egypte près de 10 milliards de dollars par an, (ces revenus) ont baissé de 40 à 50% et l’Egypte doit continuer à payer des entreprises et des partenaires », a déclaré Abdel Fattah al-Sissi lors d’une conférence aux côtés de compagnies pétrolières. L’ouvrage avait, pour rappel, rapporté sur l’année fiscale 2022-2023 environ 8,6 milliards de dollars à l’Egypte. S’inquiétant du des répercussions pour l’ensemble du commerce mondial, l’ONU avait déjà alerté sur la baisse du trafic dans cette zone en estimant la diminution du volume commercial transitant par le Canal de Suez à 42% ces deux derniers mois. Le nombre hebdomadaire de transit de porte-conteneurs a, d’ailleurs, baissé de 67% sur un an, celle des pétroliers de 18%, celle des cargos de vrac (grain, charbon…) de 6% pendant que les transports de gaz sont complètement à l’arrêt. Les rebelles Houthis s’attaquent depuis novembre dernier aux navires liés à Israël ou à ses soutiens en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza bombardée sans répit depuis le mois d’octobre. Ces tensions ont poussé de nombreux armateurs à suspendre les passages par la Mer rouge et le Canal de Suez, par où transitent habituellement 12 à 15% du trafic mondial, selon l’UE. Le canal de Suez représente une source précieuse de devises pour l’Egypte, en proie à une grave crise économique. Selon l’agence Moody’s, le pays est l’un des cinq qui risque le plus de ne pas rembourser sa dette extérieure. Le Caire a obtenu en décembre son quatrième prêt du Fonds monétaire international (FMI) depuis 2017, mais les trois milliards de dollars qui lui seront versés sur environ quatre ans pèsent peu, le seul service de la dette pour 2022-2023 s’élevant à 42 milliards de dollars. En contrepartie de ces aides financières, le pays a dévalué sa monnaie de près de 50%.

K.B.

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