GECF : Le Sommet d’Alger aura un rôle essentiel face aux défis énergétiques mondiaux

Les différentes thématiques à l’ordre du jour du 7e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), prévu du 29 février au 2 mars en Algérie, conféreront une singularité remarquable à cet évènement qui devra jouer, face aux défis de la scène énergétique mondiale.

 Un « rôle crucial » et influencer le paysage énergétique international tout en mettant en lumière la place pionnière de l’Algérie dans ce domaine, a indiqué un expert stratégique international en énergie. « Le Sommet d’Alger se distinguera par les multiples sujets qui seront évoqués, y compris les développements géopolitiques, économiques et politiques, notamment au Moyen-Orient, outre les défis énergétiques critiques et le rôle du gaz naturel dans la transition énergétique », a expliqué à l’APS, Dr Umud Shokri, chercheur et professeur invité à l’Université George Mason aux Etats-Unis. Ainsi, « le Sommet du GECF d’Alger devrait permettre des discussions qui auront un impact sur la politique énergétique internationale et d’affirmer la place pionnière de l’Algérie dans l’industrie de l’exportation du gaz », a poursuivi le même intervenant. Dr Umud Shokri a estimé, dans ce sens, que l’Algérie « est un acteur majeur sur la scène énergétique mondiale grâce à ses ressources naturelles et au développement des énergies renouvelables dans l’objectif de réduire sa dépendance aux ressources traditionnelles et de diversifier les sources d’énergie dans le cadre d’un programme national de transition énergétique », mettant en avant, également, la capacité de l’Algérie de doter l’Europe en électricité solaire distribuable. Soulignant que la stratégie globale du GECF visait à ériger le gaz naturel en ressource indispensable au développement global et durable, le même expert a indiqué que le Sommet d’Alger « se veut un catalyseur essentiel pour la promotion de cette vision ». Le Sommet contribuera, aussi, de manière efficiente aux débats en cours sur la réduction des gaz à effet de serre et la garantie du développement durable, tout en soulignant le rôle « indispensable » du gaz naturel dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et la facilitation de la transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions, a-t-il expliqué. M. Umud Shokri a soutenu que le Sommet offrait également l’occasion de relever les défis et d’explorer les opportunités en matière d’énergie internationale, en sus d’assurer une « évaluation équitable » du gaz naturel, de booster le progrès technologique dans l’industrie et de consolider le positionnement international du GECF en tant que « tribune pour le discours énergétique ». Et d’ajouter que le Sommet joue un « rôle primordial dans la promotion du gaz naturel, et de ses avantages écologiques et économiques, le renforcement du débat et de la coopération entre les pays membres pour influencer l’agenda énergétique mondial », selon le même expert qui a rappelé que le secteur du gaz naturel, à travers le monde, était aujourd’hui confronté à de nombreux défis, dont les pressions revendiquant des normes environnementales plus strictes, d’où la nécessité de réduire les émissions et d’améliorer la durabilité. Le deuxième défi consiste, quant à lui, en la recrudescence des problèmes auxquels fait face l’industrie gazière du fait de la transition vers un carburant à faible teneur en carbone à cause des changements climatiques, ce qui exige, a-t-il dit, « des dépenses importantes en termes d’infrastructures de base et de technologies alternatives ». Eu égard à la dépendance considérable de l’industrie des technologies, la cybersécurité est devenue désormais « une grande préoccupation requérant des mesures strictes pour la protection des actifs numériques », selon M. Shokri qui a souligné que la réduction des coûts de fabrication représentait actuellement « un obstacle entravant la préservation de la compétitivité face aux défis du marché ». Afin d’y remédier, l’expert a recommandé d' »adopter une approche multidimensionnelle favorisant l’innovation technologique, la soumission aux résolutions, la durabilité environnementale et l’efficience financière », d’autant que l’industrie gazière mondiale passe actuellement par une « mutation majeure ». Selon les prévisions du GECF concernant le marché gazier international à l’horizon 2050, le commerce mondial du gaz naturel devra augmenter de 36%, appuyé principalement par le gaz naturel liquéfié (GNL), sachant que la région de l’Asie et l’Océan pacifique occupent toujours la première place en termes d’exportations du GNL.

Le 7ème sommet des pays exportateurs de gaz en Algérie réalisera « un énorme succès »

Pour sa part, l’expert jordanien Mamdouh Salama a indiqué, dans une intervention, que le sommet d’Alger réalisera « un énorme succès », car les objectifs pour lesquels se tient le sommet, consistent à préserver les intérêts des pays producteurs et exportateurs de gaz dans le monde et ceux des consommateurs à la fois, face à certains efforts visant à maintenir les prix du gaz à des niveaux bas. « Le prochain Sommet sera un tournant crucial dans l’histoire de l’industrie de gaz dans le monde, car les pays membres du Forum vont accroitre la capacité de production, compte tenu de la demande mondiale croissante sur le gaz, qui atteindra près de 700 millions de tonnes en 2040, soit une augmentation de 48% de ce qu’elle était l’année dernière ». L’expert a salué à cet égard, le rôle majeur que joue l’Algérie en permanence dans toutes les conférences et sommets, indiquant que « l’Algérie est une colombe de paix et elle aura à jouer ce rôle au sein du Forum, pour rapprocher les vues des pays et assurer l’organisation du marché du gaz, au service de l’économie mondiale ainsi que pour un rendement meilleur pour les pays producteurs et exportateurs de gaz, qui dépensent des ressources financières considérables pour accroitre la capacité de leur production. L’intervenant a relevé que l’objectif de coordination entre les pays est de « créer une Organisation à l’image de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui réalise un grand succès sur le marché ». S’agissant des prix, M. Mamdouh Salama a dit qu’ils « vont grimper car la demande mondiale sur le gaz est très importante et équivaut à celle du pétrole », et par conséquent, a-t-il ajouté, « les prix vont grimper et le Forum s’assurera que les nouveaux prix n’affecteront pas l’économie mondiale ». Pour sa part, l’expert et membre du Conseil de la nation, M. Chems Eddine Chitour, a indiqué dans une déclaration à la presse, que « le principal défi du prochain Sommet d’Alger consiste en l’augmentation du prix du gaz, en raison de la chute de ses cours enregistrés dernièrement », ajoutant qu’il est « grand temps pour le Forum d’intervenir pour donner un prix réel et raisonnable à même de satisfaire le producteur et le consommateur ».

A.S.

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