L’accès à l’eau potable : M. Necib présente en Corée du sud l’expérience algérienne

Le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib, a présenté, hier à Gyeongju (Corée du Sud), l’expérience de l’Algérie en matière d’accès à l’eau potable, tout en relevant la différence « peu perceptible » entre les différentes classes sociales pour y accéder.

M. Necib intervenait lors d’une table ronde sur le thème « Amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous », organisée dans le cadre de la conférence ministérielle du 7ème Forum mondial de l’eau qui se tient du 12 au 17 avril dans les deux villes sud-coréennes, Gyeongju et Daegu. Co-présidant les travaux de cette table ronde, le ministre a indiqué que la politique publique menée par l’Algérie en la matière visait, en premier lieu, à garantir durablement aux ménages un approvisionnement en quantité suffisante, en qualité requise et à des tarifs équitables et progressifs permettant de mieux gérer la demande. L’approche des autorités algérienne est aussi axée sur le renforcement de l’accès au service public de l’assainissement pour assurer la salubrité du cadre de vie et la protection des écosystèmes hydriques, a-t-il souligné devant les participants à ce forum venus de plus de 170 pays. Comparativement à d’autres pays, a observé M. Necib, « la différence est peu perceptible en Algérie entre les différentes classes sociales en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement, et ce, à la faveur de l’important soutien volontariste apporté par l’Etat dans ce domaine ». Il a, alors, précisé que les actions engagées par les pouvoirs publics, durant les 15 dernières années, avaient permis de porter le taux de raccordement individuel de la population au réseau public d’eau potable à 97% en 2014 contre 78% en 1999 avec une dotation moyenne passée de 123 litres par jour/habitant en 1999 à 175 l/j/hab en 2014. Le ministre a avancé que l’amélioration des conditions d’approvisionnement en eau des populations dans les zones d’habitat dispersé constituait une nouvelle priorité du pays en vue de garantir le droit d’accès à l’eau. En matière d’assainissement, a-t-il ajouté, l’extension et la réhabilitation des réseaux ont permis de passer d’un taux de raccordement de 72% en 1999 à 89% en 2014.

L’Afrique subsaharienne, la moins lotie en matière d’accès à l’eau

Le ministre a également abordé la question de l’accès à l’eau potable dans les pays en développement dont ceux de l’Afrique subsaharienne particulièrement.  Dans ce sens, il a plaidé pour l’élaboration d’une définition commune de la gestion durable de l’eau dans le cadre des Objectifs de développement durables (ODD) qui prendront, prochainement, le relais des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) définis en 2000 par l’ONU pour réduire les aspects de la pauvreté. La notion de la gestion durable de l’eau doit faire l’objet, selon lui, d’une définition commune qui prend notamment en compte les aspects liés à la rareté de la ressource et à l’inégalité dans sa répartition. Selon lui, 89% de la population mondiale, soit 6,1 milliards de personnes, ont accès à des sources améliorées d’eau potable, constatant que ce chiffre est supérieur à la cible des OMD fixée à 88%. Il a souligné, toutefois, que 11% de la population mondiale, soit 783 millions de personnes, n’ont toujours pas accès à l’eau potable, notant que les moyennes mondiales masquent d’importantes disparités. En effet, seuls 61% des habitants de l’Afrique subsaharienne ont accès à des sources d’eau améliorées, alors que plus de 40% de la population mondiale qui n’ont pas accès à l’eau potable vivent en Afrique subsaharienne. Les ruraux africains sont encore plus mal lotis avec un taux d’accès à l’eau potable inférieur à 50%, selon les données avancées par M. Necib. De surcroît, quelque 2,5 milliards de personnes à travers le monde ne bénéficient toujours pas d’un assainissement amélioré, d’où le risque de maladies à transmission hydrique, le risque pour leur sécurité et une atteinte à leur dignité, a ajouté le ministre.  »Les inégalités entre les différentes régions géographiques, les zones urbaines et rurales, les riches et les pauvres restent considérables », a encore relevé le ministre lors du forum. A rappeler que le concept des Objectifs de développement durable (ODD) est né de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio+20 organisée en 2012, et devra être adopté lors de l’assemblée générale de l’ONU en septembre prochain. Lors de cette table ronde du Forum sur l’eau, les questions de financements et de gestion du secteur hydraulique figuraient parmi les principales problématiques soulevées. Cet évènement international est organisé une fois tous les trois ans depuis 1997 par le Conseil mondial de l’eau (CME) en partenariat avec le pays hôte. Il s’inscrit dans le processus de collaboration mondiale sur les problématiques liées à l’eau, offrant aux politiciens et décideurs un espace universel de débat et de contributions d’experts.

A.A

 

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