Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune est longuement revenu, lors de sa rencontre avec des représentants de la presse nationale, sur la question du remaniement ministériel qui fait les choux gras de la rumeur ces derniers jours.
Par K. Bensalem
Le chef de l’Etat a en tout cas estimé que ce remaniement doit répondre au critère de l’« efficacité » afin de parvenir à « une mise en œuvre rapide des décisions prises en Conseil des ministres ». Même s’il ne l’a pas confirmé, le président de la République a évoqué la possibilité d’opérer un remaniement ministériel, faisant remarquer que l’objectif escompté est de parvenir à l’efficacité dans la mise en œuvre des décisions prises en Conseil des ministres et lors des réunions du gouvernement. Le chef de l’Etat a fait remarquer, à ce sujet, que certains ministres ont « manqué » dans l’exercice de leurs fonctions. Ce qui sous-entend que le remaniement ministériel va toucher certains portefeuilles et pas d’autres puisque, selon le chef de l’Etat, un tel changement s’effectuera « en fonction des résultats de chaque secteur », la norme étant « le taux d’application des décisions prises lors des Conseils des ministres ». Le président Tebboune estime, en revanche, que la majorité des ministres « sont animés de bonne volonté», relevant que l’expérience « s’acquiert par la pratique et la persévérance ». Il a cité, à titre d’exemple, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale qui a prouvé, « deux semaines seulement après la tenue du Conseil des ministres, sa disposition à traduire sur le terrain les mesures liées à l’allocation chômage, avant d’enchaîner avec la délivrance des cartes Chifa au profit des chômeurs, une opération qui se poursuit d’ailleurs à l’heure actuelle». Commentant les questions internationales, le président de la République a mis en exergue le rôle pivot de l’Algérie dans la région et dans le traitement des questions africaines, à l’instar du Sahel et de la Libye. « La consultation de l’Algérie est devenue nécessaire dans plusieurs dossiers, pour ne citer que le Sahel ou encore la Libye», a précisé le président de la République. Le chef de l’Etat a, à l’occasion, réitéré la position de l’Algérie vis-à-vis des questions palestinienne et sahraouie, « considérées comme étant des questions de décolonisation ». S’agissant de la question palestinienne, le chef de l’Etat a affirmé que l’Algérie poursuivrait ses initiatives et ses contacts jusqu’à amener le Conseil de sécurité à se réunir et statuer sur cette question, devenue « une constante algérienne depuis l’époque de feu Président Houari Boumediene à ce jour ». Pour ce qui est de la Libye, M. Tebboune a réaffirmé que la solution au problème est purement « inter-libyenne », indiquant que l’Algérie s’aligne sur la légalité internationale concernant ce dossier. Interrogé sur la demande formulée par les Libyens pour organiser une conférence internationale en Algérie, il a précisé que l’Algérie, qui œuvre à l’unification des rangs, ne s’engagera pas dans une initiative susceptible de créer la division entre les pays arabes. A ce propos, le Président Tebboune a déclaré que l’Algérie, qui n’a répondu ni positivement ni négativement, suivait la situation dans ce pays, « car nous ne voulons pas nous engager dans une conférence et échouer. Nous attendons des indicateurs de succès et non pas des indicateurs de division entre les pays arabes ». Concernant le sommet arabe, prévu en novembre prochain en Algérie, le président de la République a affirmé que tous les pays arabes avaient confirmé leur participation, expliquant que « l’Algérie n’a de problèmes avec aucun pays arabe. Ce sont tous des pays frères, et tout ce qui les touche nous affecte ». Quant aux relations avec la Russie, qui remontent à 60 ans, le chef de l’Etat a souligné que l’Algérie est « une puissance avérée au sein du Mouvement des non-alignés et ne s’engagera pas dans des questions qui ne la concernent pas », toutefois « cela ne nous empêche pas d’être amis avec la Russie comme nous sommes amis avec les Etats-Unis, d’une autre manière, en sus de nos relations solides avec la Chine ». Concernant le partenariat avec l’Italie, le Président Tebboune a rappelé la position de ce pays qui était le seul à soutenir l’Algérie pendant la décennie noire, relevant que l’Italie s’était tenue aux côtés de l’Algérie en ouvrant des lignes de crédit en milliards de dollars, tout en maintenant les vols d’Alitalia vers le pays, « au moment où aucun avion atterrissait en Algérie à la demande d’un pays européen ».
K.B.
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