Le système national des statistiques : Vers la concrétisation de réformes structurelles profondes

Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a affirmé, à Alger, que l’activation du Conseil national des statistiques, après des années d’inactivité, permettra d’accélérer la réforme du système national des statistiques de façon structurelle et profonde.

Dans son allocution à la cérémonie d’installation du Conseil national des statistiques, M. Benabderrahmane a souligné que “le Gouvernement compte beaucoup sur ce Conseil dans sa nouvelle composante regroupant des experts et des cadres jouissant d’une grande expérience dans le travail statistique pour faire aboutir les réformes structurelles profondes engagées dans ce domaine”. Au titre de ces réformes, le Premier ministre a souligné l’importance d’une bonne coordination entre toutes les composantes du système national des statistiques pour “assurer une focalisation des efforts, en évitant de faire les mêmes investissements dans différents secteurs”. Il convient également d’encourager l’utilisation commune des infrastructures de base des systèmes d’information et des bases de données, et d’accélérer l’interopérabilité des plateformes”, ajoute le Premier ministre. Les réformes visent également à unifier les méthodes de travail, et partant à éviter les disparités importantes relevées dans les indicateurs publiés, de manière à renforcer la fiabilité des statistiques officielles, a indiqué le Premier ministre, relevant qu'”aucune différence ou contradiction dans les chiffres et indicateurs officiels entre les entreprises et les administrations publiques n’est tolérée”. Les réformes prévoient, en outre, la révision du cadre juridique, car “il est inconcevable que ledit système soit régi en 2021 par un texte législatif de 1994”, a-t-il précisé, ajoutant que “tout a changé à tous les niveaux, y compris la nature même de l’information, outre les moyens de collecte, d’analyse, de stockage et de publication, en sus de la question de la régulation”. “Il est temps que l’information soit considérée comme une propriété publique, et partant il est nécessaire d’envisager, dans le cadre d’une révision du cadre législatif, à l’opération de régulation et aux modalités d’établir un mécanisme obligeant les producteurs de l’information, issus des entreprises publiques ou du secteur privé à produire des informations fiables et de qualité et leur mise à la disposition de tous les usagers pour améliorer la prise de décisions qui sera certainement bénéfique pour l’ensemble de la société”. Il a également souligné l’importance de se mettre au diapason des progrès technologiques dans ce domaine, telles que les big-data, le cloud et l’intelligence artificielle, outre la nécessité d’adopter les normes internationales en matière de collecte et de traitement des données statistiques, ainsi que d’assurer leur sécurité et les conditions de préservation de la souveraineté technologique et numérique. Le système national des statistiques doit prendre en compte la question des engagements internationaux de l’Algérie en terme de garantie d’indicateurs socio-économiques, dont l’Agenda 2030 pour les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, comprenant plus de 132 indicateurs statistiques, et l’Agenda Africain 2063 de l’Union Africaine (UA) avec plus de 88 indicateurs. Il a estimé que la faible réponse du système national des statistiques aux exigences liées aux indicateurs de classifications internationales, place souvent l’Algérie dans des classements ne reflétant pas son développement réel, en contraignant les organismes de classification à recourir à des estimations ne reflétant pas la réalité. Le Premier ministre a appelé tous les acteurs au sein du Conseil, de manière “urgente”, à mettre en place une stratégie nationale de développement des statistiques prévoyant un retour aux différents travaux statistiques mis de côté depuis des années, comme les enquêtes sur les revenus et les dépenses des ménages.

M. Benabderrahmane : le succès des réformes dépend de la qualité du système des statistiques

Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmen Benabderrahmane, a souligné, à Alger, l’importance du développement du système des statistiques, affirmant que le succès des réformes dépend de la qualité et de l’efficacité de ce système. Dans une allocution prononcée lors de la cérémonie d’installation du Conseil national des statistiques, le Premier ministre a indiqué que “l’installation du Conseil aujourd’hui 20 octobre, qui coïncide avec la journée mondiale de la statistique traduit  l’intérêt accordé par l’Etat au système national des statistiques, et découle de notre profonde conviction quant à son  rôle dans le succès du programme de développement et de redressement ambitieux que nous oeuvrons tous à faire aboutir chacun selon sa position et sa responsabilité”. Il a souligné que l’information statistique figure parmi les facteurs de production au même titre que les autres ressources voire “plus importante”, car, a-t-il dit, aucune politique publique ne peut être élaborée si les données nécessaires ne sont pas disponibles en temps réel et avec précision. M. Benabderrahmane a souligné en outre la nécessité de cerner les besoins des citoyens en matière de prestations sanitaires, d’enseignement, d’emploi et d’environnement en vue d’élaborer des politiques publiques répondant à leurs aspirations précisant que cette démarche ne saurait être réalisée qu’à travers “un système de statistiques efficient et efficace qui donne un  tableau exhaustif de la structure démographique en fonction de la répartition géographique, et de son évolution à travers le temps”. En l’absence d’un système de statistiques crédible et de qualité, il n’est pas possible d’évaluer les politiques publiques et économiques, et leurs résultats que si celles-ci sont basées sur des données qui reflètent la réalité socio-économique dans tous ses volets”, a-t-il soutenu.  Il a rappelé que le droit à l’information qui est un droit consacré par la constitution est aussi un “outil de transparence”, et par conséquent, “une source de confiance”, ajoutant que “plus l’information est crédible et disponible, plus cette confiance sera grande”.  “Sachant que la nature a horreur du vide, l’absence de l’information officielle ouvre la voie aux sceptiques et aux visions fondées sur des intentions malveillantes”, a-t-il dit.  M. Benabderrahmane a souligné qu'”il est inconcevable” que les chercheurs et les étudiants s’appuient dans leurs études et recherches sur des données relevant d’organisations et d’organismes internationales, ce qui est également relevé au niveau des institutions officielles de l’Etat qui se basent parfois sur des sources d’informations anonymes. Et de préciser que “la réforme de ce système représente l’un des engagements les plus importants du programme du Président de la République qui a instruit le gouvernement de créer un réseau national de collecte de statistiques afin de consolider la fiabilité des données et des indicateurs socio-économiques en vue de conférer davantage d’efficacité et d’efficience aux actions des Pouvoirs publics et aux réformes à opérer. En application de ces engagements, le Plan d’action du Gouvernement comprend un programme ambitieux en la matière, qui prévoit, outre l’activation du Conseil national des statistiques après des années d’inactivité, des mesures permettant de développer des outils d’aide à la prise de décision, notamment en s’appuyant sur la numérisation, a indiqué le Premier ministre.

A.S.

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