Les perspectives à court terme de l’économie algérienne sont favorables : Le satisfecit du FMI

La mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjournée du 6 au 21 du mois en cours, en Algérie, pour conduire des consultations au de l’article IV de l’institution financière internationale salue les progrès réalisés en matière de réformes budgétaires, en particulier dans les domaines de la fiscalité et de la gestion des finances publiques.

Par Abdelkrim Salhi

Les perspectives à court terme de l’économie algérienne sont favorables, mais sont largement tributaires des prix des hydrocarbures. Ce sont les premières conclusions préliminaires des services du Fonds monétaire international, qui ont achevé, lundi, leur mission de consultations au titre de l’article IV en Algérie en 2022. « La croissance devrait s’accélérer en 2023 et l’inflation devrait ralentir mais rester au-dessus de 8% en moyenne sur fond d’assouplissement de la politique budgétaire » a déclaré Mme Geneviève Verdier, cheffe de la mission du FMI qui a séjournée du 6 au 21 du mois en cours, en Algérie. Selon Mme Geneviève Verdier, « le solde des transactions courantes devrait être excédentaire en 2023, grâce aux recettes élevées des hydrocarbures qui devraient contrebalancer la reprise des importations ». La mission du FMI relève que la hausse des prix des hydrocarbures contribue à renforcer la reprise de l’économie algérienne suite au choc de la pandémie. Les recettes exceptionnelles provenant des hydrocarbures ont atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures. En 2022, le solde des transactions courantes de la balance des paiements devrait afficher son premier excédent depuis 2013, et les réserves internationales ont augmenté à 53,5 milliards de dollars fin septembre contre 46,7 milliards de dollars fin 2021. Une hausse significative des exportations hors hydrocarbures a également contribué à cette amélioration. Un excédent budgétaire est attendu en 2022 grâce à la hausse des recettes et à des dépenses moins élevées que prévu. La reprise économique suite au choc de la pandémie se poursuit. La croissance du produit intérieur brut (PIB) hors hydrocarbures devrait s’accélérer pour atteindre 3,2 % en 2022, contre 2,1 % en 2021. « Les pertes de production dues au choc de la pandémie seront ainsi en grande partie résorbées, même si des séquelles durables sur le marché du travail et la croissance à moyen terme constituent toujours un risque » lit-on dans un communiqué du FMI. La croissance du PIB est projetée à 2,9% en 2022.  « Comme dans de nombreux autres pays, l’inflation s’est considérablement accélérée et constitue une préoccupation majeure » font remarquer les services du FMI. « Le taux d’inflation annuel moyen s’est établi autour de 9,4% au cours des derniers mois, son niveau le plus élevé sur 25 ans » précise-t-on. L’inflation sous-jacente est également en hausse. La banque centrale a pris des mesures pour contrôler les pressions inflationnistes, mais la politique monétaire est restée accommodante. La mission du FMI estime que « la persistance d’une forte dépendance à l’égard des recettes tirées des hydrocarbures et l’augmentation considérable des dépenses prévues en 2023 sont sources de risques importants pour les perspectives des finances publiques dans un contexte de forte volatilité des prix des matières premières et d’incertitude mondiale exceptionnelle ». Elle recommande un ajustement budgétaire équilibré pour freiner les pressions inflationnistes, rétablir une marge de manœuvre pour les politiques économiques et stabiliser la dette publique. « Un cadre budgétaire de moyen terme pourrait guider les efforts d’ajustement, réduire la procyclicité des politiques et protéger les dépenses prioritaires. Des mesures bien ciblées devraient être mises en œuvre tel que nécessaire pour soutenir les ménages à faible revenu » suggère la mission du FMI. Cette dernière salue les progrès réalisés en matière de réformes budgétaires, en particulier dans les domaines de la fiscalité et de la gestion des finances publiques. Elle recommande, également, une intégration plus étroite entre les plans de dépenses et la stratégie de financement de l’État dans le cadre du processus d’élaboration du budget, ainsi qu’une diversification des sources de financement pour permettre une mise en œuvre graduelle du rééquilibrage budgétaire. En parallèle, un resserrement de la politique monétaire est nécessaire pour maîtriser l’inflation. Les risques d’enracinement d’une inflation élevée appellent à une normalisation progressive de la politique monétaire. La révision prochaine de la loi sur la monnaie et le crédit constitue une opportunité pour renforcer le cadre de gouvernance de la Banque d’Algérie et son indépendance. À cet égard, la mission salue l’engagement du gouvernement à ne pas recourir au financement monétaire. Selon le communiqué du FMI, Le système bancaire a résisté aux chocs répétés de ces dernières années, mais sa santé financière mérite l’attention. Pour autant avertit la mission du FMI, « le resserrement des liens entre les bilans de l’État, des entreprises publiques et des banques publiques pourrait faire peser des risques sur la stabilité financière et la viabilité de la dette ». Ceci requiert, suggère-t-on, de vastes réformes du secteur financier afin de renforcer la gouvernance et les modèles économiques des banques publiques, améliorer les capacités de surveillance, catalyser la provision de prêts au secteur privé et favoriser l’inclusion financière. La mission salue l’arrivée à échéance des mesures d’assouplissement réglementaire prises au début de la pandémie. Les services du FMI conviennent avec les autorités que la poursuite des efforts de réforme du climat des affaires contribuera à favoriser la transition vers un modèle de croissance plus inclusif et diversifié et à stimuler la création d’emplois. « La nouvelle loi sur l’investissement et les décrets associés pourraient créer un environnement plus favorable à l’investissement privé. Le déploiement envisagé d’un nouveau cadre législatif pour l’investissement dans les énergies renouvelables pourrait également faciliter la transition vers une économie à faible émission de carbone » estime-t-on. La mission du FMI salue, par ailleurs, les mesures prévues par les autorités pour améliorer la qualité et la disponibilité des données statistiques et appelle à accorder la priorité aux actions dans ce domaine afin de mieux informer les politiques et les décisions du secteur privé.

A.S.

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