
Le gouvernement est déterminé à ouvrir des bureaux représentatifs de certaines banques algériennes en Afrique dans le cadre de la promotion des exportations hors-hydrocarbures et le renforcement des échanges commerciaux avec le continent africain a indiqué le Premier ministre.
Par Abdelkrim Salhi
Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a invité, à Alger, les missions diplomatiques et consulaires algériennes à l’étranger à agir dans le cadre d’une démarche proactive et d’assurer une veille continue en vue de garantir un bon accompagnement à l’économie nationale. Dans une allocution prononcée à l’occasion de la deuxième journée des travaux de la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes, organisée au Palais des Nations au Club des Pins (Alger), M. Benabderrahmane a déclaré que « nos représentations diplomatiques sont appelées à mener une action anticipative, à assurer la veille et à se mettre au niveau des exigences du bon accompagnement de l’économie nationale sur le plan de l’environnement économique international, et ce, à travers l’initiative et la recherche de véritables partenaires disposés à œuvrer selon le principe gagnant-gagnant ». Le Premier ministre a invité les missions diplomatiques et consulaires à faire connaître les différentes opportunités d’investissement et les avantages offerts par l’Algérie, et d’expliquer les mesures et les grandes réformes structurelles engagées par l’Etat afin de faciliter l’acte d’investir. M. Benabderrahmane a appelé, dans ce cadre, les représentations diplomatiques algériennes à l’impératif de donner « une véritable image » sur le développement du climat d’affaires en Algérie et d’œuvrer à « la correction de certains stéréotypes répercutés dans des classements internationaux ayant trait aux domaines de la concurrence économique, du commerce, de l’innovation, de la recherche scientifique et autres ». Des classements, a-t-il dit, qui ne reflètent pas les véritables indicateurs économiques nationaux, et repoussent l’investissement étranger. Il s’agira donc de suivre rigoureusement ces classements en veillant à leur fournir l’information exacte. Le chef de l’Exécutif a également invité les diplomates algériens à établir des liens avec les acteurs économiques nationaux et à s’enquérir des capacités de production et d’exportation en œuvrant à la prise en charge de leurs préoccupations et à leur fournir l’appui nécessaire. De même qu’il les a invités à promouvoir l’image d’une Algérie concurrentielle et attractive, et à placer les intérêts économiques nationaux au cœur de l’action diplomatique en accordant une attention particulière aux relations économiques, qu’elles soient bilatérales ou multilatérales. Dans ce sillage, le Premier ministre s’est félicité de la tendance haussière des exportations hors hydrocarbures qui ont dépassé pour la première fois de l’histoire de l’Algérie les 3,4 milliards de dollars à fin octobre dernier, ajoutant qu’elles augmenteront davantage après la fin de la crise sanitaire et le retour à la normale des activités. M. Benabderrahmane a dit attendre des représentations diplomatiques algériennes qu’elles soient plus « efficaces et pragmatiques » et d’assumer un « rôle important » à travers la promotion du produit national et de sa qualité. Ces représentations se doivent d’assurer le contact entre les opérateurs économiques algériens et leurs homologues des autres pays, tout en les tenant informés des aspects réglementaires relatifs aux échanges commerciaux, a-t-il poursuivi. M. Benabderrahmane a appelé les diplomates, dans ce cadre, à « trouver des marchés extérieurs aux produits algériens exportables, notamment dans les pays voisins où il est question, actuellement, d’ouvrir les passages frontaliers et de créer des plateformes logistiques et des zones franches au niveau des wilayas frontalières ». Il a mis l’accent, dans son allocution, sur l’importance d’enrichir et d’actualiser les cadres juridiques régissant les échanges commerciaux avec les autres pays, particulièrement les dispositions facilitant l’accès des produits algériens à ces pays. Pour ce faire, le Premier ministre a recommandé de recenser les difficultés avant de les aplanir, activer les conseils des hommes d’affaires et d’arrêter un programme intense des manifestations commerciales visant la promotion du produit local à l’étranger. Le Premier ministre a insisté, par la même, sur l’impérative exploitation des zones de libre-échange, africaines en particulier, en vue de promouvoir les exportations nationales compte tenu de leur capacité à attirer les investissements permettant d’accéder aux marchés internationaux à partir de l’Algérie. M. Benabderrahmane a mis en avant également « le rôle pivot de la diplomatie algérienne, notamment la diplomatie économique pour profiter des tendances de l’économie mondiale tout en évitant ses répercussions sur l’économie et le commerce du pays ». Il a tenu à rappeler, à ce propos, la nouvelle stratégie décidée par le président de la République pour redonner place à l’Algérie à l’échelle internationale conformément à « une vision étudiée et claire fondée sur des principes constants et idéaux consacrés, œuvrant à la réalisation de nos intérêts et la préservation de notre sécurité intégrée ». C’est pourquoi, poursuit-il, « notre pays œuvre à réaliser un véritable développement qui nous libèrera de la dépendance et de l’insuffisance et nous permettra de s’ériger en acteurs et influent dans l’équation d’ordre international ». Le Premier ministre s’est attardé, dans le même contexte, sur le rôle attendu de la communauté et des compétences nationales à l’étranger, le but étant « de renforcer leurs liens avec la nation et les impliquer effectivement dans tous les aspects liés au développement du pays, en prenant des mesures pratiques pour inciter les ressortissants algériens à investir dans des projets économiques et en les associant dans la stratégie de promotion des exportations hors-hydrocarbures ». « Il est désormais nécessaire de mettre en place une nouvelle réglementation permettant à la communauté de contribuer à l’édification nationale dans un climat de confiance, en recourant à la technologie comme instrument garantissant la transparence lors des interventions des émigrés, en assurant un débit suffisant de données et d’idées ». De même qu’il est primordial d’assurer « l’accès des ressortissants aux marchandises, services et opportunités, et la création de réseaux durables à long terme entre les émigrés et les parties prenantes locales », a-t-il soutenu. Et d’affirmer que « le gouvernement est déterminé à ouvrir des bureaux représentatifs de certaines banques algériennes en Afrique dans le cadre de la promotion des exportations hors-hydrocarbures et le renforcement des échanges commerciaux avec le continent africain ». Il entamera, les tout prochains jours, les négociations pour examiner son éventuelle adhésion à la Banque africaine d’import-export (Afreximbank).
A.S.
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