Marché pétrolier : Le variant et les craintes sur la demande font chuter les prix

Les cours du pétrole chutaient alors que les inquiétudes pour la demande se précisent après l’apparition du nouveau variant, dans un marché nerveux avant le sommet de l’Opep+. Vers 11h55, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c’est le dernier jour de cotation, perdait de 3,80% à 70,55 dollars.

Par Abdelkrim Salhi

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois tombait de 3,53% à 67,48 dollars. Les deux contrats de référence de part et d’autre de l’Atlantique retrouvent des niveaux bas, plus vus depuis mi-septembre. Dans son « tableau de bord » sur les marchés pétroliers, publié avant-hier, l’IFP Energies Nouvelles fait remarquer que la découverte d’un nouveau variant du SARS-COV-2, Omicron, caractérisé par un fort potentiel de propagation et une possible résistance aux vaccins actuels, a entraîné une forte baisse des marchés boursiers vendredi dernier en Europe, tandis que le Brent s’est effondré de 12% sur le marché à terme de Londres à 72,7 dollars le baril.  Aux Etats-Unis, la tendance a été la même, avec une baisse de tous les indices boursiers de plus de 2%, tandis que le pétrole WTI s’effondrait de 13% à 68,1 dollars le baril. « Le consensus des économistes interrogés par Bloomberg au 24 novembre sur le prix du Brent est stable à 71,6 dollars le baril en 2021 (en début d’année, le consensus 2021 était de 55 dollars) et 72,3 dollars le baril en 2022 » indique l’institut français de recherche. Ce dernier, estime que « compte tenu du peu d’informations actuellement disponibles sur ce variant, la chute des prix du pétrole de la semaine dernière est probablement très exagérée ». Cependant, estime l’Ifpen, dans un contexte où le nombre de cas de COVID-19 ré-augmente dans de nombreux pays, l’incertitude sur les effets du nouveau variant laisse présager un retour des restrictions de déplacement avec un impact négatif sur la croissance de la demande de pétrole. « Cette incertitude pourrait remettre en cause la politique de l’OPEP+ d’augmenter sa production et aussi la décision des Etats-Unis de recourir aux stocks stratégiques pour faire baisser les prix du brut » analyse l’institut français de pétrole. Selon Reuters, l’Arabie Saoudite et la Russie envisageaient en milieu de semaine dernière de suspendre l’augmentation prévue de leurs productions de pétrole compte tenu de l’excédent du marché pétrolier au 1er trimestre 2022 (+2 mb/j pour l’OPEP, +1,2 mb/j pour l’AIE). Afin de se donner plus de temps pour analyser la situation actuelle, l’OPEP a annoncé qu’elle repoussait de quelques jours les réunions techniques. Le meeting OPEP+ reste cependant programmé à mercredi et jeudi. Ce délai, indique l’Ifpen, donnera également au groupe le temps d’analyser l’impact de l’annonce des Etats-Unis d’utiliser une partie de leurs réserves stratégiques de pétrole (50 millions de barils) dans une action coordonnée avec la Chine, l’Inde, le Royaume-Uni, la Corée du Sud et le Japon. Selon l’accord, ces barils devraient être mis sur le marché à la mi-décembre. En plus de l’action américaine, l’Inde mettra à disposition 5 millions de barils, la Chine au moins 7 millions, le Japon entre 4 et 5 millions, le Royaume-Uni 1,5 million. Si les volumes de pétrole mis en jeu dans l’accord américain sont très faibles et auront peu d’impact finalement sur les prix, ils ont surtout pour effet d’envenimer les relations avec l’OPEP+, ce qui dans le contexte actuel, devrait encore accroître la volatilité des prix du brut.  Selon les données hebdomadaires de l’EIA pour la semaine du 19 novembre, les stocks de brut américains ont augmenté de +1,0 mb. La production de pétrole brut américaine est en légère augmentation à 10,5 mb/j. Le nombre de plateformes de forage ayant augmenté de +6 pour atteindre 467.

A. S.

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