Les prix du pétrole brut étaient en moyenne en hausse la semaine dernière, dans un marché impacté par la décision de l’OPEP de maintenir son augmentation de production, la baisse des stocks de pétrole américains et par les conséquences de l’ouragan IDA sur les infrastructures pétrolières du Golfe du Mexique et du sud des États-Unis relève l’IFP Energies Nouvelles (Ifpen).
Par Abdelkrim Salhi
« À la fin de la semaine, les prix étaient toutefois orientés à la baisse, une tendance qui s’est accentuée au cours du week-end après que l’Arabie saoudite a annoncé une réduction du prix de vente officiel (OSP) de l’Arabian Light vers l’Asie pour la première fois en cinq mois » indique l’Institut de recherche français. Cette décision, fait remarquer l’Ifpen, a été interprétée par les traders comme un signe de concurrence accrue entre les vendeurs de pétrole brut pour regagner des parts de marché dans un contexte d’incertitude sur la demande de pétrole en Asie. En moyenne hebdomadaire, le Brent sur le marché à terme de Londres a gagné 1,6 dollars le baril (+2,2%), pour atteindre 72,7 dollars le baril. Le WTI a suivi la même tendance, gagnant 1,6 dollar le baril (+2,3 %) pour atteindre 69,1 dollars le baril. Le consensus des économistes interrogés par Bloomberg sur le prix du Brent est stable à 68,5 dollars le baril en 2021 et 66,9 dollars le baril en 2022. L’Ifpen rappelle que la semaine dernière, l’OPEP et ses alliés ont décidé de maintenir leur plan d’augmentation mensuelle de la production de pétrole. Bien qu’il subsiste une certaine incertitude quant à l’évolution de la demande, l’OPEP+ a noté dans son communiqué que les fondamentaux du marché se sont renforcés et que les stocks de l’OCDE continuent de diminuer à mesure que la reprise s’accélère. Compte tenu du taux élevé de respect des engagements de production (110 % en juillet), le groupe a donc décidé d’ajuster à la hausse sa production mensuelle de 0,4 million de barils par jour (mb/j) pour octobre 2021. L’évolution du marché pétrolier sera réévaluée lors de la prochaine réunion du groupe le 4 octobre. L’OPEP+ est globalement optimiste sur l’évolution de la demande de pétrole pour cette année avec une croissance annuelle de 5,9 mb/j contre 5,3 mb/j pour les autres agences (EIA et AIE). Pour 2022, l’OPEP+ anticiperait une croissance de la demande de 4,2 mb/j selon le dernier rapport du Comité technique (JTC), ce qui pourrait justifier de nouvelles hausses de production dans les prochains mois, d’autant plus que les discussions entre les États-Unis et l’Iran sont au point mort. « Ce point de vue n’est cependant pas totalement partagé par d’autres agences ainsi que de nombreux analystes. Tous considèrent que le marché pétrolier devrait passer d’un déficit d’offre à un excédent l’année prochaine compte tenu d’une croissance plus faible et d’une reprise de la production hors OPEP, ce qui obligerait le cartel à réduire ou arrêter son plan d’augmentation de la production » affirme l’institut de recherche français. Aux États-Unis, l’ouragan IDA, le plus intense jamais enregistré en Louisiane, a eu un impact majeur sur les installations pétrolières et gazières du pays la semaine dernière. Les dommages aux installations pétrolières et gazières semblent cependant limités, mais la remise en service des installations devrait prendre plusieurs semaines, car l’ouragan a provoqué d’importantes inondations, détruit de nombreux bâtiments et privé d’électricité plus d’un million de foyers. Selon les données hebdomadaires de l’EIA pour la semaine du 27 août, qui ne tiennent pas compte de l’impact de l’ouragan Ida, les stocks américains de pétrole brut ont diminué de -7,2 millions de barils (mb). Ils sont désormais inférieurs de 6 % à leur moyenne des cinq dernières années. La production de pétrole brut est en hausse de 100 kb/j à 11,5 mb/j malgré une baisse du nombre de plateformes en activité de 16 (en majorité en Louisiane suite au passage de l’ouragan IDA).
A.S.
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