Révision de l’allocation chômage, des salaires et des pensions de retraite : Des mesures pour soutenir le pouvoir d’achat

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a enjoint, dimanche dernier, au gouvernement, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, de procéder à la révision de l’allocation chômage et de la liste des bénéficiaires, des salaires des travailleurs ainsi que des pensions de retraite, en adéquation avec les équilibres financiers, en vue de leur introduction dans la loi de finances de 2023.

Par Abdelkrim Salhi

Ces mesures traduisent les engagements du Chef de l’Etat à préserver le pouvoir d’achat du citoyen. La révision de l’allocation chômage et de la liste des bénéficiaires, des salaires des travailleurs ainsi que des pensions de retraite devraient contribuer à limiter l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat. Ces mesures s’ajoutent à celles qui ont été déjà prises au début de l’année, notamment, l’augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) à 20 000 DA, l’exonération des salaires inférieurs à 30 000 DA de l’impôt sur le revenu global et la révision à la baisse de l’impôt sur le revenu global (IRG). Les salaires ont augmenté de 14 à 16% à la faveur de la réduction de l’IRG appliquée dès début 2022 rappelle-t-on. La hausse des salaires avait permis de contrer les effets de l’inflation, devenue un sujet de préoccupation croissant.  L’inflation est orientée à la hausse, dans le monde comme en Algérie.  En Algérie, la hausse récente de l’indice des prix à la consommation a été tirée par celles des produits agricoles frais et alimentaires industriels. L’inflation est demeurée faible durant le confinement dû à la pandémie, avant une accélération à partir du dernier trimestre 2020, l’inflation atteignant 5,5% en glissement annuel au premier semestre 2021, et 8,8% au deuxième semestre 2021. La hausse des prix à la consommation est demeurée élevée cette année. Au mois de juin 2022 et par rapport au mois précédent, l’indice général des prix à la consommation, au niveau national, enregistre une hausse de 0,6%. Les prix des biens alimentaires marquent un accroissement de 0,7%, relève l’Office national des statistiques dans son indice des prix à la consommation pour le mois de juin 2022. Au mois de juin 2022 et par rapport au même mois de l’année 2021, l’évolution des prix à la consommation au niveau national est de 11,75% constate l’ONS.  La Banque mondiale a indiqué dans son dernier rapport de suivi de l’économie algérienne, que la modélisation de l’indice des prix à la consommation depuis 2009 permet de déterminer que la dépréciation du dinar, l’augmentation du prix des produits importés, la hausse de la dépense publique et la hausse de la monnaie en circulation participent à l’inflation. Cependant, l’importance de ces facteurs varient selon les catégories de biens et services, reflétant notamment l’intensité de l’importation de ces produits et les caractéristiques du marché algérien tant au niveau de la production que de la distribution. Le niveau d’inflation devrait demeurer élevé, malgré l’effet modérateur des mesures de contrôle des prix domestiques et des politiques de préservation du pouvoir d’achat.  Face à l’inflation, expliquée dans une large mesure par les facteurs externes (prix d’import et taux de change), la Banque d’Algérie a naturellement réagi comme les banques centrales des pays appelés communément « small open economy, en maintenant le taux directeur (TR), resté inchangé depuis la dernière baisse accommodante au covid (avril-2020). La Banque d’Algérie a au contraire activé le taux de change, semble-t-il, une autre variable « clé » d’ajustement, qui est « peut-être » le vrai canal de transmission de la politique monétaire en Algérie (plus que le taux directeur). « Entre janvier 2022 à juillet 2022, l’appréciation nominale du Dinar est estimée à 4.2% et l’appréciation réelle est évaluée à 2.8% en raison de l’inflation constatée chez les partenaires commerciaux (différentiel d’inflation favorable à l’Algérie) » relève un banquier. « La réévaluation du Dinar est pratiquement actée, mais son impact sur la maitrise d’inflation et la sauvegarde du pouvoir d’achat restera toujours tributaire des prix relatifs entre l’Algérie et ses partenaires » estime-t-il. Mais certains économistes « la solution radiale » aux problématiques du pouvoir d’achat et de l’inflation se trouve dans la relance économique et le soutien à la croissance, permettant la création de la richesse et de l’emploi. Leur conviction est que l’Algérie doit maintenant s’inscrire fondamentalement dans une problématique de partage des gains de productivité et s’engager résolument à sortir de celle du partage de la rente pétrolière.

A.S.

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