Selon l’Office national des statistiques : Hausse de l’inflation en juin

Au mois de juin 2022 et par rapport au même mois de l’année 2021, l’évolution des prix à la consommation au niveau national est de 11,75%. Au mois de juin 2022 et par rapport au mois précédent, l’indice général des prix à la consommation, au niveau national, enregistre une hausse de 0,6%. Les prix des biens alimentaires marquent un accroissement de 0,7%.

Par Abdelkrim Salhi

C’est du moins ce que relève l’Office national des statistiques dans son indice des prix à la consommation pour le mois de juin 2022.   Au mois de juin 2022 et par rapport au même mois de l’année 2021, l’évolution des prix à la consommation au niveau national est de 11,75% constate l’ONS. « L’indice national des prix à la consommation est établi sur la base d’observation des prix effectuée auprès d’un échantillon de 17 villes et villages représentatifs des différentes régions du pays » explique l’ONS. Cet indice permet essentiellement de disposer d’indicateurs d’évolution des prix de détail sur l’ensemble du territoire national, permettant ainsi une analyse comparative de l’évolution des prix entre Alger et les autres régions du pays. Les données pour la ville d’Alger sont similaires en tendance. Au mois de juin 2022 et par rapport au même mois de l’année 2021, l’évolution des prix à la consommation est de +10,8%. Le rythme d’inflation annuel (juillet 2021 à juin 2022 / juillet 2020 à juin 2021) est de +9,2%. L’indice brut des prix à la consommation de la ville d’Alger enregistre une hausse de 0,7% en juin 2022 par rapport au mois précédent. Il y a lieu de rappeler que le même mois de l’année précédente s’est caractérisé par une baisse de 0,5% (juin 2021 par rapport à mai 2021). Cette tendance (+0,7%), qui intervient après une baisse observée le mois précédent (-0,5%), traduit les variations de prix selon les catégories de produits.  L’indice des prix des biens alimentaires affiche un relèvement de 1,1% en juin 2022 par rapport à mai qui s’est distingué par une baisse de 1,8%. Les prix des produits agricoles frais enregistrent une augmentation de 1,4%. En dehors de la pomme de terre et des poissons qui inscrivent des baisses respectives de 10,6% et 12,2%, le reste des produits contribue largement à cette tendance. En effet, des hausses importantes définissent notamment, les légumes (+6,5%), la viande de poulet (+6,9%) et à un degré moindre, la viande rouge (+2,4%) et les fruits (+2,3%). Les prix des produits alimentaires industriels observent une hausse de 0,9%. En juin 2022 et par rapport à juin 2021, la variation des prix des biens alimentaires est de +16,9%. Les produits agricoles frais enregistrent une évolution de +18,9% avec essentiellement +42,9% pour les légumes. Les produits alimentaires industriels accusent une variation de +15,0%, avec, notamment +15,8% pour les laits fromage et dérivés. A un degré moindre, les prix des biens alimentaires industriels relèvent un accroissement de 0,9%, dû, essentiellement à l’évolution des prix des pains et céréales (+1,2%) et des laits fromages et dérivés (+1,4%). En juin 2022 et par rapport à juin 2021, la variation des prix des biens alimentaires est de +16,9%. les produits agricoles frais enregistrent une évolution de +18,9% avec essentiellement +42,9% pour les légumes. Les produits alimentaires industriels accusent une variation de +15,0%, avec, notamment +15,8% pour les laits fromage et dérivés. Les produits manufacturés observent un taux de +0,5% en juin 2022 par rapport au mois de mai. Les services se caractérisent par une relative stagnation. En juin 2022 et par rapport au même mois de l’année précédente, l’évolution des prix des produits manufacturés et des services se situe à +7,1% et +3,7% respectivement. La Banque mondiale, dans son dernier rapport de suivi de la situation économique en Algérie, indique que comme beaucoup de pays dans le monde, l’Algérie fait face à une forte accélération de l’inflation. « En Algérie, l’indice des prix à la consommation (IPC) a atteint 5,5% en glissement annuel au premier semestre 2021, et 8,8% au deuxième semestre 2021. En 2022, la guerre en Ukraine a contribué à une hausse significative des prix des matières premières et à l’accentuation des pressions inflationnistes dans le monde, et l’IPC algérien a atteint 10% en glissement annuel en avril 2022 » constate l’institution financière internationale. Selon la Banque mondiale, la poussée inflationniste a été principalement tirée par les produits agricoles et alimentaires. L’institution de Bretton Woods a développé un modèle statistique (modèle VAR) pour identifier le rôle des déterminants macroéconomiques quantifiables de l’inflation, sur la base des données mensuelles de 2009 à 2021.  Il estime la relation dynamique entre les sous-composantes de l’IPC algérien d’un côté, et les dépenses publiques, la monnaie en circulation, les prix à l’importation et le taux de change du dinar, de l’autre. Enfin, il permet d’identifier la fraction de la variance de l’IPC expliquée par ces quatre variables, à différents horizons. « À moyen terme, la dynamique de l’IPC algérien s’explique pour moitié par ces facteurs macroéconomiques quantifiables » estime la Banque mondiale.  « Les facteurs externes (prix à l’import, taux de change) expliquent environ 15% des variations d’inflation deux ans plus tard, mais plus de 30% de celles des prix alimentaires industriels, tout en affectant fortement les prix à la production du secteur public » explique-t-elle. D’un autre côté, ajoute l’institution financière internationale, les facteurs influençant la demande domestique (dépense publique et monnaie en circulation) expliquent plus de 30% de la variation de l’inflation deux ans plus tard, ce qui suggère des contraintes sur l’offre qui motivent des augmentations de prix ». Cependant, soutient la Banque mondiale, les quatre variables expliquent seulement 12% de l’inflation dans le court terme (moins de trois mois) suggérant des rigidités importantes des prix.  L’analyse informe ainsi la calibration des politiques publiques. En effet, elle suggère que des politiques budgétaires et monétaires prudentes contribueront à contenir les pressions inflationnistes à court et moyen terme. La rigidité des prix observée en Algérie étant souvent associée dans d’autres pays à un degré limité de concurrence sur les marchés domestiques de production ou de distribution, des réformes à la faveur d’un plus grand degré de compétition permettrait également de limiter les poussées inflationnistes.

AS.

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