Selon une étude du CREAD : Le financement non conventionnel n’a eu aucun effet sur le l’économie réelle

Le financement non conventionnel n’a eu aucun effet sur le l’économie réelle et que l’économie algérienne reste toujours très sensible aux variations des cours des hydrocarbures relève une étude du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD).  De plus, les injections de liquidité n’ont pas provoqué d’inflation.

Par Abdelkrim Salhi

« En Algérie, l’inflation n’est pas causée par une création monétaire mais par le taux de change, car l’Algérie est un pays importateur ; c’est ce que Kerzabi et Kerzabi (2020) ont confirmé par l’étude du rapport entre le financement non conventionnel et le taux d’inflation en Algérie » souligne l’étude. L’analyse des conséquences du financement non conventionnel, a démontré qu’il n’avait provoqué aucun effet sur l’économie réelle. Il n’a donc pas pu relancer l’activité économique, il n’a fait que réduire le déficit budgétaire sans pour autant le combler. Il a assuré le remboursement partiel de la dette interne, le maintien du niveau des salaires des fonctionnaires et des retraités, et le financement des subventions des produits de première nécessité. « Il faut dire que c’était une mesure de conjoncture, qui a permis de soutenir le budget de l’Etat et la politique sociale du gouvernement, chose que la plupart des auteurs confirment dans leurs articles (Zourdani, 2019 ; Zidelkhil & Mouhoubi, 2020) » lit-on dans le document.  Selon l’étude, le financement non conventionnel n’a pas été appliqué tel qu’énoncé par l’article 05 sur la monnaie et le crédit. En effet, ce dispositif n’a pas accompagné la réalisation d’un programme de réformes structurelles économiques et budgétaires. Malgré les différents chocs pétroliers auquel a fait face l’Algérie, surtout après 2014 où les différents discours politique parlent de restructuration et de diversification de l’économie, mais sans qu’il ait une réelle prise en charge. Aussi, les réformes énoncées ont été réalisées d’une manière très partielle à une date postérieure à l’application du financement non conventionnel. « Nous comprenons que la planche à billets a été utilisée d’une manière autarcique, or le financement non conventionnel est inclus dans un schéma de financement de l’économie ; c’est un maillon de l’activité économique » indiquent les autrices de l’étude, Chiraz MEROUANI et Safia ZOURDANI, Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.  « Pour que le financement non conventionnel soit efficace, l’histoire économique enseigne que ce financement doit être destiné aux investissements productifs, c’est-à-dire la somme des injections monétaire doit être versée à des programmes de développement dans l’agriculture, l’industrie et dans des infrastructures sociales et économiques (hôpitaux, école, etc.) créateurs de richesses et d’emplois » ajoutent-elles. De plus il doit être accompagné, comme cité plus haut, par un certain nombre de mesures et de réformes qui lui permettront d’être efficace et de réaliser ses objectifs, parmi lesquels, l’étude cite, entre autres, Le renforcement de l’inclusion bancaire qui doit être doublée d’une inclusion fiscale afin de réduire l’expansion du marché informel, l’élargissement et l’activation du marché financier et des transactions y rattachées L’encouragement et l’attraction des investissements directs étrangers. L’étude évoque, aussi, l’organisation et l’initiation des opérations et des montages de partenariat publique-privé, l’initiation et la structuration des opérations de partenariats capitalistiques, de privatisation et d’ouverture des capitaux propres des entreprises et l’encouragement et l’attraction des investissements directs étrangers.  Les autorités monétaires ont suspendu ce financement en 2019 et ont repris l’utilisation des marges de manœuvres qui restent de la politique monétaire conventionnelle, à savoir le taux directeur et le taux des réserves obligatoires dans le but de répondre aux besoins de liquidité des banques. « La question qui s’impose est de savoir si cette suspension est définitive ou si elle va reprendre sous une autre forme, surtout après le nouveau choc pétrolier de 2020 accompagné de la crise sanitaire de la COVID-19 ? » s’interrogent les deux autrices de l’étude. Ces dernières signalent que D’après le règlement portant programme spécial de refinancement (2320), l’Etat a relancé la planche à billets dans le cadre d’un programme spécial de refinancement qui consiste, en des opérations de cession temporaire d’apport de liquidités effectuées à l’initiative de la Banque d’Algérie. Ces opérations portent sur des échéances de douze mois, renouvelables à deux reprises, pour un montant plafonné à 2100 milliards de dinars. Les effets que la Banque d’Algérie accepte en garantie au titre de ces opérations sont les obligations émises par le Trésor public dans le cadre du rachat des crédits syndiqués, mais la question qui vient à l’esprit est : est-ce qu’il provoquera les effets attendus ?

A.S.

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